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Volver

Publié le 24 février 2014 par Petistspavs

Salut !
Salut, vous êtes là ?
C'est moi, Michel.

Salut !
Oui, ça fait un moment, je sais,
ça doit même faire plusieurs moments depuis.

Salut !
J'ai une petite envie de revenir. Petite, mais pressante. Modeste mais présente.

C'est lundi, c'est hiver, c'est Paris, c'est soleil. C'est la joie un peu bête, un peu mauviette, un peu bleuette qui coule des toits de zinc sur les passants que je ne connais pas , mais que j'embrasse pour vous, SI, je le connais celui-là, avec son parapluie ouvert dans son pantalon, parce que dans sa vie il pleut tout le jour et la pluie cesse la nuit quand il rentre chez lui, un peu gris. Je la connais celle-là avec ses petits pas qui rejoint un homme à chapeau et à épingle à cravate, celui qui la fait marcher derrière, un pas derrière, lui devant, comme Artaban, comme un âne battant. Je connais cette enfant, je l'ai vue un jour, non ? j'étais enfant aussi, que se passe-t-il dans cette vie ? Maman, Papa, où êtes-vous partis faire vos courses au Paradis ? Vous n'avez rien ramené, rien pour moi, vous m'avez oublié là.

C'est lundi, m'as-tu dit, je passe vers une heure. Tu es assise face à la fenêtre et je me demande à quoi tu rêves ou ce que tu rêves ou si tu rêves vraiment, ta cigarette se consumant entre tes doigts graciles. Je te regarde à nouveau, je remercie la Providence, la Preuve il danse, dis-tu et j'aime quand tu es bête, même si j'aime, tes yeux clos et ta poitrine frémissante, quand tu es animale. Lors, je me réfugie dans mon passé qui n'est pas le tien, qui est à peine le mien, qui est le mien avec de la peine, qui est une brise légère dans mes cheveux devenus rares, mais qui rappelle à qui je suis qui je fus.

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Nous étions deux. Quelle que fut la longueur de la plage, la profondeur de l'océan, quel que fut le nom du bar, que le regard du serveur soit inquisiteur ou compassionnel, voire simplement attentionné ou courtois, nous étions deux dans cette galère, qui que tu fusses, accrochée à mon bras ou à ma ceinture, nouant mes lacets, trébuchant sur ton chemin, indiquant le mien, prévenant des embûches, tu étais là.

Nous étions deux, quel que fut le nombre de pages, la complexion de l'écriture, malade un jour et se portant bien dès le lendemain chantant et que tapent les pieds en rythme dans le couloir du Faubourg, comme un temps qui fut, comme tout à l'heure, comme ces enfants que nous avons su être à nouveau, à niveau de caniveau. C'est une histoire où personne n'est remplacé mais où d'autres arpentent les trottoirs du passé.

J'avais envie, j'avais envie de revenir.
Ici.

C'est accompagné par cette musique à jamais nostalgique de Carlos Gardel que je souhaitais tenter ce retour.


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