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Culture : qu'attendre des municipales à Nantes ?

Publié le 07 mars 2014 par Lifeproof @CcilLifeproof

Buren_nantes

Les Anneaux de Buren, 2007, Daniel Buren et Patrick Bouchain. Acier galvanisé, néons de couleur, 4 m de diamètre. Localisation: Quai des Antilles, Nantes.

Alors que se profile le premier tour des Municipales, il est peut être temps de s'aventurer à saisir les nuances des différents programmes des candidats nantais. 

Premier constat, la culture est assez inégalement présente dans les programmes. Alors qu'elle représente 22,8 millions d'euros en investissements (soit deux fois plus qu'en 2013 du fait de la réconfiguration du Musée des Beaux-Arts), et 48,2 en fonctionnement en 2014, elle n'apparaît pas clairement centrale pour les différentes candidats - hormis pour l'équipe sortante qui revendique pleinement le travail mené.

Moins pour l'image, plus pour la création

Cependant, l'impact contesté du Voyage à Nantes sur le tourisme estival, poussent les candidates à converger sur un constat : il y a nécessité à interroger les objectifs.

Après le recours volontariste à la culture pour valoriser l'image de la ville, candidates de la majorité comme de l'opposition évoquent le besoin de mettre l'accent sur la capacité de la collectivité à soutenir voire coproduire les projets des artistes nantais. Le succès des Fabriques ouvre la voie. Johanna Rolland, dauphine de Jean-Marc Ayrault, propose d'ailleurs d'en créer trois nouvelles. C'est elle qui présente le projet le plus détaillé à ce jour. Certains points s'avèrent plutôt riches : doublement du nombre des ateliers des plasticiens, diffusion du travail des artistes du territoire dans les grandes structures, ouverture d'espaces de création spontanée via une friche attribuée aux artistes. Pascale Chiron, candidate écologiste, s'engage sur un rééquilibrage des financements : lorsqu'une institution touche un euro, l'équivalent devra être attribué à une "petite" (sic) structure. Laurence Garnier, candidate UMP, se prononce pour une diversification de l'offre culturelle, estimant que le Voyage à Nantes absorbe une trop grande part du budget. C'est donc par la création d'une Cité des Sciences et de l'Industrie qu'elle propose de s'orienter. Plutôt qu'un éléphant, dont elle ne nie pas le symbole qu'il est devenu pour Nantes, elle propose de créer un signal architectural en matériaux composites sur le sommet de la tour de Bretagne.

L'arbre de la discorde

Une proposition que l'on pourrait qualifier de contemporaine, mais qui surprend lorsqu'on sait que la candidate UMP a manifesté son scepticisme envers une autre grande structure à Nantes : l'Arbre aux Hérons de François Delarozière (35 millions de budget pour une œuvre métallique de 28 mètres de haut). Laurence Garnier n'a en effet pas hésité à afficher son opposition à ce projet qu'elle juge trop lourd. Soucieuse d'opérer des baisses d'impôts, elle indique qu'il ne s'agit pas d'une priorité pour la métropole. Pascale Chiron, bien que favorable à l'esprit de ce projet, a fait savoir que cela serait "pour plus tard". Johanna Rolland, elle-même, se montre prudente. Elle insiste sur la recherche de partenaires privés.

Victimes de la confusion qui a fait de la biennale d'art contemporain Estuaire une opération touristique métamorphosée en Voyage à Nantes, les Machines de l'Île et leur budget conséquent attisent les ressentiments.

Le suspense paraît toutefois assez limité. Rappelons que Jean-Marc Ayrault fut élu au premier tour en 2008. Mais soulignons aussi que les 44,87% d'abstentions enregistrés exprimaient par ailleurs une forme de désimplication du citoyen assez déconcertante. Nantes doit dégager une spécificité, une identité culturelle capable de confirmer localement un engouement national. Une nécessité alors que toutes les prospectives annoncent une population en augmentation de 100 000 habitants d'ici vingt ans.

Cyril P.


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