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Le radeau - Antoine Choplin
Publié le 28 février 2014 par Litterature_blogC’est un camion qui s’apprête à passer la Loire. En 1940. A son bord il y a Louis. Et une cargaison inestimable qu’il faut à tout prix protéger de la débâcle en cours. Il fait nuit. Dans la lumière des phares se dessine une silhouette. Celle d’une femme qui marche. Avec sa mission, Louis se dit qu’il ne peut pas s’arrêter. Respecter les consignes. Ne prendre aucun risque. Et pourtant il freine, se range sur le coté en laissant le moteur tourner. Attend la femme. Elle s’appelle Sarah et elle va prendre place coté passager. Le début de leur histoire. Le roman est très court et je n’ai pas envie d’en dire plus. Sachez juste que le texte se découpe en trois périodes bien distinctes : 1940 ; 1943 ; février 1944.
D’Antoine Choplin, j’avais adoré « La nuit tombée ». Je retrouve ici avec plaisir son écriture sèche, ses phrases courtes, ses ellipses et ses silences. Un enchaînement de petits riens, presque des paragraphes indépendants les uns des autres. Mais si la première partie, celle de la rencontre entre Louis et Sarah, est franchement réussie, j’ai eu beaucoup plus de mal avec la seconde, à laquelle j'ai eu du mal à trouver un véritable intérêt, en dehors de la magnifique scène ayant inspiré la couverture de cette édition de poche. Quant à la dernière, qui ne fait que trois pages, elle est parfaite de concision et d’intensité.
Un roman un peu bancal, donc. Il n'empêche, la plume de cet auteur a quelque chose d’envoûtant. Le coté elliptique fait que rien n'est donné au lecteur, les interprétations possibles sont nombreuses et j'aime ça. Au final, l'impression générale reste positive, c'est bien là le principal.
Radeau d’Antoine Choplin. Points, 2013. 125 pages. 5,50 euros.
Qui dit Antoine Choplin dit lecture commune avec Noukette. Pas possible autrement. D'ailleurs, le recueil de nouvelles qu'il vient de sortir nous attend déjà. Ce sera pour bientôt...
L'avis d'Hélène