[Critique] Shaun the Sheep

Série créée par Nick Park et George Mickael, diffusée depuis mars 2007 par la BBC, en France depuis août 2007 sur TF1..

           Dans un coin reculé de la campagne anglaise vivent un fermier, son chien Bitzer, un troupeau de moutons et trois cochons. Dans un décor fabriqué en mousse et en plastique, c’est la vie de cette petite communauté, majoritairement animalière, que l’on suit au travers de la série Shaun The Sheep (en français, Shaun le Mouton). A chaque épisode, les moutons se retrouvent confrontés aux nouvelles technologies (quad, éolienne, ordinateur), aux problèmes liés à au fonctionnement de la ferme (tonte, lavage, problèmes vétérinaires, réfections de tout genre à effectuer) ou encore aux autres animaux. Du bouc affamé au taureau fou, en passant par les canards à rayures et aux cochons belliqueux, chaque confrontation apporte son lot de loufoqueries et situations rocambolesques inimaginables. Elles poussent les moutons à bricoler, à piéger le fermier ou encore à se défendre. Les moutons sont d’ailleurs souvent plus humains que leur maître. Shaun est le leader incontesté du troupeau de moutons : c’est le seul qui possède une intelligence digne de ce nom ! Précédemment aperçu dans le court métrage Rasé de près, il est le cerveau de la bande, entre McGyver, James Bond et Ronaldo (il adore jouer au foot). Les réalisateurs jouent sur le contraste entre son esprit et celui des autres moutons, beaucoup plus ovin. Le fermier est quant à lui montré comme un personnage bourru, presque aveugle (il a des lunettes aux verres si épais qu’on ne voit pas ses yeux) et très feignant, déléguant à son chien Bitzer la gestion du troupeau, et de la ferme en général. Bitzer se retrouve souvent dépassé par les évènements et finit toujours –ou presque- par s’en remettre à Shaun pour trouver les solutions aux problèmes qui s’accumulent. On rit. Petits ou grands, on reste fascinés par les prouesses techniques (tout est fait en pâte à modeler, filmé image par image), par les gags et tribulations qui tiennent aussi bien du western, du film d’horreur ou d’espionnage que des films muets. Les références sont nombreuses, pour le plus grand bonheur des adultes, et le comique est accessible à tous, même aux plus petits. Mais les réalisateurs prennent toujours soin de détourner et modifier ces références pour en faire un univers très original et profondément drôle. Au fil des saisons, les détails s’affinent, les mouvements des personnages deviennent de plus en plus fluides. La technique est approfondie et n’oppose plus aucune limite à l’imagination des réalisateurs.

                                    Pauline R.

Quelques exemples des activités annexes des moutons pendant que le fermier n'est pas là !

            Nick Park, créateur de Wallace et Gromit, est le producteur et instigateur de la série pour la BBC. Elle compte 3 saisons pour un total de 80 épisodes, qui durent environ 6 minutes chacun. Un épisode est un véritable court métrage et possède son scénario propre. Le suspense est maintenu, la créativité constante. Jamais de redite, aucun dialogue, mais des borborygmes et des bruitages qui dégagent un comique extraordinaire. La musique soutient systématiquement l’action et varie beaucoup, passant facilement du hard-rock aux airs traditionnels écossais.

              Shaun the Sheep est une série d’animation au langage universel, dans laquelle la langue n’est pas essentielle. On comprend tout. Elle est d’ailleurs distribuée dans au moins 38 pays. Jamais on aurait imaginé aimer autant les moutons ! 

                Les deux premières saisons sont disponibles en DVD, aux éditions 2entertain en import anglais, et chez TF1 Vidéo en France.

Les scènes sont tournées image par image.