© Yves Chanoit
En Côte d’Ivoire, Bouygues Travaux Publics et DTP Terrassement, filiales de Bouygues Construction, mènent l’un des plus grands projets d’infrastructure d’Afrique de l’Ouest : la conception, la construction et l’exploitation pendant 30 ans d’un axe autoroutier de 6,7 kilomètres à Abidjan. Un symbole après quinze ans de crise politique.
Lancé en 1996, le projet du troisième pont d’Abidjan a pour ambition de désengorger la ville. Après le coup d’état de 1999, l’activité est stoppée pendant plus de dix ans. En 2011, le projet, d’un montant de 232 millions d’euros, est relancé et les travaux reprennent. Le Groupe y réalise un nouveau pont de 1,5 kilomètre, un échangeur et deux tronçons d’autoroutes. Constitué de 60 caissons précontraints mesurant 50 mètres de long et pesant 1 000 tonnes chacun, le pont Henri Konan Bédié permettra de traverser la ville en un temps record. À l’extrémité sud de l’axe routier, sur le boulevard Valéry Giscard d’Estaing, le plus grand échangeur d’Afrique Sud Saharienne est réalisé. De part et d’autre du pont, DTP Terrassement construit deux tronçons d’autoroutes, avec pour difficultés principales l’absence de plans des réseaux d’eau et d’électricité de la ville, perdus pendant la crise, et la construction de l’autoroute au sud dans un quartier populaire.
La formation au cœur du dispositif
Au total, plus de 1 000 collaborateurs travaillent sur le projet. À la reprise du chantier en 2011, peu d’Ivoiriens (compagnons, ingénieurs, sous-traitants…) possédaient les compétences requises pour travailler sur le projet : ils sont nombreux à avoir dû se reconvertir pendant les quinze ans d’inactivité du pays. « Nous avons dû former les collaborateurs à de nombreuses techniques : préfabrication de caissons, étaiement, coffrages outils, pompage du béton …« , explique Sylvain Gimenez, directeur du projet pour Bouygues Travaux Publics.
De nombreuses actions sont mises en place : formation à l’utilisation des matériels et aux standards de sécurité et de qualité avant le début du chantier, formations sur le terrain, rappels hebdomadaires (quarts d’heure sécurité, quart d’heure environnement…). « Notre objectif est que chaque collaborateur reparte avec les compétences techniques qui lui permettront de trouver un emploi à la fin du chantier« , assure Victor Kokoré, responsable Prévention de Bouygues TP. Lionel Atindehou, directeur technique adjoint de Socoprim (société de projet), va plus loin : « ce projet est un symbole pour notre pays : son achèvement fin 2014 signera la sortie de crise de la Côte d’Ivoire« .
Aurore Postis