Magazine Cinéma

Le Cercle

Publié le 13 mars 2014 par Olivier Walmacq

0

Genre : Epouvante

Année : 2002

Durée : 1H55

L’histoire : Deux jeunes filles évoquent entre elles la légende d’une cassette vidéo maudite, qui provoquerait la mort du spectateur 7 jours après le visionnage. L’une des deux jeunes filles meurt dans d’étranges circonstances. Une journaliste enquête sur l’affaire et finit par mettre la main sur la vidéo en question. Elle la visionne et reçoit un coup de téléphone qui lui annonce sa mort dans sept jours. Délai dont elle dispose pour enrayer la malédiction.

    

La Critique de Vince12 :

Amis blogueurs et internautes, aujourd’hui nous allons parler du Cercle réalisé en 2002 par Gore Verbinski. Un film d’épouvante qui se retrouve au final souvent cité dans les tops de films d’épouvante. Plusieurs l’évoquent notamment pour montrer les directions prises par le cinéma d’épouvante et d’horreur du début des années 2000. Alors honnêtement j’ai surtout envie de l’évoquer pour montrer les directions prises par le cinéma américain et hollywoodien du début des années 2000. A savoir la mode du remake. Le remake ! Et oui c’est presque devenu une marque de fabrique chez Hollywood. Attention y’a quand même quelques bon remakes ! Mais y a aussi beaucoup de merdes, il faut le dire.

1

Alors bon aujourd’hui, y’a beaucoup de gens qui savent que Le Cercle est le remake du Ring de 1998 réalisé par Hideo Nakata, chef d’œuvre de l’épouvante qui renouvelle le genre. Il faut dire que les vieilles recettes du ciné américain étaient épurées et le cinéma asiatique a su apporter une nouvelle vague, une nouvelle culture, une nouvelle mythologie, une nouvelle vision bref un renouveau. Notamment en mélangeant les vieux contes de Yurei eiga (fantômes japonais) et le modernisme de la technologie. D’ailleurs le résultat était génial, tellement que les ricains ça les a un peu fait chier. Jusqu’au jour où ils ont obtenu les droits. Là c’était jackpot, parce que niveau distribution internationale et marketing de masse, ils savaient très bien qu’ils allaient baiser les nippons. C’est dans cette optique que Gore Verbinski, fier représentant de la machine infernale et pompe à fric hollywoodienne, a réalisé un remake The Ring, traduit chez nous par Le Cercle.

Attention SPOILERS ! 

Deux étudiantes s’amusent à se faire peur en évoquant la légende d’une cassette vidéo maudite qui provoquerait la mort du spectateur sept jours après visionnage. L’une des deux jeunes filles meurt mystérieusement. Rachel Keller une journaliste qui est aussi la tante de la victime décide d’enquêter. Son jeune fils Aidan semble lui sensible aux phénomènes surnaturels.  Rachel finit par découvrir que trois autres étudiants qui avaient eux-mêmes vu la vidéo sont morts le même jour à la même heure dans d’étranges circonstances. Elle enquête et finit par trouver la vidéo en question. Elle la regarde et reçoit un coup de téléphone qui lui annonce sa mort sans 7 jours. Elle se lance alors dans une course contre la montre pour enrayer la malédiction. Elle est aidée par son ex petit ami. Cependant les choses se gâtent quand son fils Aidan voit lui aussi la vidéo. Rachel va devoir sauver toute sa famille.

2

Bon alors pour le scénario aucune surprise puisqu’il s’agit du même. A part quelques détails inutiles dont on a rien à carrer mais bon on va y revenir.

Donc si vous avez vu le film original, ce qui peut être logique à la sortie de ce remake, vous n’aurez aucune surprise. Le Ring de Nakata avait déjà fait parler de lui, pourtant il y’avait encore beaucoup de gens à l’époque qui ne connaissaient pas, en occident, surtout aux States ou niveau importation c’est pas trop ça.

Alors bien sûr, Verbinski et les producteurs, ils jouent sur ça ! Ils savent très bien que vu les moyens dont ils disposent, leur film sera vu par beaucoup plus de monde que l’original. Donc pour eux c’est le filon puisqu’en fait les mythes de l’épouvante asiatique sont inédits. Et ils comptent bien les exploiter pour relancer l’épouvante américaine. Problème c’est qu’il y’a aussi des impératifs hollywoodiens. Beh oui le style, il ne faut pas décontenancer le spectateur bouffeur de Hollywood (sans mauvais jeu de mots), on se doit de lui donner les codes habituels. Mais quand on veut intégrer de l’épouvante asiatique dans un format hollywoodien forcément ça coince les gars. C’est comme essayer de faire enfiler à Spike Lee une cagoule du Ku Klux Klan, il y’a un problème de compatibilité évident.  

3

  

En réalité pour son film, Verbinski a beaucoup pompé et copié collé l’original. Cependant le réalisateur a aussi voulu se démarquer sur certains points et proposer une relecture de certains passages avec la vision américaine. Et c’est là tout le grand problème de ce film. Déjà ça ne va pas ensemble une fois encore. Ensuite Le Cercle a des qualités et des défauts. Problème c’est qu’en fait les qualités du film sont constituées par ce qu’il a pompé sur l’original et les défauts sont constitués par les innovations du réalisateur. En réalité Le Cercle n’est jamais aussi bon que quand il pompe sur son original.

Par exemple les aspects positifs et flippants du film sont : l’histoire, l’allure du fantôme, certaines ambiances (et pas toutes), certains plans ou séquences comme celui où Rachel découvre son gosse en train de mater la vidéo maudite, celle où Samara sort du puits et de la télé… Bref des éléments qui ont été pompé sans scrupules et parfois au plan par plan sur l’original. Le personnage de Samara est simplement une version occidentale de Sadako (même costume, même chevelure…).

4

Maintenant les innovations, il y en a. Par exemple Verbinski veut insister sur certains points. Il choisit notamment de développer plus le personnage de Samara contrairement à l’original qui en disait très peu sur Sadako. Là encore, problème car en réalité c’est justement ce qui faisait la force de Sadako dans l’original. Moins on en sait sur un personnage, plus il est terrifiant et ça Nakata l’avait parfaitement compris dans le premier film. Verbinski décide au contraire de donner un passé à son personnage, de l’expliquer et au final Samara est beaucoup moins terrifiante que Sadako. Vous me direz, oui mais au moins Verbinski essaie de créer un truc. Que dalle ! Ce développement du personnage est aussi pompé sur le second film Ring 2 (version 1999) du même Nakata (qui pour le coup par contre merdait à son tour en développant le personnage de Sadako).

Ensuite au niveau du décor Verbinski s’est également un peu démarqué mais pour nous servir quoi ?  L’une des forces de l’original était de nous placer dans un décor du quotidien, assez banal en somme. Et voir le mal surgir de ce lieu familier est ce qui rendait le film dérangeant et flippant.

Là Verbinski quand Verbinski ne copie-colle pas, il nous sort un décor ultra sophistiqué. Il faut voir la ferme où Rachel enquête. Mais aussi le fameux chalet des étudiants qui se trouvait dans un lotissement aux allures familières dans l’original. Ici il a un look de maison hantée sorti tout droit d’un conte de fées et il est pommé à côté d’une forêt sombre non loin d’une colline où se trouve un arbre à moitié mort et où la lune apparaît derrière des nuages sombres.     

5

Il ne manque plus que le cri de Loup garou et la sorcière qui traverse le ciel avec le balai. Sérieusement ? C’est acceptable dans les vieux films d’épouvante (que j’adore par ailleurs), mais en 2002….des clichés pareils….

Verbinski nous rajoute également un cheval furieux sans grande utilité. Il a aussi choisit de donner un rôle plus important au gosse, sans doute inspiré par Shining, mais au final ça ne sert qu’à meubler un peu.

Pour donner un autre exemple de ce que j’énonce à propos des qualités dues à l’original et des défauts dus aux innovations de ce remake, je vais prendre deux exemples de scène : La fameuse vidéo maudite. On a une cassette en noir et blanc, avec des images pas toujours nettes qui dérangent. Ca c’est pompé sur l’original. Maintenant Verbinski propose d’être plus explicite en mettant un peu de trash, et donne une image certes en noir et blanc mais hyper clean et c’est super bien filmé ! Avec mouvement de caméra et tout ! Bref la vidéo maudite a visiblement été tourné avec beaucoup de moyens et l’imaginaire du spectateur ne peut pas y croire. C’est beaucoup trop propre.

Dans l’original au contraire la vidéo était implicite, de mauvaise qualité et filmé de façon amateur avec quelques insertions visuelles qui, elles, paraissaient improbables. Bref il y avait un sentiment d’authenticité et c’était dérangeant.

6

Autre exemple la fameuse séquence ou Sadako/Samara sort de l’écran. La scène de l’original a marqué les esprits. Ici Verbinski la repompe plan par plan mais décide cependant de rajouter une scène en parallèle où l’on voit Naomi Watts conduire comme une folle. Si l’effet était de faire monter la tension, c’est raté car là où l’original jouait sur un certain « hypnotisme », le remake fait totalement chuter la tension en basculant d’une scène à l’autre et au final on ne s’implique dans aucune des deux séquences. Et aussi là où Nakata choisissait de ne jamais montrer le visage de Sadako, Verbinski décide de le dévoiler et nous recycle la gueule de Regan McNeil dans l’Exorciste. Que ça sonne faux !

Bref en réalité une fois encore, Le Cercle obtient des points positifs en reprenant les éléments de l’original qui étaient vraiment novateurs. Par contre il se vautre en voulant innover et en nous ressortissant des vieux clichés hollywoodiens. Conclusion : Le Cercle n’est jamais aussi bon que quand il pompe sur son modèle, sauf que ça n’a aucun intérêt. Un remake se doit d’apporter quelque chose et si ce quelque chose est cliché et incompatible avec l’original, alors on peut dire que c’est un remake bien raté.

Bon pour finir on va évoquer les acteurs. Naomi Watts est impliquée, mais bon elle aussi elle a des restrictions donc elle ne peut pas vraiment mettre en avant un talent qu’elle possède clairement. Brian Cox contribue à la grande part de clichés de ce remake. Puis il y’a David Dorfman qui joue le gamin…. Alors là moi je sais pas, je… il fait les gros yeux pour essayer de faire un peu peur, on sait pas s’il essaie de refaire Le Sixième sens …. Je sais pas mais clairement le développement de son personnage ne sert déjà à rien, alors allez demander à un gamin de jouer là-dessus.

7

Bien sûr le film sera encensé par la presse occidentale qui y verra un film novateur ! (Oui c’est les mêmes gars qui font la promo à Tarantino).

Voilà donc un remake parfaitement inutile. Non seulement quand on a vu l’original, mais même quand on ne l’a pas vu, car en fait ce film vous spoile le chef d’œuvre de Nakata sans rien y apporter. Bref c’est une plaie, ça ne sert à rien.             

Note : 05/20 
Note naveteuse: 15/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines