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Procol Harum: Broken Barricades (1971)

Publié le 09 mai 2008 par Are You Experienced?
Procol Harum: Broken Barricades (1971)

"My father was a professional musician, he was a Hawaiian guitarist. He introduced the Hawaiian guitar to Great Britain almost. Which was the precursor to the modern day electric guitar. There were electric Hawaiian guitars before there were six-string, stand up and strum jobs. So I kind of grew up with Hawaiian music from an early age. I spent all my time listening to my father play, watching him from the wings and went to piano lessons from the age of about five and now and again got up with him to do duets on the piano.
.." (Gary Brooker)
Where: Recorded at Chrysalis Records Studios
When: July 1971
Who: Gary Brooker (piano, synthesiser and vocals), Robin Trower (guitar), Chris Copping (organ, bass guitar), B.J. Wilson (drums), Keith Reid (lyrics)
What: 1. Simple Sister 2. Broken Barricades 3. Memorial Drive 4. Luskus Delph 5. Power Failure 6. Song For A Dreamer 7. Playmate Of The Mouth 8. Poor Mohammed
How: Produced by Chris Thomas
Up: riff gros, lourd, saturé de Trower dans le vide, tranquille, comme sur une corde, insertion impeccable basse-batterie festonnée de piano aérien décalé, frais et solaire, histoire improbable, toujours légèrement non-sensique de Reid, la voix magnifique, sudiste, de Brooker sur les coups de boutoir du riff infâme de Robin, les drums jouent des coudes et installent une belle pulsation volutée, Trower pose des licks aériens qui culbutent dans un fatras symphonique habité par Ezrin, des beaux roulements, on fait tourner un couplet, les soli se déclenchent en toute splendeur sur les patterns de fûts du grand Wilson, Trower comme toujours, prend son temps, doucement, en solo wagnerien (plutôt Dick que Richard), chasse impitoyable à l'esbroufe, une autre gratte de plus pour le passage de relais, plus incisive, les drums et la basse s'impatientent, démarrent, calent, repartent pendant l'ascension stellaire sereine de Robin, break de Wilson aux peaux tendues, reptation du riff sur du silence, les doigts agiles de Brooker sur un trémolo épileptique de piano à gauche, un solo peut-être ?, les notes empilées sur la rythmique entêtante, à toute blinde, on retombe sur des breaks à la Ezrin avec des échappées de guitare onctueuse, une louche finale de cordes ensorcelées tourbillonnantes, riff fracassé sur trompette final et cette voix ["Simple Sister"]...
presqu'une comptine au piano, une espèce de classe à la lisière du grandiloquent, même avec des arpèges proto-synthé, une grosse basse grave tenté par des aigus lyriques et des drums à cru, guitare cruellement absente, Brooker en voix de velours soul, roulements et choix de cymbales scintillantes pour rock smoking, des claviers en apesanteur, mélancoliques à souhait, une frisée de caisse claire et on repart, un faux break de Wilson, quelques roulements excessifs en chute perpétuelle à la Giles mais comment résister, escapades finales de la basse ["Broken Barricades"]...
le riff glam-rock inattendu, Trower à la compo, ça s'entend,  Mott The Hoople  rencontre New York Dolls sous le patronage de saint Keith, Robin joue la pompe à riffs, Wilson trop heureux de plaquer une frappe bien sèche dessus, irrésistible en fait, Brooker prend des inflexions vocales plus rock, place des accélérations honky-tonk au piano mais c'est bien le riff stonien trompettant, à la Monkey Man, qui emballe le tout, des accords huileux de fin, des salsa de baguettes de Wilson, un solo de piano saloon dégingandé, avec des cris de grattes bâillonnés in extremis, Brooker très tranquille aux touches, pourtant ça riffe méchant et les drums font boule de neige, on passe même à du gros riffage industriel sur une basse qui ronronne de plaisir, on ralentit un peu, qu'elle est forte cette guitare, pulsation de basse en triolets, le train s'arrête, un accord final vengeur ["Memorial Drive"]...
arpèges classiques mâtiné de pop, Copping se fait enfin la malle à la basse et part dans des aigus en progression magnifique, en petites giclées, les drums s'interposent mais filent doux, du Roxy Music mais la voix noire en plus, une orgie de cordes par-dessus, un petit solo de synthé et des choeurs pâmés, Wilson nous fait quand même un coup de sang, du synthé triste qui tourne et Brooker pas vraiment la pêche ["Luskus Delph"]...
C'est Wilson qui ouvrent aux drums bien décalés mais sans forfanterie, une fat bass qui dégorge sans répit, un chant en rage contenue de Brooker sur des zébrures criardes d'accords, chant et choeur à l'unisson pour un faux refrain, les deux grattes de Trower dialoguent, la basse pulse comme jamais, on fait un break pour le faux refrain, et un autre break improbable pour un solo de percussion incroyable en water jugs mêlés de gros fûts, les Britons chez Santana, des faux applaudissements, ça reprend sous les vivats, du gros rock avec une fêlure British ["Power Failure"]...
début en accords tremblotants et grosse voix ridicule, un peu pourri, sonorités aquatiques, sourdes et ouatées, du "1983" et du "Mermaid" hendrixien sur mantra de toms et basse indienne psyché hypnotiques, la basse se fait douce, la voix gâche un peu, du Jimi forcément planant qui s'écoule dans les deux baffles, un régal, avec envolées de solo affolantes de classe, la voix aspirée en écho inversé, pas vraiment du Procol, embourbées cherokee dans les graves grumeleux, Trower chante mal mais joue comme un Dieu ["Song For A Dreamer"]...
un début piano saloon encore mais entrée d'une guitare tranchante, on fait à nouveau dans le riff gras, bien urbain et dégueu, avec la voix black de Brooker qui liquéfie le tout, et des licks gourmands, basse aérophage, gros drums et même cuivres par-dessus pour une histoire salace, Trower part tout de suite en solo crunchy à la Les Paul, cool et enrobant comme d'hab, bien lové autour de la rythmique, s'en paye une tranche plutôt large de sa pentatonique, Brooker tambourine ses touches et les cuivres écrasent des prouts, des nuances goguenardes dans la voix de Brooker, Wilson se rappelle au bon souvenir de ses potes avec deux trois plans de derrière les fagots, Robin poursuit son long solo crémeux, Brooker reprend audacieusement dans les aigus, une fin en bordel de fanfare ["Playmate Of The Mouth"]...

du Little Feat dans ce riff stonien, impossible de nier, Trower aux manettes se lâche, à fond la slide qui dégouline, un gros riff gouleyant et la voix rauque de Robin, basse et drums impressionnés restent efficaces, un riff très dur, Trower en pousse des "uh!" mâles, décolle et flotte dans les cieux avec une six-cordes enchanteresse, ne jamais se presser, c'est beau donc autant bien faire bien tourner, une autre gratte en supplément, Trower rules ["Poor Mohammed"]...

Down: On les sent tourner autour du chef-d'œuvre mais...

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