Avec : Donald Pleasence, Jameson Parker, Victor Wong, Lisa Blount, Dennis Dun, Susan Blanchard, Alice Cooper, Anne Marie Howard, Ann Yen, Ken Wright, Dirk Blocker, Jessie Lawrence Ferguson, Peter Jason, Joanna Merlin...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 37.
Date de sortie : 20 avril 1988.
Synopsis : Un prêtre, des étudiants et quelques scientifiques entreprennent de mettre à jour le secret contenu dans un mystérieux coffret gardé depuis des siècles par une secte religieuse. A l'intérieur un troublant liquide vert va vite mettre toute l'humanité en péril.
Bande annonce française
"Tous ceux qui sont à proximité font le même rêve..."
Continuant dans ma lancée sur mon cycle consacré à John Carpenter, c'est tout naturellement qu'après "Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin" que je me suis attaqué à "Prince des ténèbres". Ce fut une véritable découverte pour moi. En effet, avant ce jour, j'avais jamais eu l'occasion de découvrir ce long métrage et c'est donc sans trop savoir à quoi m'attendre que j'ai inséré mon dvd dans le lecteur.
Ce que je peux affirmer, c'est qu'il m'as fallu du temps avant de vraiment savoir si j'ai aimé ou pas. En effet, bien que le film possède sa propre identité et reste très cohérent dans la filmographie de John Carpenter, j'ai eu un peu de mal à totalement rentré dans son sujet si bien qu'une fois le générique de fin terminé, j'étais incapable de dire si la mayonnaise avait pris ou non sur moi. Avec un peu de recul, je pense pourtant que c'est le cas car le film me reste malgré tout bien en tête et continue de m'interroger. Le fait qu'il ne me laisse pas totalement indifférent est donc une bonne chose à mes yeux.
Ce pendant, c'est quand même loin d'être évident la faute à un scénario écrit par John Carpenter (crédité sous le nom de Martin Quatermass en clin d’œil au personnage Bernard Quatermass de la série télévisée "The Quatermass experiment" parce que le cinéaste n'aime pas voir son nom plusieurs fois au générique). On retrouve sa signature avec une intrigue qui prends bien son temps pour s'installer, les personnages qui eux aussi prennent bien leurs temps pour se présenter avant un final plus rythmé et toujours un brin pessimiste dans la même veine que ses œuvres précédentes.
Si j'ai eu un peu de mal à rentré dedans, c'est la faute donc à ce scénario pourtant qui se prend un peu trop la tête à mon goût. Pourtant, je trouve ça très intéressant cette opposition entre science et religion même si le sujet n'est pas nouveau mais on nous montre cette opposition de façon un peu ennuyeuse parfois ce qui as eu tendance parfois à me perdre. Après, on sens bien le côté "petit budget" de cette œuvre qui du coup gagne quand même à avoir une certaine âme mais entre ce côté qui parle trop et le coup de vieux général que peux ressentir ce scénario, cela à suffit pour que j'apprécie au final ce film sans pourtant être transporté.
Côté casting, c'est un peu la même chose. Dans l'ensemble les acteurs ne sont globalement pas mauvais mais ils sont loin d'être exceptionnel pour autant. J'ai quand même pris un certain plaisir à revoir Donald Pleasence dans le cinéma de John Carpenter après "Halloween, la nuit des masques" et "New-York 1997". En père Loomis (décidément il ne quitte plus ce nom de personnage chez le cinéaste), il n'est pas trop ridicule et fait plutôt bien le job. Son jeu est certes rempli de clichés mais bon, ça fonctionne quand même surtout qu'il est un peu en retrait je trouve dans ce groupe tout en ayant son importance.
Autre retour dans le cinéma de John Carpenter, celui de Victor Wong et Dennis Dun, respectivement le professeur Howard Birack et Walter. Ce sont deux acteurs que j'avais bien aimé dans "Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin" et c'est vrai que j'ai eu un certain sourire aux lèvres lorsque je les ai revus surtout que c'est dans un registre totalement différent. J'ai toujours en tout cas une certaine sympathie pour leurs personnages même si ici ils apparaissent avec plus de défauts et je trouve qu'ils s’intègrent vraiment bien dans ce récit. Ils ont un certain charisme, une présence à l'écran et pourtant, ils ne tirent jamais trop la couverture vers eux.
Derrière ce trio pourtant pas transcendant malgré l'affection que j'ai pour eux, le reste du casting m'ait apparu un peu plus léger. Alors ça passe car au final comme je ne suis pas rentré à fond dans cette histoire je n'ai pas été choqué plus que ça mais c'est vrai que j'aurais bien aimé voir des interprétations un peu plus consistante, un peu plus crédible, un peu plus convaincante... C'est le cas par exemple de Lisa Blount en Catherine que j'ai trouvé vraiment trop légère et sans grand intérêt. C'est aussi le cas de Susan Blanchard en Kelly dont l'utilité m'a paru limité ainsi que le reste de l'équipe des scientifiques qui n'ont pas toujours été exploité de façon correcte à mes yeux dans le sens où j'ai eu l'impression qu'il y avait beaucoup de monde dans cette histoire pour juste brasser de l'air mais bon, le fait de ne pas totalement rentré dans le film à peut être joué aussi.
Après, malgré mes réserves, l'ensemble de la distribution reste quand même cohérente de bout en bout je trouve dans ce film. J'ai trouvé ça souvent très léger certes mais pas non plus catastrophique. J'ai même aimé voir Alice Cooper dans le rôle muet du clochard suppôt de Satan. Non, le seul acteur avec qui j'ai eu du mal, c'est surtout Jameson Parker dans la peau de Brian Marsh. De sa première scène jusqu'à sa dernière, je ne l'ai jamais trouvé convaincant. Très fade, trop transparent, peu crédible, j'ai vraiment pas aimé sa façon de jouer et je pense que si avec le recul, j'arrive à apprécier ce film malgré ses maladresses, en revanche je n'arrive pas à apprécier le jeu de ce comédien ici qui m'as semblé totalement à côté de la plaque. Il n'y à même pas une scène qui à su susciter mon intérêt sur son jeu et je trouve ça vraiment regrettable.
Sinon, j'aime quand même toujours autant le travail de réalisateur de John Carpenter. Revenu à un budget plus modeste ici, on sens à l'image les contraintes qu'un budget minimal peu imposer mais pourtant le cinéaste réussi à s'investir à fond dans son sujet et à donner à son film sa propre identité. Il y à une ambiance lourde qui pèse sur le long métrage, un côté oppressant qui nous fait bien nous sentir pris au piège et même si il se passe peu de choses au final à l'écran, on ressens quand même que le danger peu venir de partout sans qu'on ne sache vraiment pourquoi tout comme nos scientifiques.
Visuellement, ça à pris un coup de vieux je le nie pas mais ça apporte aussi son charme à cette œuvre. On ressens une certaine passion pour réaliser ce film et c'est assez communicatif je trouve. Sous certains aspects, on pense aussi pas mal aux précédents long métrage du réalisateur comme "The Thing" ou plus encore "Assaut" ou nos héros sont pris au piège sans issue de secours avec un danger qui vient de l'extérieur mais aussi de l'intérieur sous fond de critique de la société (ici la religion en prend un peu pour son grade).
Les décors sont eux bien exploités avec une certaine variété dans les plans que l'on utilise. Je trouve ça pas mal du tout le fait de faire naître le danger dans une église, lieu où d'habitude on est sensé se sentir en sécurité. Paradoxalement, c'est plus à l'extérieur qu'on se sens en sécurité (du moins une fois qu'on arrive à franchir la barrière de schizophrènes qui nous entoure) mais cette façon de choisir comme lieu de danger une église avec cette sensation de claustrophobie est vraiment judicieux et très bien exploité. Les différents costumes sont pas mal aussi en collant bien avec les caractères respectifs des différents personnages et dans la photographie avec l'exploitation de la lumière, on se sens bien aussi une nouvelle fois dans le cinéma de John Carpenter.
Quant à la bande originale composée par le fidèle Alan Howarth et John Carpenter, encore sous tous les fronts avec plusieurs casquettes à son actif accentuant son implication dans ses films, elle est plutôt bonne. Cette musique ne compte pas parmi mes partitions préférés dans son cinéma mais elle colle plutôt bien à son sujet avec une tonalité assez angoissante qui aide pas mal pour l'ambiance générale. Elle accentue cette sensation de danger, d'oppression, de tensions et possède un rôle vraiment primordiale dans le récit sans pour autant être trop lourde.
Pour résumer, je ne regrette vraiment pas d'avoir découvert ce "Prince des ténèbres" même si c'est surtout avec le recul que je me suis mis à apprécié ce long métrage. Un second visionnage jouera sans doute à sa faveur je pense car même si de prime abord j'ai trouvé que le scénario se compliquait parfois un peu trop la vie et que le casting était un brin trop léger, l'ensemble fonctionne quand même plutôt bien. La très bonne mise en scène de John Carpenter qui à su donner une âme à son long métrage et nous faire ressentir sa passion pour le cinéma aide pas mal aussi. Ce film possède son charme en tout cas malgré son petit coup de vieux et même si il ne figurera pas parmi mes œuvres préférées du cinéaste, ça reste un film intéressant à voir je pense.
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