Virée irlandaise dans le Connemara le temps d’un week-end

(Afin de retranscrire le plus fidèlement possible ce voyage, je n’ai retravaillé aucune photo contenue dans ce post. Les clichés ont été pris pour la plupart avec mon téléphone, d’autres avec un fuji x100)

Notre premier périple en Irlande s’est déroulée sur la côte ouest. C’est sur les conseils d’un collègue et ami irlandais que nous avons décidé d’explorer Galway et ses environs. Un peu plus tard, j’ai réalisé que nous allions à la rencontre du Connemara et de ses lacs, rendus célèbres par un classique de la chanson française.

Terre brûlée au vent, des landes de pierres
autour des lacs, c’est pour les vivants un peu d’enfer
le Connemara
Des nuages noirs
qui viennent du nord colorent la terre
les lacs, les rivières
c’est le décor du Connemara

Michel n’avait pas chanté faux.

On a décollé de Standsted vers 8h30 avec Ryanair (environ £50 l’aller-retour), pour atterrir à Shannon après une heure et quart de vol. On est allé directement récupérer la voiture de location, une New Beetle qui avait la couleur d’un sourire Colgate. Depuis que je suis au UK, je passe toujours par Rentalcars pour trouver les meilleurs prix. On a d’ailleurs été agréablement surpris par les tarifs. La location s’étendait du vendredi matin (10h30) au dimanche après-mici (15h30) et revenait à un peu moins de £50, assurance inclus. Sans cette dernière, le coût total des trois jours n’aurait pas dépassé les £20! Comptez £10 supplémentaires par jour pour le GPS (indispensable) et le même surcoût pour l’ajout d’un deuxième conducteur.

C’est donc en Irlande que j’ai effectué mon baptême de conduite (première fois je prenais le volant depuis l’obtention de mon permis). On a parcouru plus de 500 kilomètres. Durant ces trois jours, on a croisé des marcheurs, des cyclistes, des vaches et des moutons, des chemins de randonnée, des villages déserts et des décors de cinéma. On a essuyé des pluies diluviennes et pris des kilomètres des virages avec les mains moites (enfin surtout moi).

C’est sous un ciel dégagé que nous avons roulé vers le nord en quittant l’aéroport. Après plus d’une heure de route, on est arrivé dans la région de Burren, où se trouve les célèbres falaises - Cliffs of Mohers - l’un des lieux les plus visités en Irlande. Les touristes ne se bousculaient pas en cette saison. Le parking était presque vide. C’est 6 euros l’entrée. Ils ne prennent que du cash, on en avait pas. Il aurait fallu qu’on paie au centre situé à l’intérieur. Par inadvertance, on a fini par se faire la malle sans débourser un sou.

Sur la montée qui mène vers la vue panoramique,  il soufflait comme si quelqu’un avait allumé mille ventilos à pleine puissance. Heureusement, il ne pleut pas. Je vacille, j’attrape son bras pour ne pas être emportée par la bourrasque. Lorsqu’on arrive en haut, j’ai le souffle qui s’étrangle d’admiration. Je suis troublée par l’immensité des falaises, la majesté de l’Atlantique, les couleurs qui donnent l’impression d’un paysage photoshopé. Avec le vent, l’écume virevolte et danse sous les traits d’ une cascade en lévitation.

Ici ont été tournées des scènes de Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, Leap year ou encore The Princess Bride.

A midi, on s’arrête dans un pub recommandé par Tripadvisor, dans un village voisin, Doolin. Au Gus O’Connor, je déguste l’un des meilleurs  fish and chips de ma vie, tandis que mon amoureux se régale avec un sauté de boeuf mariné dans de la bière et un velouté de champignon.

l’adresse (à rentrer dans le GPS) : Clare Coast, Co. Clare, Ireland

A Doolin, il existe de superbes caves à visiter (des grottes, pas des caves à vin…). C’était sur ma to-do mais on a zappé pour aller rouler à l’improviste. On vadrouillait gaiement dans notre petite caisse, la salissant dans des sentiers boueux la radio à fond. On est tombé sur des chemins exigus, parfois inondés, des plages sans vie, des étendus de pierres, des dolmens, celui de Poulnabrone notamment, datant du néolithique. C’était fascinant, pas tellement déprimant au fond, car Poulnabrone veut littéralement dire la fosse aux chagrins. Une fois de plus, nous étions deux pèlerins sur ce lieu historique hautement reconnu; comme des hobbits qui auraient perdu leur chemin.

On a continué d’avancer sans but précis, avec ce sentiment de liberté infinie, loin des bruits de la ville, et des cris des moteurs. Nous étions pratiquement seuls sur ces chemins sauvages que l’on pouvait prendre à cent à l’heure (leur réglementation de vitesse me faisait d’ailleurs parfois un peu peur). Je soupçonne le GPS d’avoir été configuré sur une option sans autoroute car nous n’en avons jamais prise.

Je ne fus pas étonnée d’apprendre que la région de Burren a inspiré Tolkien dans l’écriture de sa saga des Anneaux. C’était un semblant de Mordor que l’on sillonnait sous un ciel cyclothymique.

J’avais réservé un petit chalet sur Airbnb, mais pour des raisons sur lesquelles je ne m’étendrais pas ici, on a finalement préféré passer nos deux nuits dans un hôtel à Galway. Le Harbour, booké donc 1 heure avant notre arrivée se révéla tout à fait correct. Il n’y eu d’agaçant que nos voisines un peu bruyantes dont les discussions jouaient au passe-murailles à 4 heures du matin, à cause de cloisons bien mal isolées.

Si vous allez à Galway, passez au McDonagh’s (pas McDonald hein) pour leur plateau de fruits de mer . Je n’en avais jamais  mangés d’aussi exquis.

Le lendemain, nous avons de nouveau beaucoup roulé. On a vus ces innombrables lacs dont parle Michel dans sa chanson, mais on a même pas pensé à l’écouter.

Je voulais faire la célèbre Sky Road à Cliffden. Ca c’est quelque chose que l’on met généralement sur une bucket liste, parce qu’à faire au moins une fois dans sa vie. Heureusement qu’il n’y avait pas grand monde, parce le parcours est étriqué et que l’on n’a pas envie de se précipiter sur cette route truffée de tournant dans lesquels on fait jaser le klaxon à tout bout de champs. J’avais envie de prendre mon temps, rouler au pas pour admirer les vaches et l’Atlantique que l’on surplombait vaillamment.

On aurait pu passer la journée dans la voiture, à faire la Connemara loop par exemple. Mais on est allé se rassasié à l’abbaye de Kylemore, que l’on a visité dans la foulée. Une nouvelle fois, on a été scié par le décor. C’est à la fin du 19è siècle que Mitchell Henry a construit ce château par amour pour sa femme. Vers les années 1920, il a été transformé en abbaye pour Bénédictines.

On a passé le reste du week-end à boire et se reposer. Le dimanche, tout était fermé à Galway et nous devions repartir pour attraper notre vol. Il faut compter une heure dix de route jusqu’à l’aéroport. On s’est arrêté faire le plein, ainsi qu’un Macdo à Shannon.

J’ai oublié de préciser que les Irlandais sont des gens adorables. Tous ceux que nous avons croisés étaient tellement aimables que l’on trouvait ça suspect (ça me rappelle l’article du Gorafi sur le Parisien qui souriait dans le métro)

Bilan de ce week-end. Aux amoureux de la route, des paysages à couper le souffle, de la Guiness et du whisky, vous savez quelle destination ajouter à votre to-do. J’imagine que les couleurs doivent être bien différentes en été. Cette saison nous a évité la horde de touristes mais je dois avouer qu’on aurait pas dit non à quelques degrés et rayons de soleil supplémentaires.