Un film de Steven Spielberg (2012 - USA) avec Peter Mullan, Emily Watson, Jeremy Irvine, David Thewlis, Tom Hiddleston, Benedict Cumberbatch, Niels Arestrup
Pas du tout mon truc...
L'histoire : Seconde guerre mondiale. Un fermier anglais, très pauvre, craque au marché pour un magnifique demi-sang... alors qu'il venait chercher un cheval de trait pour ses labours. Sa femme est furieuse, et leur propriétaire goguenard et menaçant (s'ils n'arrivent pas à avoir de bonnes récoltes et lui payer leurs loyers, ce sera l'expulsion). Le fils promet à ses parents qu'il va réussir à dresser le cheval et lui apprendre à labourer. A force d'effort, il y parvient... Mais le cheval, vif et intelligent, attire l'attention et va bientôt vivre une épopée incroyable sur les champs de batailles français...
Mon avis : Non, non, et non, ce n'est pas parce que c'est Spielberg que c'est un chef d'oeuvre. Oh, y a pas de doute, la réalisation est hyper soignée et les images extraordinaires, même si quelque peu cliché : vastes paysages anglais, chevaux qui gambadent, scènes de bataille... Mais le scénario, quel ennui ! Il faut dire que le film cumule deux sujets qui ne me branchent pas du tout : les chevaux, et la guerre ! J'ai déjà baillé devant Jappeloup... Mais hier soir, c'était à mon mari de choisir, et puis un film de Stevie ça ne se rate pas, on y croit forcément un peu. Mais il y avait la guerre, aussi, comme thématique ; j'aime pas non plus... (je suis la seule personne au monde à m'être barbée devant Il faut sauver le soldat Ryan...). J'étais donc inquiète...
Je me demande pourquoi je n'aime pas les chevaux ; c'est vraiment bizarre, parce que j'adore les animaux. MAIS, et c'est peut-être là qu'est l'os, je n'aime que les animaux SAUVAGES... dans leur élément. Je supporte mal de les voir domestiqués. Au début, la jument et son petit... magnifiques ! Mais dès que le môme commence à dresser le petit, ça m'a gonflée ! Tiens... ça me revient, il me semble que j'avais aimé Danse avec lui, avec Sami Frey et Mathilde Seigner... pourtant une histoire autour d'un cheval. Pas un mustang des grandes plaines américains ou un beau Camarguais... non, un cheval dans un manège... Ca doit être la seule exception et du coup je n'ai qu'une explication : tonton Freud ! Faudrait que je le revoie, tiens. Pas Freud, hein, le film !
Et puis, pourquoi donc raconter la vie d'un animal ? Comme s'il avait une destinée, comme un homme... Pour moi, n'aimant que la vie SAUVAGE, les animaux doivent garder leurs petits mystères et ne pas être dérangés. Evidemment, j'aime bien les documentaires, pour voir de plus près comment ils vivent, mais en faire des "héros" de fiction. Ce côté anthropomorphisme me gêne...
Je sais que les gosses raffolent des histoires d'animaux, mais ce sont des gosses... Les Sauvez Willy et autres, ils adorent parce qu'ils en sont encore au "doudou", à l'animal réconfort, sensuel, que l'on peut caresser. Moi, même petite... je préfèrais de loin observer les fourmis que de caliner le chien de ma grand-mère... Et puis ici, les enfants ne sont en rien concernés puisque le brave cheval fait la guerre !
Pour les adultes, je ne vois que deux films "animaliers" qui m'aient beaucoup touchée : L'ours et Deux frères, de Jean-Jacques Annaud. Sans doute parce qu'il s'agit d'espèces encore purement sauvages (ours et tigres), et que le réalisateur dénonçait justement le sort qu'on leur réserve, tout en magnifiant la beauté de ces animaux et leur comportement timide et prudent avec l'homme, la très subtile et forte relation qui peut naître... Ca c'est beau.
Donc voir ce cheval labourer la terre, puis guerroyer en France, ça m'a bien déprimée !
Sans compter que tout ça déborde de bons sentiments et de clichés... un peu décevant de la part du grand Spielberg.
La dernière scène, familiale, rurale dans le soleil couchant, rappelant avec évidence l'Angélus de Millet... ça frôle le ridicule, et ça m'a fait rire !
Allez... j'attends vos avis, parce que moi, j'ai été hyper déçue. Or, je vois partout que (presque) tout le monde a adoré ! Expliquez-moi !
Voilà le film que j'ai vu : "Ce "Cheval de guerre" déroule un savoir-faire paresseux, se donnant des allures de superproduction dans l'alternance mécanique de moments de bravoure boursouflés et d'émotion à deux sous" (Libération) - "On est dans le romanesque guimauve et ras du poil. (...) le résultat est là : le film se regarde d'un oeil comme un livre d'images feuilleté sans passion" (L'express) - "Avec "Cheval de guerre", l'un des titres les plus faibles de sa filmographie (voire le plus faible), Spielberg semble décidé à imiter sa pire caricature. Grandiloquence, bons sentiments d'une mièvrerie à toute épreuve, maladresse formelles de sa part : aussi faible sur le fond que sur la forme, le film se traîne (...). Désolant." (Positif)
Le bon point (mais ce n'est pas grâce à Steven) : j'ai enfin reconnu David Thewlis du premier coup, sans me mélanger les pinceaux avec Rhys Ifans ! Comme quoi, mes petits billets "Je les confonds toujours" sont efficaces ; ça fixe les idées !