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Venir au monde (twice born) - 6/10

Par Aelezig

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Un film de Sergio Castellitto (2012 - Italie, Espagne) avec Penelope Cruz, Emile Hirsch, Adnan Haskovic, Sergio Castellitto, Saadet Isil Aksoy, Pietro Castellitto

Longuet.

L'histoire : Gemma, la cinquantaine, habite Rome avec son mari et son fils, Pietro. Elle reçoit de Bosnie un appel d'un ami très cher, Gojko, un ami d'autrefois, lorsqu'elle était étudiante à Sarajevo, juste avant la guerre des Balkans. Il souhaite la revoir, elle et son fils Pietro, né là-bas alors que le conflit tournait au cauchemar. Alors qu'ils se retrouvent avec joie, Gemma revoit avec nostalgie les endroits où elle a vécu, et se souvient de sa folle histoire d'amour avec un jeune photographe américain...

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Mon avis : Je ne sais trop quoi penser de ce film. A la fois, c'est un poil barbant, à la fois c'est bien. Je crois que c'est surtout beaucoup trop long (2h15), en regard du scénario. Le film flirte avec le mélo pendant plus d'une heure et demie, et ce n'est que la toute dernière demi-heure qui s'avère intense, effroyable et qui dénonce, sur un point particulièrement cruel, l'horreur de la guerre... alors que jusqu'alors le conflit en général a à peine été évoqué. Quand je suis aussi perplexe, le plus simple est de lister les bons et les mauvais points ; et comme on me l'a appris au cours de philo, commençons par les mauvais pour rester sur la note positive. C'est plus sympa pour tout le monde.

Les bémols : D'abord la longueur et la confusion des deux premiers tiers. On assiste au coup de foudre, mais il n'est pas nécessairement très bien filmé. Le couple Cruz / Hirsch fonctionne bien pourtant ; Penelope est ravissante (en "vieille" au présent, ou en jeune pour les flash-backs) et Emile très charmant. Mais certaines ellipses sont déroutantes et nuisent à la passion que les personnages sont censés nous montrer. Ils s'aiment, se re-aiment, se re-re-aiment... c'est beau mais pas trop, et peu à peu on commence à se dire : ouais, il veut en venir où le Sergio ?

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Lorsqu'Aska arrive dans l'histoire, ça nous réveille un peu... Mais là c'est la grosse déception, et je n'ai pas tout compris : attention spoiler pourquoi Gemma accepte-t-elle que son homme et Aska fassent l'amour pour de vrai alors que cela lui brise le coeur ? pourquoi Diego s'aperçoit-il soudain qu'il a perdu son passeport ? est-ce faux, pour pouvoir rester auprès d'Aska, car il se sent coupable de ce qui lui est arrivé ? pourquoi ne pas tout avoir expliqué à Gemma plus tôt ? parce qu'il n'y aurait pas eu de film, ah ah ah ! fin du spoiler.

Et pourquoi Gojko ne s'est-il pas manifesté avant ? Si on peut deviner pourquoi... la question peut être posée à Gemma ! Il semble qu'elle n'ait chercé à retrouver ni Diego ni Gojko, et surtout rien expliqué à son fils, ce qui rend l'affaire un peu malsaine... Pourquoi ? Pour ne pas ressasser le passé ? Par peur ? Tout ça n'est pas assez expliqué. Gemma passe du coup pour une femme calculatrice et égocentrique, qui veut effacer sa vie d'avant à cause d'une terreur, irraisonnée, celle de perdre son fils.

Les atouts : Sans conteste la dernière demi-heure qui sauve le film. Elle est très belle et très dure et méritait d'être au coeur du scénario. Là, après la torpeur, tout se met à aller trop vite, les révélations s'accumulent, alors qu'on a passé plus d'une heure à s'emberlificoter dans les méandres d'un mélo un peu tordu. Ces dernières séquences sauvent pourtant le film. Elles auraient dû être placées bien avant et il aurait fallu ensuite développer les réactions et les sentiments des personnages. Moi j'aurais vu ça comme ça : un jeune homme s'interroge sur ses origines ; sa mère craque et l'emmène à Sarajevo où elle lui raconte son histoire. Je vais leur expliquer moi, aux scénaristes, comment il faut faire ! Je blague.

C'est une très belle histoire, adaptée d'un roman. Reste... à lire ce dernier, pour voir si l'auteur avait mieux cerné la psychologie et les sentiments de ses personnages.

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La réplique qui tue :

Un médecin : Rien que de penser que je fais partie de l'espèce humaine me fait horreur. Dieu ne nous le pardonnera pas. Nos enfants non plus.

Le film rappelle le beau Sarajevo, mon amour que je vous invite à voir. Mais ne lisez pas mon billet si vous voulez garder le suspense de Venir au monde ! Sarajevo traite du sujet même qui est enfin abordé en dernière partie !

A priori, le film n'est pas sorti en salles en France et n'est visible qu'en DVD ou VOD (pour ma part, vu sur Canal+), parfois sous le titre international Twice born.


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