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Hôtel de passants

Publié le 11 mai 2008 par Philippe Di Folco
Les petits hôtels, et mes quelques lecteurs le savent, me donnent souvent l'occasion d'une migration poétique. Je passe devant, je m'arrête, je regarde les fenêtres, parfois l'une d'elle laisse deviner une silhouette ou une petite culotte qui transpire au vent, et là un vieux sac en plastique qui pendouille, quelques pigeons le chatouillent du bec. Ici, l'hôtel n'affiche même pas une étoile. Il se trouve en haut de la rue Monsieur le Prince. Qui est Stella ? Une américaine débarquée là dans les années 1950-60, issue de la génération perdue ?  C'est pas très cher. Pour 38 euros on peut dormir, écrire, s'isoler, s'extraire. Bien entendu, je donne là une adresse mais je continues mon chemin. Je ne vais pas m'y arrêter. C'est au cas où. Se dire qu'un hôtel minable vous attend quelque part. Que la posture de l'écrivain reclus, un peu maudit, puisse perdurer ici. Ou bien je m'imagine touriste, marcheur solitaire, arpentant l'Europe, un bouquin de Nicolas Bouvier dans les poches, et je finis là. Le Stella sent bon. Tous les soirs, le gardien de nuit change. Faudrait tester le lieu. Tenter une expérience d'écriture. Capter les fantômes. Devenir gardien de nuit. Stella est-elle encore vivante ? Connaît-elle Sophie Salle ? C'est une question lourde de conséquences.

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