Il ne se passe toujours rien dans le cinéma en ce moment, la rechute post-Oscars est assez dure. Alors on regarde les autres médias pour trouver des idées. Et il se trouve qu’on vous a parlé de l’évènement du mois il y a une semaine : South Park – The Stick of Truth. En effet, le dernier jeu vidéo South Park (et le seul vraiment intéressant à posséder) est sorti jeudi dernier et nous vous en avons parlé en long, en large et en travers. C’est donc l’occasion de se replonger dans la carrière cinématographique de Trey Parker & Matt Stone, les créateurs de la série.
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Le premier film des acolytes date de 1993, à l’époque où les deux amis étudiaient à l’Université de Boulder, en Californie. Librement inspiré d’un fait divers, Cannibal ! The Musical raconte l’histoire d’Alferd Packer, le seul américain jamais convaincu de cannibalisme. En 1883, un groupe de cinq mineurs de l’Utah se dirige vers le Colorado. Aucun d’entre eux n’en sortira vivant, hormis Alferd Packer, leur guide à travers les montagnes. Evidemment, tout ceci est traité à la sauce Parker-Stone et le film est une grosse comédie musicale absurde et délirante où l’on retrouve des indiens japonais, des chansons improbables (le thème de la Braniff, une des sociétés de production de South Park est tiré de la chanson phare du film), des mots inventés (Shpadoinkle !), le Colorado, l’Utah, ses mormons et un sens de la destruction et du gore très aiguisé. Distribué par la légendaire Troma en 1996, le film est absolument excellent, ne souffre d’aucun temps-mort et surpasse sa nature de film amateur pour offrir un réel divertissement universel.
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Un an plus tard, en 1997, c’est South Park qui démarre, sur Comedy Central. Vous connaissez tous la série et le succès qu’elle a engendré, nul intérêt de s’attarder là-dessus. Effectivement, c’est l’élément le plus important de la carrière de Trey Parker et Matt Stone mais le but ici est de parler de leur carrière cinématographique. Toujours est-il que SP est devenue en moins de 20 ans une institution américaine qui continue à passionner une communauté de fans à chaque nouvel épisode. Toujours en production, la série a un contrat courant jusqu’à 2016 et une vingtième saison qui sera peut-être renouvelée.
En 1997, Trey Parker sort son deuxième film, toujours entouré de Matt Stone, Jason McHugh (producteur et acteur de Cannibal : The Musical) et Dian Bachar (le troisième larron des débuts): Orgazmo.
Le film raconte l’histoire d’un missionnaire mormon, Joe Young, joué par Trey Parker, qui tape à la mauvaise porte et qui se retrouve acteur principal d’un film de super-héros pornographique, Orgazmo, qui combat le crime avec son acolyte Choda Boy, joué par Dian Bachar. On y retrouve les habitués, comme Toddy Walters, Masao Maki (G-FRESH !) et les acolytes de Troma, Lloyd Kaufman le patron de la boîte et l’infamous Ron Jeremy. Si le film est un peu moins bon que le précédent, il est cependant impossible de rester de marbre devant les petites apparitions de Matt Stone en beauf gay refoulé et à l’écoute de la chanson Now You’re a Man du groupe de Stone et Parker, DVDA.
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Un an après plus tard, c’est David Zucker des ZAZ (les mecs derrière la trilogie The Naked Gun) qui s’offre les services de Trey Parker et Matt Stone pour BASEketball, une comédie hilarante qui conte l’histoire de trois potes (Stone, Parker & Bachar) un peu branleurs qui inventent un sport entre le basketball et le baseball et qui devient un phénomène aux USA. Entièrement écrite par David Zucker, Trey Parker & Matt Stone prouvent avec cette excellente comédie qu’ils peuvent aussi jouer dans les films des autres. Ne pas rire devant l’arrivée de l’équipe de New Jersey, les Informants, tous habillés en mafieux de pacotille est quasiment impossible.
En 1999, c’est la consécration: South Park : Bigger, Longer & Uncut sort en salles. L’adaptation/sequel/prequel/épisode allongé de South Park est un parfait modèle de tout ce qui devrait être fait dans une adaptation de série TV.
Le film ne trahit jamais ses fans et se trouve être un épisode version longue de la série qu’ils aiment. Techniquement, il n’y a rien d’exceptionnel dans l’histoire : les gamins vont voir un film de Terence & Philip, les deux comiques canadiens. Le film étant très vulgaire, les gamins voient leur langage changer drastiquement et la mère de Kyle décide d’attaquer le Canada pour les dommages commis. Le tout dégénère et Saddam Hussein s’en sert pour attaquer la Terre avec son amant Satan, bref, du South Park tout craché. Le film est particulièrement drôle, parfaitement bien rythmé et bénéficie de ce que Trey Parker et Matt Stone font de mieux : les chansons. Le film est une comédie musicale, qui possède de réels moments de bravoure comme Asses of Fires 2, Mountain Town, It’s Easy M’Kay et bien sûr ce montage alterné de 3 chansons en même temps absolument éblouissant.
Tout le monde en prend pour son grade, de manière virtuose et mise à part la double dose d’aspirine nécessaire à tout être humain normalement constitué à la fin du film (car c’est assez bruyant tout de même), il n’y a aucune contre-indication à l’encontre du film South Park. Pur chef d’œuvre ? Oui, sans aucun doute.
La même année, Trey Parker & Matt Stone rendent hommage à Lloyd Kaufman qui leur avait donné leur chance et apparaissent dans un caméo de Terror Firmer, un des projets les plus personnels du créateur de Troma. Si le film n’est pas à conseiller à tout le monde, les grands fans de Parker & Stone peuvent tenter l’expérience.
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On ne retrouvera alors Trey Parker et Matt Stone au cinéma que cinq ans plus tard, en 2004, avec un nouveau film d’animation réalisé avec des marionnettes (avec fils apparents): Team America World Police, une exceptionnelle parodie de film d’action à la Jerry Bruckheimer avec des scènes d’action dantesque, une morale ahurissante, un humour décapant et un scénario d’une intelligence impressionnante qui épingle autant les acteurs américains qui s’imprègnent d’une cause qui les dépasse que l’impérialisme américain et ses détracteurs. Comme d’habitude chez Parker et Stone, la musique est particulièrement travaillée et on retrouve des chansons fabuleuses, comme cet exceptionnel Everyone Has AIDS.
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C’est donc tout bonnement logique pour Parker et Stone de se retrouver ensuite à Broadway, en 2011 avec la comédie musicale The Book of Mormon, co-écrit et co-composé avec Robert Lopez. La pièce reçut récompenses sur récompenses et des critiques dithyrambiques de la part de la presse spécialisée. Le premier cast possédait de grands noms comme Andrew Rannells (Girls), Josh Gad (La Reine des Neiges) et Michael Potts (True Detective). Cette pièce est très probablement le plus grand moment de la carrière de Trey et Matt.
Actuellement en train de préparer la dix-huitième saison de South Park, tout en recevant les excellentes critiques de The Stick of Truth, ces deux types ont encore tout l’avenir devant eux et leur prochaine excursion cinématographique est très attendue, surtout depuis qu’ils ont ouvert leur propre société de production l’année dernière, Important Studios. Comme dirait Al Super-Gay, ”they’re super, thanks for asking”.
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That’s All Folks!
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Jeu de briques
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