Magazine

Le buzz, en pleine crise d’adolescence, a le bourdon

Publié le 13 mai 2008 par Lilzeon

Citoyens, c’est l’alarme apparemment ! Dans CB News du 5 mai 2008, Anne-Valérie Hoh et Emmanuelle Grossir mettaient en lumière un ras-le-bol certain traversant le web français :

“Overdose Du buzz, du buzz, du buzz ! Les annonceurs et les agences n’ont que ce mot à la bouche. Au risque de faire perdre au concept sa valeur ajoutée et de saturer le consommateur. Et ce, alors même que la question de son efficacité n’a toujours pas été résolue.”

En 2010, la blogosphère serait morte, comme dans ce film ? Saturée, expédiée, reniée, vidée de sa substance ?

Pourtant, force est de constater que parler de “blogosphère” comme un tout homogène est quasiment un abus de langage. Les professeurs d’économie publique œuvrant sur la toile et échangeant via leurs blogs ressemblent à tout sauf à des hommes-sandwichs. Les citoyens du Périgord échangeant des recettes de cuisine et leurs réactions sur la politique locale sont-ils eux aussi désabusés ? Et d’abord, qui croit vraiment qu’une jeune blogueuse accepterait d’être pris pour un porte-stickers ?

Tout comme un univers qui s’étoffe, la diversification, les marchés nouveaux émergent, et des “spécialités” se mettent en place. Les tendances naissent dans les niches, troglodytes vous avez dit ? Et de moins en moins le bruit n’a sa place dans cette cour d’école où les enfants ont grandi et sont de plus en plus exigeants. Et où les “écouteurs” sont eux aussi toujours plus en attente. Normal. On est souvent plus déçus par le second album que par le premier. Alors on en redemande. Damn it !

Est-ce que ce n’est pas nous, blogueurs parisiens désabusés (allez osons le terme) qui ferions une crise d’adolescence - après tout c’est normal- alors que “le monde bouge” et que de nouvelles sphères sont en train d’étoffer notre blogo…sphère ? Et alors donc que de nouveaux participants aux paroles enthousiastes et nouvelles arrivent à maîtriser nos marelles technologiques ?

Après tout, le buzz est sûrement un très mauvais terme. Le buzz, c’est un bourdonnement; pas même un papillonnement, pas même une errance, non, un truc qui tourne en rond, qui butine et s’en va. Et qui est plutôt pataud, non ?

Plus intéressant, to buzz about, ça veut dire s’activer. Ahah, là ça commence à me plaire. Il y a donc un objet pour lequel on se parle. Il y a donc une conversation, un projet. C’est peut-être ça dont on devrait converser : de toutes ces nouvelles discussions qui émergent, ça, et là, à propos de nouvelles problématiques….

Grégory titrait d’ailleurs sur l’extrême passivité des internautes européens à l’heure actuelle :

Dans son étude destinée aux entreprises afin de les aider à mieux comprendre les usages du Web 2.0 (blogs, réseaux sociaux, e-commerce…) par les internautes européens, la société Forrester a pu rendre compte des habitudes de ces derniers.
L’enquête nous montre une extrême passivité des internautes européens où seulement 10% créateurs de contenu (…) La conclusion de l’enquête incite les entreprises à optimiser leur site afin d’encourager et d’augmenter la participation des consommateurs. Effectivement, ce n’est surement pas un hasard si des gros sites comme Décathlon, Rue du commerce ou la Fnac ont choisi d’adopter cette stratégie afin d’être plus proche du client.”

Il y a une prise de conscience que la parole est faite pour être écouté, comprise, puis qu’une autre parole réponde, soit interrompue. Individu à individu. IndividuS à individuS.

Tout comme n’importe quelle innovation de premier plan, les tensions émergent toujours quand une nouvelle étape est franchie. N’oublions pas qu’au début de l’imprimerie, Gutenberg n’avait eu qu’un succès limité, et Fust l’avait trainé en justice pour récupérer son investissement. Et ce n’est qu’après s’être mis à tirer des éditions moins discriminantes que l’imprimerie connut un grand succès. L’histoire se répète ?

Gageons donc que nous sommes en plein entre-deux. Et que les commentateurs sont (déjà) en retard d’une guerre.

La législation commence d’ailleurs à imposer certaines lois, garantes d’une plus grande transparence…Et donc d’une plus grande qualité du son…Comme cette directive européenne sur les pratiques commerciales déloyales enfin transposées depuis quelques mois dans le droit français. Analyse lue sur The Register :

“The directive catches all commercial organisations - big or small - and the upshot is that companies (including sole traders) will no longer be able to pay individual bloggers or professional agencies to post false or misleading blogs or reviews online. Nor will they be able to do it themselves.

The directive is not just aimed at online activity, and a number of commercial practices will be unfair in all circumstances. This black list of practices includes “falsely claiming or creating the impression that the trader is not acting for purposes relating to his trade, business, craft or profession, or falsely representing oneself as a consumer”. In other words, companies will not be able to pretend to be someone else, without clearly stating who they actually are.”

Du bruit nait(ra) la musique, l’harmonie, avec des phrases construites, même si impertinentes et rebelles : et c’est tant mieux.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lilzeon 1524 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog