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05/03 Poutine et la technique de l'élastique ? Ou faire de nécessité vertu ?

Publié le 05 mars 2014 par Jorge
05/03 Poutine et la technique de l'élastique ? Ou faire de nécessité vertu ?

Sans dire un mot, il a « laissé » des hommes venus de n'importe où faire une promenade sportive en Crimée, poser des drapeaux russes sur le parlement local, encercler des bases militaires ukrainiennes. Mais il n'y était pour rien, la preuve, ces individus avaient des uniformes sans marques distinctives.Ensuite il y a eu, mais c'était, parait-il programmé de longue date, des manœuvres militaires -150.000 hommes, une paille ! - qui ont par hasard coïncidé avec l'histoire précédente. C'est curieux, ces aléas, mais ce sont des aléas, rien d'autre.Enfin, il a fait « rentrer dans leurs casernes » ces 150.000 soldats qui se sont entraîné à protéger les frontières russes, qui, bien que nous ne nous en soyons pas rendu compte, étaient en danger. Là, il s'est exprimé, car c'était lui qu jouait le rôle du bon du film. Et pacifique en diable !Par un autre hasard, le petit jeu de menaces occidentales ajoutées aux faits réels sur le terrain, à fait s'effondrer les bourses, mais surtout la bourse de Moscou. Puis la monnaie russe a fait un gros plongeon. Puis les taux d'intérêt russes ont pris un coup de chaleur, la banque centrale russe tentant d'éviter que trop de capitaux baladeurs, russes ou pas, aillent voir ailleurs si l'ambiance était plus fraîche.Et ô miracle ! Il a trouvé à nouveau la parole, pour dire que, non, il n'est pas le grand méchant loup, sauf si on le cherche. Mais les vilains sont les autres, la preuve, à Kiev il y a des nationalistes (c'est vraie, minoritaires) et il craint qu'ils soient tous autant qu'ils sont ces ukrainiens assoiffés de liberté, amadoués par des pro-nazis attardés. Ça ressemble fort à un amalgame grossier. Mais bon, « pour le moment » ses intentions sont bonnes, dit-il.L'erreur serait de croire qu'il recule. Il fait de nécessité vertu, comprenant que sa situation économique n'est pas telle qu'il puisse considérer qu'il a les coudées franches. Mais ne bouge pas d'un iota. Et ce n'est pas lui qui a fabriqué les nationalistes de Crimée (c'est exact) même s'il a fait en sorte qu'ils soient encouragés à montrer plus d'amour que d'habitude pour une Russie qui les protégerait et respecterait leurs « légitime » indépendance de « l'autre » Ukraine. Promis, juré.L'histoire n'est donc pas terminé, loin s'en faut. Seul changement : les cartes économiques sont plus complexes à manier qu'il ne pouvait le penser au début. Donc il faut trouver une autre manière de s'en sortir en rapportant une victoire peut-être moins forte, mais victoire tout de même.Si les occidentaux réussissent à se mettre bien d'accord et à jouer serré, il est possible que le rêve poutinien d'Union Eurasienne prenne un gros coup. Il ne le pardonnera jamais et, si certains avaient des doutes, ils peuvent être maintenant sûrs que, s'il faut négocier avec Poutine, maître actuel de la Russie, il n'est pas possible de lui accorder la moindre confiance.C'est quoi le final vraisemblable de l'histoire ? Une Ukraine libre, mais amputée de la Crimée ? Et pourquoi pas d'un « petit corridor » qui permette un accès terrestre totalement sous contrôle russe depuis Rostov, par exemple ? 

Il faudra vite trouver comment le laisser « sauver la face » car, comme tous les ours, il ne rentrera pas dans sa tanière sans avoir mangé un petit bout.Pendant ce temps, les ukrainiens continuent à broyer du noir et à voir leur avenir économique s'assombrir et l'avenir politique rester aussi impénétrable que le pire smog londonien.© Jorge

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