La Bataille de Solférino // De Justine Triet. Avec Laetitia Dosch et Vincent Macaigne.
En prenant pour toile de fond le jour des résultats du Second Tour de la Présidentielle de 2012, La Bataille de Solférino met en scène la confrontation des idées politiques de
façon assez merveilleuse. On se retrouve avec Laetitia, une journaliste télé, au milieu de cette foule. Le spectateur est alors plongé dans un univers bruyant voire même oppressant. Mais tout
cela ne s’arrête pas là puisqu’il y a aux côtés de l’histoire politique, une histoire familiale. Cette partie du film n’était pas aussi passionnante que l’autre. Disons qu’il n’y a pas forcément
de lien de causalité entre les deux et du coup, j’ai eu l’impression que deux films avaient été fusionnés. Pourtant, la dispute entre la mère (Laetitia) et le père (Vincent) est née dans cette
fameuse « bataille » de Solférino. Le but est donc de nous raconter une journée qui tourne au cauchemar en passant par plusieurs états. Mais la lecture politique du film est beaucoup
plus intéressante, frisant le documentaire, notamment quand les personnes soutenants François Hollande et Nicolas Sarkozy sont interrogées sur le pourquoi de
leur soutien.
6 mai 2012, Solférino. Laetitia, journaliste télé, couvre les présidentielles. Mais débarque Vincent, l'ex, pour voir leurs filles. Gamines déchaînées, baby-sitter submergé, amant vaguement
incrust’, avocat misanthrope, France coupée en deux : c’est dimanche, tout s'emmêle, rien ne va plus !
Sauf que voilà, dans cette cacophonie, La Bataille de Solférino manque cruellement de scénario. Car l’aspect familial de ce film ne sait pas vraiment où aller. On semble alors
osciller entre dialogues écrits et improvisation. Dans le rôle du père, Vincent Macaigne (que j’ai découvert dans Tonnerre) est très convaincant et donne aussi un côté beaucoup
plus intéressant à l’aspect comique de cette histoire. Du coup, quand le film, dans sa seconde partie, commence à réellement vouloir raconter une histoire, on a plutôt l’impression de voir des
personnages s’agiter ici et là et nous improviser des dialogues avec autour de tout ça une thématique principale. Ensuite il y a tout ce que je déteste dans le côté particulièrement parisianiste
opportuniste du film. Disons que celui-ci cherche donc à plus ou moins lécher les pieds de la presse bobo parisienne avec un truc qui se veut presque amateur dans la mise en scène, rugueux, etc.
finissant par se faire appeler de film d’auteur. Je ne suis pas vraiment d’accord. Bien au contraire. Le film partait d’une très bonne idée : nous parler au travers d’un regard sociologique des
mal-êtres de la société actuelle.
Notamment la précarité, l’effervescence que procure le changement, etc. mais le film nous montre aussi la passion (les militants qui aiment et croient en ce qu’ils disent). Si le film se veut
assez neutre politiquement, on sent tout de même qu’il penche du côté gauche. Tout simplement car ses personnages sont déjà des symboles du gauchisme parisiens. Il n’y a pas besoin qu’ils parlent
de leurs opinions politiques pour le comprendre. L’aspect politique est complètement oublié dans la seconde partie, laissant place à un enchainement de choses et d’autres sans grand intérêt (je
pense notamment à la scène de jambes en l’air entre Laetitia et son amant, ridicule à souhait). La Bataille de Solférino est donc un soufflé. La première partie fait des
promesses jusqu’à ce que patatra, le film tombe dans le plus insipide des cinémas. Je sais que je vais me faire taper dessus pour avoir dit du mal d’un tel film mais doit-on forcément aimer un
mauvais film sous couvert qu’il est taillé POUR la critique élitiste qui ne creuse pas plus loin que le bout de son nez (autrement dit… son nez parisien).
Note : 3/10. En bref, dommage que les promesses politiques de la première partie s’évaporent complètement dans la seconde pour laisser place à un scénario inexistant et des
dialogues insipides.
Date de sortie : 18 septembre 2013