
Chacun a pris place dans la salle des fêtes, autour de tables rondes, avec un verre et des amis. La fête va commencer. Une alarme se déclenche, des mouvements suspects traversent le public, hauts-parleurs à la main des ombres passent, atteignent la scène, on attend celui qui va nous apporter le magot, une valise noire pleine de billets. Et tout s’emballe : percussions, cuivres, cordes, des gens se lèvent, quittent leur chaise et leur table, se regroupent devant la scène, dansent, de plus en plus nombreux. Et ça cogne et ça joue et ça se dispute autour d’un bilboquet, et ça reprend la musique, avec des tambours, avec des ballons. Et les complices que nous sommes comprennent peu à peu que le magot va s’envoler sous nous yeux, et qu’il suffira de tendre les mains ou de se baisser pour le ramasser, le cueillir. Et on attend ce moment-là. La batucada ne tient pas en place, elle descend parmi le public pour un grand moment de ferveur qu’on voudrait poursuivre jusqu’à épuisement mais c’est une sirène qui mettra fin à la fête parce que les musiciens, eux, semblent inépuisables.
