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Mardi 25 mars à 20h30, à l’Institut Lumière, Olivier Assayas vient présenter Monika d’Ingmar Bergman

Publié le 15 mars 2014 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Le réalisateur Olivier Assayas, grand admirateur de Bergman, sera l’invité d’honneur de la rétrospective. Il viendra en parler à l’occasion de la projection de Monika.

Monika sera aussi projetée :  Me 26/03 à 16h30 – Sa 29/03 à 16h30 – Ma 1er/04 à 19h.
Plus d’informations concernant la rétrospective Ingmar Bergman, ici.

Monika

Monika
d’Ingmar Bergman
Sommaren med Monika,
Avec Harriet Andersson, Lars Ekborg
Suède, 1953, 1h34, N&B

Synopsis :

Harry, garçon-livreur, et Monika, vendeuse, sont deux jeunes gens ordinaires de Stockholm, en 1952. Ils se rencontrent dans un bar et à peine sortis de l’enfance, rêvent l’un et l’autre d’évasion. Brimés dans leur travail, étouffant dans leurs familles, ils quittent tout pour l’utopie d’un été de liberté sur une île.

L’analyse 

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"Bergman, fasciné par l’idée de l’amour romantique nous deux, amour, toujours) tourne Ici résolument le dos aux chimères, à l’impossible rêve d’un couple heureux dans la durée d’un monde harmonieux Harry, le jeune héros, devant le miroir qui a vu naître son idylle avec Monika dit adieu, à la fin du film, aux souvenirs de son bonheur enfui). Monika, c’est le rejet de l’illusion, éternelle tentatrice. Illusion du couple d’adolescents qui croient leur amour unique, pensent avoir un avenir alors qu’ils n’ont qu’un été. Leur naïveté est d’autant plus émouvante que, de condition fort modeste, ils imaginent une vie de petits-bourgeois, différente certes de celle qu’Ils ont vécue jusque-là mais, combien dérisoire ! Illusion de penser qu’ils seront toujours jeunes. Les adultes du film (les employeurs, les parents de Monika, le père et la tante de Harry, les habitués du café où les amoureux se rencontrent) sont repoussants de laideur ou de bêtise mais Harry les verra différemment quand, par la force des choses, il se coulera dans le moule à son tour. Illusion de se révolter et de fuir un milieu hostile. Monika a beau crier et répéter :"Je ne veux pas", elle doit se plier aux contingences : l’été prend fin, un enfant va naître, il faut rentrer à Stockholm et retrouver la "civilisation". Monika, elle-même, n’est qu’une illusion. Monika figure de proue, Monika courant nue sur les rochers vers la mer, Monika invitant Harry à la caresser. La première femme. La sensualité faite femme. Sauvagesse que la lutte des mâles et le sang excitent, femme duelle qui semble grandir au contact de la nature, déesse descendue de l’Olympe pour ensorceler et perdre un mortel vulnérable, Monika est aussi une midinette, illusion victime de l’illusion (Rêves de femme, le film vu avec Harry est le point de départ de leur histoire). Le retour à la ville et le quotidien la feront disparaître. Le gros plan si célèbre dont Godard disait : "C’est le plan le plus triste de l’histoire du cinéma", est un constat : "Vanité des vanités, et tout est vanité". S’il est vain de s’aveugler, que reste-t-il ? L’instant, c’est-à-dire l’éternité…" Colette-Marie Renard / Cinéma n°305

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Fiche technique

  • Titre original : Sommaren med Monika
  • Réalisation : Ingmar Bergman
  • Scénario : P. A. Fogelstrom d’après son roman
  • Image : Gunnar Fisher
  • Musique : Erik Nordgren
  • Décor : P. A. Lundgren ? Nils Svenwall
  • Montage : Tage Holmberg
  • Production : Svensk Filmindustri
  • Sortie en France : mai 1954
  • Noir et blanc
  • Durée : 1 h 32

Distribution

  • Monika : Harriet Andersson
  • Harry  :  Lars Ekborg
  • la tante de Harry : Dagmar Ebbesen
  • Lelle : John Harryson
  • Le père de Harry : Georg Skarstedt
  • La mère de Monika : Naemi Briese
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