Une chose à retenir pour la prochaine fois : il vaut mieux arriver en avance au Trabendo. Car les portes ne s'ouvrent que peu de temps avant le début des concerts et la queue s'allonge assez rapidement. Surtout quand la première partie est aussi revigorante que ce canadien de Calvin Love. Le gars, en plus d'avoir une belle gueule et de posséder un évident charisme est doté d'un très bon jeu de guitare. Sa musique assez variée et plutôt dansante n'est pas dégueulasse non plus. On pense surtout à son compatriote Mac Demarco, mais en version électronique. Pas de rots sur scène, Calvin se la joue quand même plus distingué. Bref, l'entrée en matière idéale pour le plat de résistance of Montreal.
C'est bien simple, ceux-là, je vais régulièrement les voir, dès que j'en ai l'occasion. Car je ne suis jamais déçu. Même s'il faut bien avouer que leurs derniers disques sont en retrait de la grande époque et de l'apogée que restera sans doute "Hissing Fauna, Are You Destroyer?". Après une période soul (le tout de même excellent "False Priest"), le groupe est revenu à ses premières amours avec des chansons indie pop plus classiques dans la forme sur le dernier "Lousy With Sylvianbriar". Mais, sans être désagréables, les nouveaux titres souffrent de la comparaison avec l'ancien répertoire, surtout sur scène. Kevin Barnes, comme à son habitude fait le show, finissant en montrant un torse nu qui n'a rien à envier à Iggy Pop. Pour une fois il n'y a pas de mise en scène particulière pendant les morceaux, pas de déguisements loufoques. La faute au départ de la claviériste Dootie Alexander et surtout du fantasque guitariste Bryan Poole et son look de "Spiders From Mars" ? A la place, on a droit à un "cow-boy" au jeu plus basique, mais aussi plus rock. Après quelques très légères baisses d'intensité, on finira évidemment par deux titres de "Hissing Fauna.." Tout d'abord l'euphorisant "Heimdalsgate Like A Promethean Curse" ("Come on chemicals, come on chemicals, ohohohoh...") qui reste le plus gros "tube" de of Montreal. Puis, le groupe reviendra alors pour un seul et unique rappel d'anthologie, "The Past Is A Grotesque Animal", de près d'un quart d'heure, avec une lente et progressive montée d'adrénaline. A vous foutre la chaire de poule, jusqu'à la transe. On en ressort hébété, las, repu, sous le choc. KO. Une claque monumentale. Peu importe les gens qui l'entourent, Kevin Barnes est un héros.