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Des petits récits d’ici et de là……

Par Citoyenhmida

Il est des plaisirs subtils comme celui de déguster des textes courts, bien écrits, dans un style alerte, avec des personnages et des décors croqués en quelques mots précis.

Les “NOUVELLES D’ICI” publiées par Siham ABDELLAOUI en 2010 chez les Éditions du Fennec s’inscrivent parfaitement dan ce genre d’exercice.

NOUVELLES 1

Dans les douze petits récits – plutôt que des nouvelles – l’auteur aborde des sujets les plus variés, les plus imprévus aussi.

Elle semble affectionner les préoccupations de la citadine marocaine moderne, comme veiller au maintien d’une ligne parfaite ou  subir les aléas d’une circulation urbaine chaotique et les caprices d’une conductrice pointilleuse. Elle nous présente des situations plus universelles, mais toujours en rapport avec un certain Maroc, moderne, tourné vers l’occident, comme l’histoire de ce couple mixte post-soixante-hard attardé ou celle de ces couples en goguette à Prague ou celle de la dame perdue seule pendant une nuit dans Marseille.

Elle n’oublie pas cependant de nous parler des “bonnes”, personnages essentiels de nos familles, qu’elles soient traditionnelles comme celles où évolue Rhimou, ou plus modernes à l’instar de celle où sévit Jamila que sa patronne surnomme “Beauty”.

Les us et coutumes bien de chez nous sont aussi à l’honneur : et rien de mieux pour cela que  de profiter de l’ambiance des obsèques d’une aïeule dans une grande famille.

Et pour finir – plutôt pour commencer puisque ce récit est le premier à être présenté – Siham Abdellaoui ne manque pas l’occasion de pratiquer un féminisme soft en mettant en scène Mounia, qui élevée  dans le culte du silence veut enfin crier sa volonté d’exister.

Ces douze récits se lisent avec intérêt, car leur ton est juste,  les situations  vraisemblables et les personnages  crédibles.

Il s’agait là du second recueil de nouvelles de Siham Abdelaoui, après “Le bonheur se cache quelque part” sorti en 2006.

Pourquoi cette ancienne spécialiste des maladies de végétaux, reconvertie en femme au foyer, ne passe-t-elle pas au roman? Son style et son imagination s’y prêtent parfaitement. Il semblerait que ce soit par convenance personnelle. Dommage, car le Maroc manque de romancières de talent.


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