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La fiscalité, ingrédient majeur de la réussite de la Liga

Publié le 19 mars 2014 par Edelit @TransacEDHEC

La domination actuelle de la Liga BBVA dans le football européen s’explique par des centres de formation performants tels que la Masia (FC Barcelone, 1er centre de formation mondial) ou le centre de formation du Real Madrid CF (3ème  centre de formation mondial, source CIES Football Observatory) mais aussi par le cadeau fiscal que fait le gouvernement espagnol aux joueurs étrangers venant jouer en Liga à travers la « loi Beckham ».

Dans ce pays en crise, cette loi permet aux résidents étrangers au salaire annuel supérieur à 600 000 euros de payer un impôt de 24% à la place des 52% que payent les résidents de nationalité espagnole et ce pendant leurs cinq premières années de résidence. En comparaison, en France les personnes touchant plus de 500 000 euros annuels sont imposées à hauteur de 49%. De plus, depuis l’instauration de la taxe à 75%, les entreprises qui payent des salaires annuels supérieurs à un million d’euros doivent payer les 26% d’imposition restant avec un plafond de 5% de leurs chiffres d’affaires.

On pourra dire que le raccourci est rapide mais cela ne fait aucun doute que sans mettre la main à la poche, les clubs français ne peuvent pas rivaliser face à de tels avantages fiscaux.

C’est le gouvernement Aznar, en 2003, qui avait fait voter cette loi au moment de la venue de David Beckham au Real Madrid, dans le but avoué d’attirer les grands joueurs étrangers dans le championnat espagnol. Depuis, l’Espagne détient les records de transfert dont celui de Cristiano Ronaldo pour 95 millions d’euros en provenance de Manchester United ou celui de Gareth Bale pour 91 millions d’euros en provenance de Tottenham. Ces deux transferts illustrent bien la passation de pouvoir entre la Première Ligue anglaise et La Liga espagnole. En effet, au niveau des classements des championnats nationaux réalisé par l’IFFHS (International Federation of Football History and Statistics), l’Espagne est en première position depuis 2011 après 5 ans de domination anglaise. De plus, depuis quelques années le Real Madrid CF et le FC Barcelone sont considérés comme faisant partie des trois meilleurs clubs au monde.

Il y a donc deux solutions pour avoir un championnat performant : une solution sportive avec de grands centres de formation ou une solution financière avec des avantages fiscaux pour les joueurs étrangers. Dans les deux cas il faut beaucoup d’argent pour garder ces grands joueurs formés ou achetés. L’argent, ce n’est pas un problème pour les deux grands clubs espagnols que sont le FC Barcelone ou le Real Madrid CF, car même si leurs dettes atteignent des sommets (300 millions d’euros pour le Barça et 400 millions d’euros pour Madrid), ils continuent d’afficher des budgets de plus de 500 millions d’euros.

Combien de temps tout cela va-t-il durer ? En effet, d’ici 2020 et l’instauration du fair-play financier par l’UEFA dans le but d’introduire plus de discipline et de rationalité dans les finances des clubs de football, tous les clubs européens devront éponger leurs dettes. Cela risque d’impacter fortement le football espagnol…


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