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La lame diabolique

Publié le 16 mars 2014 par Olivier Walmacq

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L'Histoire : Un homme du nom de Hampei qui a subi depuis son enfance les moqueries de ses camarades devient serviteur d'un grand vassal.

La critique d'hdef : Il y a un bout de temps que je voulais parler de Kenki, devenu La Lame diabolique chez nous. Réalisé par Misumi dont j'avais déjà parlé à l'occasion de Tuer !, le film est le 3e opus de la "trilogie du sabre" du cinéaste. Pas pour autant le meilleur cela dit, mais il faut avouer que Kenki possède des qualités remarquables qui en font un film très atypique du mouvement de films de sabres des années 60 au Japon (impossible de citer tous les titres, mais on évoquera à ce sujet notamment les longs-métrages de la Shaw Brothers).

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On retrouve dans Kenki de nombreuses thématiques chères au cinéaste, comme l'enfance traumatisée (Hampei est sans arrêt victime de préjudices à cause d'une rumeur (avérée ?) selon laquelle il serait le fils d'un chien !) déjà présente dans Tuer ! et que l'on retrouvera dans Baby Cart : le sabre de la vengeance, ce qui en fait une oeuvre très personnelle. Tout d'abord, saluons l'interprétations des acteurs, tous impeccables, et surtout Raizo Ichikawa (La Vengeance d'un acteur) dans le rôle principal. C'est le seul personnage sympathique de l'histoire (quoique le cinéaste finisse aussi par le rendre ambigu), comme d'habitude très noire et très pessimiste, se terminant d'ailleurs SPOILERS par la mort du héros au milieu de son jardin secret FIN DES SPOILERS.

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Ce qui frappe ensuite dans La Lame diabolique est la dimension fantastique, proche du conte, du récit : Hampei a un don (surhumain) de courir plus vite que les chevaux et son habileté pour le métier de jardinier, faisant fleurir de très nombreuses magnifiques fleurs, rapproche le film du merveilleux. C'est donc une oeuvre particulièrement complexe que livre ici le cinéaste, qui se livre à des plans parfois proches du cinéma expérimental (cf l'insert sur une abeille au début du film) et qui permettent au film de se démarquer de la routine du genre. On y retrouve également l'intérêt du cinéaste pour le western, avec son héros solitaire qui pourrait très bien être issu d'un film de Leone.

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Sur bien des points, La Lame diabolique est donc réellement un film hors-norme. Mais parlons un peu de la "lame" du titre... En fait, cette lame a auparavant appartenu à un tueur, et lorsque Hampei s'en empare, on comprend sa volonté d'en finir avec sa vie de moqueries, toujours à supporter une discrimination permanente. Cette "lame diabolique" aurait donc le don de rendre ses possesseurs violents ? Ou à l'inverse aide-t-elle Hampei à affirmer sa personnalité ? De là à dire que La Lame diabolique est aussi une leçon de vie, il n'y a qu'un pas. Enfin bref, je vous laisse maintenant découvrir cette perle rare injustement oubliée qui, vous l'avez compris, ne manque pas de substance.

Note : 16,5/20 


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