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Black Sails: Attention aux pirates!

Publié le 20 mars 2014 par Wtfru @romain_wtfru

black sails poster

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Ouais, une série sur le monde de la piraterie, enfin!
Si l’idée avait pu être effleurée à droite à gauche ces derniers temps avec le retour en force du genre depuis dix ans (effet Pirates des Caraïbes), personne ne s’était aventuré jusque là à produire une série qui coûterait forcément cher en décors, costumes, etc etc. Et c’est encore une fois grâce au câble (et la chaine Starz) que les fans de trésors, jambes de bois, rhum ou dames de petite vertu ont la possibilité de voir leur souhait devenir réalité.

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Une série à base « historique »
Outre l’étiquette de « série sur les pirates », Black Sails a retenu l’attention par le biais d’un point de départ très intéressant. En effet, l’action se déroule vingt ans avant les événements du grand classique L’île au Trésor de R.L. Stevenson, reprenant ainsi les personnages historiques du roman et notamment le Capitaine Flint et sa bande d’affreux.
Outre Flint, on retrouve d’autres figures emblématiques (et réelles) tels que Charles Vane, Jack Rackham, John Silver ou encore Anne Bonny, autant dire toute la fine fleur des légendes et aventures liées à la piraterie. Il est forcément intéressant de voir tout ce petit monde évoluer ensemble, qui plus est dans une sorte de prequel des histoires déjà connues. C’est d’ailleurs le nœud principal de cette première saison que de créer des liens et des intrigues entre tout les personnages, mêlant amour, trahison, complot et coopération (subie ou voulue).
Logique puisque qui dit « saison 1″ dit présentation, base d’histoire et point narratif important pour ne perdre personne lorsqu’il y a tant de personnages à faire évoluer. Surtout en seulement huit épisodes.

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Des pirates très terre à terre Si votre truc chez les pirates c’est la baston, les guerres en mer et autres pillages, pas impossible que cette saison (série ?) vous frustre au plus haut point. Mis à part la première scène de l’épisode pilot, il faut attendre au moins jusqu’à l’épisode 4 et surtout 5 pour voir nos amis naviguer sur les eaux. Avant ça, on est dans de la narration pure et simple, servant à mettre en place l’action qui doit suivre (monter une équipe assez solide pour aller bousiller l’Urca de Lima, navire espagnol mythique contenant un trésor inestimable). C’est bien un peu fâcheux pour des pirates que de rester si longtemps sur la terre ferme, mais on peut deviner assez facilement qu’il s’agit, en même temps que de monter l’histoire en sauce, un moyen de ne pas trop taper dans le budget pour une série aux moyens sûrement limités – chose que l’on remarque d’autant plus sur les plans larges en mer, où on est sur du cheap de chez cheap, limite digne des téléfilms Z alors que la réalisation générale est plutôt bonne, notamment dans le jeu des lumières la nuit-.
Par contre, si vous aimez les passes d’armes mentales, les déchirements, les coups montés ou les interrogations, alors vous allez être servis. Le véritable point fort de Black Sails repose sur les différentes petites histoires qui viennent compléter l’histoire principale. La relation de Flint avec son équipage, son quartier-maître ou Madame Barlow, l’obscur Charles Vane et ses intentions peu louables en même temps que son amour pour Eleanor la taulière de Nassau, la place que doit prendre petit à petit John Silver petite frappe à l’importance capitale ou encore les petites combines rusées de Rackham entre Vane et sa propre prospérité sur l’île. De quoi largement fournir la saison d’affaires et de retournements de situations assez savoureux pour en faire un divertissement prenant.

Quel est le con qui a laissé Régis s'occuper des effets spéciaux ?

Quel est le con qui a laissé Régis s’occuper des effets spéciaux ?

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Des personnages haut en couleurSi le scénario est rondement mené, la qualité des personnages est d’une aide précieuse. Et il faut bien le dire, on s’attache vite à certaines gueules. Le fait qu’il s’agisse de légendes littéraires ou historiques (donc des personnages d’exception) apporte un crédit de curiosité suffisant pour accrocher rapidement le spectateur, impatient de savoir ce qu’il va advenir des « gentils », des « méchants », des rôles secondaires, etc etc.
Sans grands noms (tout juste Michael Bay en producteur éxécutif), le casting apporte une fraicheur certaine entre qualité d’interprétation et charisme naturel. Dans le rôle du cap’tain, on retrouve Toby Stephens (fils de Robert Stephens et Maggie Smith aka Professeur McGonagall), peut être le seul à avoir une certaine notoriété ici.
Mais nul doute que la présence à l’écran d’un Tom Hooper (Billy Bones) ou l’éloquence merveilleuse de Toby Schmitz (Rackham) trouveront rapidement grâce aux yeux de producteurs/réalisateurs à l’avenir.
On pourrait en citer d’autres, la bonhommie rebelle d’Eleanor (Hannah New), le bad guy Zach McGowan (Vane, quelque peu surjoué ceci dit) ou encore la roublardise de Silver (Luke Arnold, sympathique trublio), chacun apporte sa contribution pour créer une ambiance, un style exotique à base d’anglais à l’accent australien ou sud-africain.

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Jack Rackham, le PIMP érudit de ces lieux.

Jack Rackham, le PIMP érudit de ces lieux.

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Le méchant.

Le méchant.

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Du sang, du cul et de la sueur
Ce n’est pas parce que les scènes navales sont rares qu’il n’y a pas d’action. On a le droit à quelques excès de violences bien sentis où on n’hésite pas à montrer des visages ensanglantés complètement défoncés ou à mordre son ennemi à l’aorte pour le faire clamser. Du sang, des droites dans la tronche, des coups de couteaux, la panoplie parfaite du parfait pirate.
La chaine Starz n’est pas connue pour faire dans la dentelle et pour épargner son téléspectateur. On montre tout. Et quand on dit tout, c’est tout. Notamment les scènes de sexe et les acteurs (surtout actrices) dans le plus simple appareil. Le câble est connu pour imposer des passages de cul dans ses séries mais alors Starz dépasse de loin toutes les attentes. Pas un épisode sans sa scène, pas plus de vingt minutes sans voir un sein ou un buisson de poils pubiens (bien taillé, ce qui est quand même assez paradoxal pour l’époque). C’est pas que ce soit désagréable, c’est que ça n’a aucun intérêt ici et, à quelques rares exceptions (triste à dire mais notamment la scène de viol collectif), n’a aucun intérêt pour la trame de l’histoire. On veut bien que les pirates fussent de gros queutards toujours prêts à aller au bordel, mais l’excès pour l’excès gâche le plaisir. C’est con à dire mais cette surmultiplication d’actes est l’un des points négatifs de la série.

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D’ailleurs il y a des défauts, il aurait peut être fallu mettre un peu moins d’histoires secondaires, notamment en fin de saison où la trame principale devient indispensable à la bonne tenue de la suite. Trop de rebondissements dans les deux derniers épisodes, trop de morts aussi soudaines que décevantes également et quelques grosses ficelles un peu trop voyantes. Reste que l’on est capté par le final et que l’on a bien envie de voir où toutes ces péripéties vont emmener nos protagonistes.
Black Sails a su installer son monde en dépit de l’avoir révolutionner. On est dans du divertissement de bonne facture et dans le genre, on n’en demande pas bien plus.

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Bonus: Le super générique

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