Je vous l'avais dit à la fin de mon -très long- billet sur le Showeb 2014, après avoir vu (au moins) 350 bandes annonces, on a quand même eu la chance de voir un long métrage à l'issue de cette journée promotionnelle et ce film, ce fut Disney, la dernière société de distribution à passer, à nous le présenter.
Même s'il n y a pas dans ce film, de bonhomme de neige qui parle ou de princesse aux cheveux qui n'arrêtent pas de pousser, et que tous les personnages sont faits de chair et de sang, "Dans l'ombre de Mary" est un vrai film estampillé Disney et dans lequel Walt Disney est même un des personnages principales de l'histoire.
En effet, pour la première fois, la légende de l'animation est représentée en chair et en os sur grand écran, incarné par Tom Hanks tout de miel et qui incarne à merveille ce personnage exubérant et très attaché à tenir une promesse faite à ses filles 20 ans auparavant. Un des seuls petits défauts de ce film (commençons d'emblée, une fois n'est pas coutume par les points négatifs) serait d'ailleurs peut-être à chercher dans l'image trop angélique des studios Disney et de son mentor, diplomate et fidèle à sa parole, mais en même temps, le film étant fait par Disney, on se doute que l'image du maitre des lieux n'allait pas être trop écornée.
Alors, évidemment, on imagine parfaitement que cela ne s’est pas passé exactement comme le film nous le montre, mais une fois qu’on a accepté la part de romancé de cette fiction, on prend énormément de plaisir à la découvrir.
Et en même temps, la réalité semble visiblement assez proche de ce qu'on voit dans la fiction puisque les conversations entre Pamela Travers et les membres du studio de l’époque ont été enregistrées sur bande audio, et que du coup, tout le monde s'accorde à dire la génèse d'un des chefs d'oeuvre de Disney, Mary Poppins a bien été difficile, mais bien à cause de l'auteur des livres pour enfants, Pamela Lyndon Travers, joué ici à la perfection par Emma Thompson qu'on n'avait pas vu à pareille fête depuis pas mal de temps,et pour le moins réticente à voir l'héroïne de ses livres hachée menue par la broyeuse hollywoodienne.
Récompensé de cinq Oscars dont celui de la Meilleure Actrice pour Julie Andrews, force est de constater Mary Poppins a été un succès colossal (102 millions de dollars de recette aux USA ), et qu'il fait partie de ces classiques intemporels qu’on revoit toujours avec plaisir, et de mon coté, si je ne l'ai pas vu depuis longtemps, ce "dans l'ombre de Mary" donne une envie irrésistible de foncer voir l'original et de le montrer à mes enfants.
Car ce nouveau film de John Lee Hancock (réalisateur qui n'a jusqu'à présent, pas fait grand chose de notable) est à voir pour ce qu'il montre des coulisses de la création d'un film, des longues discussions qu'il peut y avoir autour d'une adaptation d'une oeuvre, entre son auteur et un metteur en scène, et le film est excellent à ce niveau tant il nous dévoile tout ou presque des longs débats qui se déroulèrent entre l'auteure et les studios, et notamment avec les frères Sherman au sujet de la musique( Travers refusant au départ que son oeuvre soit adaptée en comédie musicale).
Ce fut un travail de longue haleine pour Disney et ses sbires pour que le bras de fer tourne en leur faveur, et ainsi par exemple que la mythique chanson "Supercalifragilisticexpiadolicious" puisse voir le jour ou pour qu'il puisse imposer leur casting , Travers refusant la plupart des idées que Disney lui proposait.
Alors certes, on est dans une production Disney, donc le film n'est pas seulement qu'un making off- plus ou moins fantaisiste- de Mary Poppins, puisque le récit est en alternance entrecoupé de flashbacks sur l'enfance australienne de l'auteure, des souvenirs, qui on le comprend bien vite, vont expliquer la vision. Certes, ces scènes avec un Colin Farell en papa poule - banquier comme le père de la petite fille de Mary Popins- un peu trop porté sur la bouteille pourraient flirter parfois un peu avec le pathos et la miévrerie, mais personnellement, je les ai trouvés assez touchantes et surtout, elles s'inscrivent avec une belle fluidité avec le reste du film.
"Dans l'ombre de Mary" ne plaira donc pas qu'aux cinéphiles fans de Mary Popins car le film est un excellent divertissement, à la fois émouvant et drôle, aux dialogues enlevés, et surtout portés par une distribution particulièrement solide.J'ai déja mentionné les bien belles prestations de Tom Hanks et Emma Thompson, je n'oublierai pas dans le rôle du chauffeur l'excellent Paul Giamatti, qui est tout aussi bon que dans 12 years a slave, dans un rôle pourtant à des années de lumières.
Dans l'Ombre de Mary n'apporte sans doute qu'une vision parcellaire de la création du film Mary Poppins, mais elle n'en reste moins tout à fait plaisante à regarder,. Dommage que les vacances se soient achevés pour une bonne partie des français ( pas chez nous, na na nère), car à mon sens, ce long métrage plaira très certainement aux plus grands, comme aux plus petits...
Dans l'Ombre de Mary - Saving Mr Banks - Clip 1 (VO)