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Etre communiste aujourd’hui, n’est-ce pas une gageure ?

Publié le 04 mars 2014 par Philippejandrok

220px-Bundesarchiv_Bild_183-71043-0003,_Wladimir_Iljitsch_Lenin.jpgÀ chaque fois que j’écoute un communiste actuellement, j’ai mal pour lui, en effet, je ne puis oublier les crimes de Lénine, de Staline, de tous les tyrans soviétiques, incluant Poutine depuis 1917 jusqu’à aujourd’hui.

Bien sûr, la vie des pauvres sous les Tsars avant la Révolution d’Octobre 1917 en Russie, était insupportable et monstrueuse, mais la vie des Russes sous le communisme pendant 72 ans, n’était guère meilleure, toutes les utopies de ce système se sont traduites par une tyrannie du prolétariat contre une tyrannie du capital en Occident, ainsi, en Union Soviétique régnait l’aliénation par le travail et l’oppression, et en Occident, l’aliénation par le travail et le plaisir, en clair, peu de différence idéologique dans l’absolu.

Les communistes semblent reprocher aux capitalistes leur volonté d’accumulation de biens, mais si l’on offrait une maison à un communiste, il ne rechignerait pas à la prendre, qui le ferait ?

Un vrai communiste ne devrait donc jamais être propriétaire d’un bien immobilier pour rester l'égal de son frère de souffrance, de son camarade ?

Pourtant, être propriétaire dépasse aujourd’hui le sens politique, et des citoyens, toutes origines confondues, accèdent à la propriété, communistes ou pas.

Ce qui me surprend également, c’est le discours rétrograde et décalé des communistes qui n’a plus de sens aujourd’hui, d’ailleurs, depuis 1948 en Pologne, 1956 à Budapest, 1968 à Prague et bientôt en Ukraine, qui peut encore se reconnaître dans le communisme ? Qui ?

La chose, l’idéologie est devenue tellement improbable que l’on a inventé le socialisme, une forme de variante bourgeoise d’une idéologie d’Extrême Gauche et aujourd’hui, ce socialisme symbolisé en France par le PS, prouve que sa pratique se rapproche plus du capitalisme que du socialisme, sa politique à l’heure actuelle, est une continuité de la politique de Droite menée depuis des dizaines d’années, comment l‘expliquer ?

Tout simplement par une économie de marché qui a corrompu le principe même de l’économie en la rendant cannibale et en créant des états riches en Occident qui sont à présent des colosses aux pieds d’argile, qui risquent de s’écrouler à chaque instant, emportant avec eux, dans un raz de marée financier, le monde lui-même.

L’économie est un monstre qui s’étouffe lui-même car, contre nature, et les communistes enfin libérés du joug du communisme depuis 1989, se sont lancés dans la brèche pour profiter de la manne capitaliste, oubliant les principes même de ce communisme salvateur qui a fait vivre dans la misère tous les peuples de Russie, de Chine, de Corée du Nord, d’Europe Centrale, de Cuba…

Alors oui, c’est vrai, j’ai du mal à écouter un communiste qui vit sur l’utopie d’une idée et qui profite du système capitaliste comme tout le monde, j’ai du mal à lire un communiste espagnol propriétaire qui vient donner des leçons aux autres, j’ai simplement du mal à voir un homme d’âge mur être encore communiste et je pense à ce que me disait mon père quand j’étais adolescent :

- Si tu n’es pas communiste à 18 ans, tu es un salaud, mais si tu le restes à 40 ans, tu es un con!

Et cela venait de la part d’un communiste Hongrois élevé dans le communisme de la Hongrie des années 30, un homme qui avait perdu son père, suicidé de deux balles dans le dos par la police politique de Staline, « le petit père des peuples », un homme qui n’a pas compris pourquoi des communistes assassinaient d’autres communistes sur la Place de la Radio à Budapest en Octobre 1956, un homme qui a pris les armes pour se défendre contre la police politique hongroise qui tirait à vue sur des femmes, des enfants, des vieillards, un homme qui a fait une révolution et qui, pendant 50 ans a été considéré comme un anti communiste révolutionnaire et un voyou, et qui, après la chute du mur de Berlin et l’entrée de la Hongrie au cœur du Conseil de l’Europe, est soudain devenu un héros. Oui, cet homme, ce communiste qui défendait des idées de liberté était mon père.

Alors, je crois que défendre des idées communistes aujourd’hui, c’est souscrire à la bêtise et à l’ignorance, c’est refuser d’accepter la réalité historique et se cacher derrière des idées qui, de toute façon n’ont jamais fonctionnées.

Il suffit de relire Karl Marx et Friedrich Engels pour s’en apercevoir, le communisme ne peut fonctionner que dans un cercle réduit, au cœur d’un groupe d’individus restreint, d’une tribu, mais cela ne fonctionne pas pour des millions d’individus, la preuve, le communisme n’a duré que 72 ans en Union Soviétique et dans les pays de l’Est, alors que les tribus d’Afrique, d’Australie, d’Asie, d’Amérique, ont duré des milliers d’années parce qu’elles étaient privées d’un système économique et monétaire et qu’elles fonctionnaient en terme d’échange et de partage.

Si tout le monde a la même chose, il n’y a pas de désir, le film « Les dieux sont tombés sur la tête » de Jamie Uys, 1980, le démontre bien, par la simple introduction dans une tribu Bushmen d’une bouteille de Coca-Cola qui sème le trouble au cœur de ce groupe dit primitif, qui vivait paisiblement en totale harmonie, avant l’introduction de cet objet manufacturé.

Les communistes français sont donc des hypocrites, des naïfs ou des ignorants, ils ne suffit pas de croire à de belles idées, il faut aussi savoir regarder d’où elles proviennent et constater les effets de celle-ci sur les populations, mais l’ignorance est souvent plus commode que la raison pour dédouaner la raison de son manque de réflexion.

Qui aujourd’hui, quel communiste aujourd’hui pourrait envier les Coréens du Nord, quel communiste français pourrait envier les cubains, tous surdiplômés et qui font le taxi, le cordonnier, le maçon pour survivre, avec des diplômes d’ingénieur, de philosophe, de linguiste ?

Il suffit de regarder la Chine et son communisme hypocrite qui développe aujourd’hui un capitalisme sauvage sans la moindre honte ? Ce communisme qui luttait contre l'exploitation des masses populaires et qui pratique cette même exploitation ?

Non, il m’est impossible de comprendre que l’on puisse être communiste encore aujourd’hui, d’autant plus, passé la soixantaine.

On n’a pas besoin d’être communiste pour défendre des idées humanistes, on n’a pas besoin d’être communiste pour prendre la défense des démunis, qu’est-ce que cela veut dire, faut-il être communiste pour défendre le travail des ouvriers ?

Jésus ou Saint François d’Assise étaient-ils des communistes et G.W.Bush les aurait-il fait exécuter pour communisme aggravé ? Oh, certainement.

Tout cela est devenu aberrant, comme il est aberrant de parler de Gauche et de Droite aujourd’hui en France.

Le PS nous a prouvé qu‘il menait une politique de Droite, maladroitement, mais c’est pour masquer sa traitrise face au peuple, en revanche, la Droite est toujours la même, imbue d’elle-même et s’autorisant toutes les malversations possibles en se drapant dans une fourbe dignité dès qu’une accusation fait surface, derniers exemples en date MAM en Tunisie qui profite sans vergogne de petits avantages en nature pour conclure ses affaires personnelles, M. Copé qui vole la victoire de la présidence UMP à Fillon, M. Copé et l’agence de communication Bygmalion…

Une belle farce cette politique, et tous les défenseurs de ces partis, une belle brochette d’hypocrites qui ont détourné le regard de la démocratie vers une autocratie financière était-il bien nécessaire de couper la tête d’un roi et de sa famille, d’assassiner le Tsar Nicolas II et sa famille au grand complet pour en arriver là ?

Des sacrifices inutiles, des meurtres sanguinaires qui ne valaient guère mieux que les erreurs des royautés européennes.

Louis XVI était d’accord sur le principe d’une monarchie constitutionnelle, on lui a coupé la tête malgré tout, Nicolas II aurait accepté de partager le pouvoir, il le détestait, il aurait été un empereur adoré, comme l’a été le Comte Léon Tolstoï qui a libéré ses serfs, tout comme mon aïeul Miklòs Wesselényi qui fit de même en Hongrie. Tout aurait pu se faire sans violence, mais des fanatiques comme Lénine, Trotsky, Robespierre ou Danton, ont tout fait pour faire régner la terreur et convaincre le peuple de France et de Russie, que la terreur était le meilleur ordre démocratique qui soit.

Après de tels actes historiques, de telles déclarations, comment peut-on encore être communiste aujourd’hui et comment peut-on encore croire aux mirages de la Droite, enfermée dans un raisonnement contre nature ?

Nous devons faire éclater les partis et les couleurs politiques qui n’ont plus aucun sens, nous devons construire une politique citoyenne sans les élites qui n’ont pas changées depuis 1789, ce sont toujours les mêmes personnes qui oppressent les citoyens, les suppôts des banques, des assurances, des laboratoires pharmaceutiques, qui, en réalité, dirigent le monde, communisme ou pas.

Tous ces discours partisans sont des épouvantails à moineaux fait pour endormir la population et la diviser, endormir les citoyens votants qui ne se reconnaissent plus nulle part et qui ne parviennent plus à faire confiance à des traitres qui n’ont jamais respecté leurs engagements auprès d’eux et pour cause, lorsqu’ils sont payés doublement par l’état et les Lobbys pour voter des lois contre citoyenne, cela ne les gène pas, ils sont au contraire ravis et les citoyens aveugles accusent les partis politiques, alors que cela n’a rien à voir avec les partis, mais seulement avec l’argent.

En effet, je ne crois plus aux partis, mais je crois que le citoyen peut, doit reprendre la main sur les partis, s’il se dresse face à eux et s’ils convainc les citoyens de voter pour lui, c’est pour cela que nous devons rendre la démocratie au citoyen, celle qui leur a été volé par la Droite Française, autant que par la Gauche.

Doit on systématiquement avoir une couleur politique pour défendre les intérêts du citoyen ?

Nous vivons une époque formidiable…


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