La Fnac ouvre son site d’écoute de musique en ligne, un service de streaming baptisé «Fnac Jukebox» qui comprendra deux types d'abonnements, l’un à 2 € par mois permettra l'écoute illimitée sur ordinateur de 200 titres choisis par le client, l’autre pour 4,99 € donnera accès au même service sur l'ensemble du catalogue musical de la Fnac. Une option supplémentaire, à 5 € par mois, permettra également d'écouter la musique sur Smartphones, tablettes et autres.
Les bons vieux jukebox reviennent à la mode, en version numérique évidemment, époque oblige. Quand j’étais beaucoup plus jeune qu’aujourd’hui, les cafés se voulant modernes c'est-à-dire avec banquettes en skaï et tables en formica, ne manquaient pas d’avoir un jukebox dans leur établissement. L’appareil imposant, trônait bien en vue et chacun pouvait contre une pièce de monnaie, sélectionner la musique d’ambiance qui accompagnerait son demi ou son diabolo-menthe.
Courbes arrondies, couleurs flashantes l’objet avait de la gueule comme beaucoup de choses à cette époque. Un système de touches alphanumériques permettait de choisir son disque et un mécanisme sophistiqué extrayait le 45 tours pour lancer la chanson. Tous les clients du café n’étaient pas obligatoirement heureux de voir cet appareil diffuser du rock’n roll et autres musiques trépidantes à l’heure du Ricard ce qui en fit un symbole du conflit des générations.
Les jeunes à banane et peigne coincé dans la poche arrière du Lewis, s’accaparaient la bête, passant de l’un au flipper attenant, narguant les bérets et moustaches accoudés au comptoir, la gitane maïs au bec, ronchonnant contre cette nouvelle société qui n’annonçait rien de bon vous pouvez m’en croire mon pauvre monsieur.
Dans certains cafés, il existait aussi des jukebox individuels, beaucoup plus petits bien sûr et fixés au mur près des banquettes, du coup plus besoin de se lever pour lancer un slow chanté par une voix noire, alors qu’on est en pleine discussion avec une coquine séchant une heure de cours, évadée provisoire de son école de jeunes filles.
Historiquement, si l’ancêtre du jukebox nait en 1889 à San Francisco, le terme jukebox apparaît dans les années 1930 aux États-Unis, dérivé du mot argotique juke-joints qui désigne un bar où l'on danse. L’industrie du juke-box a été rentable dès sa création. Elle a connu son âge d'or à partir des années 1940 et jusqu’au début des années 1970, mais la fin de la décade voit chuter largement la demande et les sociétés, Wurlitzer, Seeburg, Rock-Ola et AMI cessent progressivement leur production. De nos jours ces appareils sont recherchés par les collectionneurs.
A défaut de vous offrir l’étendue du catalogue de la Fnac ou de sites comme Deezer et Spotify, voici une adresse bien sympathique pour retrouver l’ambiance visuelle et musicale des années jukebox.