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Venise sauvée des "boats"

Publié le 12 février 2014 par Marcel & Simone @MarceletSimone

Se promener dans Venise est un voyage dans le temps. Se perdre dans les ruelles et tomber sur un canal, aller de places en places inondées de soleil. Puis la place Saint Marc et le Palais des Doges. Et puis soudain je regarde la mer, un mur de 60 mètres se dresse devant moi et m'enferme dans une prison.

Venise sauvée des

C'est un de ces paquebots immenses pourvoyeurs de touristes de toutes nationalités qui arpentent le monde. Ces paquebots ébranlent les fondations de la basilique Saint-Marc, des masses d'eau considérables s'écrasent sur les rives, des rives médiévales construites sur des pilotis de bois et les habitants des palazzi ressentent des vibrations causés par le passage des bateaux. La lagune se creuse à chaque passage, au rythme des 600 passages par an de ces navires. Les Vénitiens sont inquiets et de nombreuses manifestations hostiles à ce trafic ont eu lieu, comme les " NO grandi navi".

Eh bien une loi vient d'être votée par la ville. Dès 2014, il sera interdit à ces monstres de longer la place Saint- Marc, ils passeront plus loin dans la lagune pour être progressivement interdits à partir de 2016.

Un accord a été signé le 5 novembre 2013 qui, dès le 1er janvier 2014, interdit le trafic des ferries dans le canal de la Giudecca, ce qui entraînera une réduction de 25% des transits en face de San Marco et 50% des émissions polluantes.

A partir du 1er novembre 2014, le passage des navires de croisière supérieur à 96 000 tonnes brutes sera interdit dans le bassin de San Marco et le canal de la Giudecca; pour les navires de plus de 98 000 tonnes le port de la Marittima est maintenu et le canal Contorta San't Angelo sera creusé plus profondément pour faciliter leur passage ; un nouveau port de croisière sera aménagé à Marghera pour accueillir d'autres navires.

Les comités de protection de Venise dénoncent déjà cette décision : à terme il y a aura deux ports dans la lagune et donc encore plus de trafic, et la limitation de jauge ne concerne en fait qu'une petite partie de la flotte. L'année dernière Venise a accueilli 650 escales de navires et 2 millions de passagers. Pour de nombreux Vénitiens, les mesures prises sont insuffisantes et ils demandent que ces grands navires soient accueillis dans un port à l'extérieur de la lagune.

Mais à l'inverse le trafic maritime assure de confortables ressources financières à une cité qui doit assurer l'entretien d'une cité abîmée et les chantiers sont nombreux : les nombreux ponts, les façades des palais, les monuments détériorés par les fientes de pigeons, le système de protection contre les marées à financer. Plusieurs dizaines de millions d'euros proviennent du passage de ces paquebots. Sans compter les touristes qui débarquent et assurent l'emploi de milliers de Vénitiens, dans la restauration, l'hôtellerie, les festivals et autres. Venise est la première destination maritime des paquebots internationaux et de nombreuses manifestations ont eu lieu pour défendre les emplois générés par le trafic de ces paquebots.

La situation est donc délicate et doit tenir compte d'intérêts contradictoires.

Mais l'accident du Costa Concordia du 13 janvier 2012 est dans toutes les mémoires. Ce paquebot de plus de 114 000 tonnes s'est échoué à proximité de l'île du Giglio, au large du littoral sud de la Toscane. Plus de trente personnes ont péri et le coût de l'accident est évalué à quelque 800 millions d'euros. En Italie, l'inquiétude est vive quant aux risques que ces grands navires font peser sur la lagune et le Bassin de Saint-Marc.

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