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Des nœuds d'acier

Publié le 21 février 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Un grand merci au Livre de poche pour l'envoi de ce roman de Sandrine Collette dont j'avais entendu beaucoup de bien.
Le titre ne vous dit rien ? Mais si voyons ! C'est l'histoire de Théo, un type moyennement sympa et recommandable qui se voit réduit en esclavage. Il sort de prison et va se perdre dans la campagne profonde. Lors d'une promenade, il traverse le terrain d'un vieil homme qui l'invite à boire un verre. Et se réveille plus tard avec une belle bosse, enchaîné au fond d'une cave, à côté de Luc. Cet homme décharné est l'esclave des vieux depuis huit ans. Théo va le seconder. Le voilà obligé de servir deux frères pour espérer être nourri. Traité comme un chien, Théo n'a qu'une idée en tête : échapper à cet enfer.
Ce roman de Sandrine Collette m'a beaucoup fait penser à Misery, lu récemment. On retrouve la folie des geôliers, leur brutalité mais aussi leur dépendance à cet esclave (enfin, pour Joshua plus que pour Basile). Et Théo brûle de partir mais tremble de cette audace. 
L'auteur, à travers le journal intime rétrospectif de Théo, imagine la déchéance d'un homme. Ses désirs limités au plus simple : rester vivant. Même s'il faut pour cela laisser d'autres mourir. Elle explore les liens entre une fratrie de dingues dégénérés et surtout entre esclaves et maîtres, entre bourreaux et victimes. Et ça fait froid dans le dos !
L'ensemble est conté d'un ton froid et simple : Théo se souvient et décortique. Mais impossible pour le lecteur de rester indifférent. Après s'être senti voyeur dès les premières pages (on nous annonce un fait divers bien glauque), celui-ci oublie ses scrupules et plonge dans le sordide, captivé par la folie humaine, oppressé par ce huis-clos.
Ruine campagne angoisse

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