Neneh Cherry ‘ Blank Project

À l’aube de ses cinquante ans, l’artiste suédoise sort un album digne de son premier succès en 1989, alors qu’elle a vingt-cinq ans. Rares sont les artistes qui réussissent à garder un tel attrait, a provoqué untel engouement chez de plus jeunes artistes, tels sa compatriote Robyn ou celui que l’on ne présente plus, Kieran Hebden que vous connaissez sûrement sous le pseudonyme de Four Tet.
Après trois albums solos tous sortis entre 1989 donc et 1996 (souvenez-vous du tube en duo avec Youssou N’Dour « 7 seconds »), il aura donc fallu attendre dix-huit années pour revoir la fille du trompettiste Don Cherry en-dehors d’un groupe ou projet. Ici, elle incarne chacun des dix titres, tous produits par Four Tet, et invite donc Robyn pour un duo intemporel.
Sans aucune emphase, Neneh Cherry parvient à ne pas singer ces « vieux artistes qui essaient de faire du jeune », tout en donnant l’impression qu’elle ne cherche pas non plus à faire pour les plus anciens. En un mot, il s’agit d’une symbiose en tout point réussie, puisque j’ai même carrément l’impression qu’il s’agirait en réalité plutôt d’un album de Four Tet sur lequel Neneh Cherry serait venue poser sa voix !
Bref, écoutez cet album comme vous le voulez, vous serez forcément agréablement surpris. Et puis, en cas de doute, inutile de chercher loin : l’incipit « Across the water » vous mettra d’emblée dans l’humeur, ou non, de ce très humble Blank Project dont le titre devient un leitmotiv dès lors évident d’une musique qui demandera comme unique effort de bien vouloir appuyer sur « play ».

(in heepro.wordpress.com, le 26/02/2014)

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