La musique de ce jeune anglais, William Doyle dans le civil, est pour le moins insaisissable. Elle est tantôt pop ("Looking For Someone"), tantôt classique ("Song for a granular piano"), tantôt techno ("Hinterland"), tantôt ambient ("Total strife forever"), toujours électro. Elle ne caresse jamais très longtemps dans le sens du poil. Elle semble accueillante puis l'instant d'après elle s'en va explorer d'autres territoires. On sent évidemment, à l'instar des allemands de The Notwist par exemple, que cette musique est pensée dans ses moindres détails, que le hasard n'a pas sa part. Pourtant, elle n'apparaît à aucun moment froide, austère et mécanique. Ce qui me conforte dans l'idée que cette semaine de sorties musicales est en train de me réconcilier avec 2014. Après The Notwist justement, et Orouni, voilà un troisième disque avec lequel je serai amené à faire un bon bout de chemin. Parce qu'il ne dévoile pas tout son pouvoir d'attraction à la première écoute.
Parce que l'envoûtement se fait petit à petit. Comme ce début d'album instrumental qui pourrait en rebuter plus d'un. Mais alors, pourquoi ce nom si incongru, East India Youth, qui correspond si peu à la musique ? Peut-être faut-il vraiment chercher très très à l'est. "Total Strife Forever" ou la conviction de ne jamais vouloir rester tranquille, inerte, d'être constamment en mouvement, de gérer de perpétuels conflits intérieurs. C'est louable et très courageux mais l'inconvénient, c'est que ce n'est pas de tout repos.
Clip de "Looking For Someone" :
Clip de "Dripping Down" :