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Critique CD : Juan Diego Florez chante "L’Amour"

Publié le 06 mars 2014 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky

© ForsterFoto – Flickr

Dans la famille des meilleurs ténors au monde, après Rolando Villazon et Jonas Kaufmann, je demande, Juan Diego Florez. Le ténor-gendre idéal sort un nouvel enregistrement. Le titre ? L’Amour. Sortie le 17 mars. Mais nous, nous avons déjà un avis.

Vous connaissez notre passion pour les vidéos promotionnelles des CDs classiques. Mais là on est presque déçu. Pourtant avec un titre comme ça, « L’Amour », on s’attendait à une marche en solitaire ou à deux dans les rues de Paris ou de Venise avec œillades, et autres sourires en coin. Il n’en est rien ! La bande-annonce de l’album, simple, consiste en une présentation par Juan Diego Florez lui-même de son choix d’airs pour cet album. Sincère et touchant.

Bon et musicalement alors ? Première chose : bravo au chanteur pour sa diction absolument impeccable. Il est très rare d’entendre une prononciation aussi élégante et juste. Ensuite, notre impression se décline en deux temps.

A la première écoute nous avons été un peu agacés. Nous adorons Juan Diego Florez. Ses récitals sont dans la plus pure tradition et il dégage une présence, une générosité et une accessibilité qui rendent chacune de ses apparitions particulièrement réussies. Et vocalement, c’est parfait. Mais là, notamment dans l’air de Werther «Pourquoi me réveiller», le ténor en fait trop, rajoute des effets à excès. A trop vouloir rendre l’émotion de cet air profond on y perd en sensibilité et délicatesse.

Mais, cela ne nous arrête pas. On continue l’écoute. On tombe sur du Offenbach. Bon, là forcément, on est plus séduit. Déjà parce qu’il faut rendre à Offenbach ce qui est à Offenbach et pour les choses de l’amour, on est obligé de compter avec le compositeur franco-allemand, et qu’un ténor aussi prestigieux que Juan Diego Florez le sélectionne pour son album, on adhère. «Au Mont Ida, Trois Déesses» est interprété avec puissance, rondeur et jeu.

Ce qui finit de nous convaincre ? L’air de Bizet «A la voix d’un amant fidèle» tiré de l’opéra La jolie fille de Perth. Air magnifique, très bien habité par Juan Diego Florez et qui démontre une vraie intelligence dans le choix des airs pour cet album qui offre ainsi un éventail large des exemples de chants amoureux à l’opéra.7

Donc, si de manière générale on déplore un excès d’effets, une puissance parfois un peu trop poussée, on est séduit par le panel des airs et le charme du ténor.

Sentiment mitigé. Ça n’avait pas été le cas pour Jonas Kaufmann.



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