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Les larmes de Pancrace par Mallock

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

Bien qu’il s’agisse d’un héros récurrent toujours entouré par la même équipe, chaque enquête du commissaire Amédée Mallock est différente des autres, tant dans sa construction narrative que dans son genre même. Hors de question de décliner une formule, et se cantonner à une recette toute faite.
De fait, en regardant de plus près, on constate que l’on passe du polar gore et théologique, hard-boiled, des Visages de Dieu (N°1, POCKET février 2014) au thriller conspirationniste du Massacre des Innocents (N°2, à paraître en septembre 2014 chez POCKET), puis, de la littérature policière fleurant bon le fantastique : Le Cimetière des Hirondelles (N°3. Fleuve Noir 2013) à la saga policière médiévale dans cette quatrième enquête : Les larmes de Pancrace !
Dans ce roman, sorti en février 2014, l’action se déroule tout la fois de nos jours où Mallock se trouve confronté à une série de meurtres, mais également au début des années soixante, ainsi qu’au Moyen Âge, à la veille de la guerre de cent ans, en pleine peste noire ! On pourrait définir Les larmes de Pancrace comme l’histoire d’un vignoble, d’un vin, le fameux « Cœur-corneilles » et de Pancrace d’Armuth, le vicomte qui lui donne vie au XIV ème siècle, pendant la pire époque de l’Histoire de France.
Pour soutenir cette « épopée » meurtrière, qui prend place dans la région bordelaise, de multiples recherches ont été faites, tant technologiques qu’historique, et de nombreux personnages, originaux et attachants, ont dû être créés. Cette… « distribution » pléthorique confère à ce quatrième roman une dimension particulière, un souffle tout à la fois humaniste et épique !
Si Mallock est toujours le même ours paradoxal, misanthrope et altruiste, tendre et violent, ici, sortant de ses deuils, il apparaît plus « léger » et plus « ensoleillée ». L’humour prend même une place d’importance dans une narration tout à la fois très « écrite » mais fluide.
Appelé au secours par son ami Gilles, Amédée Mallock commence son enquête calmement sans avoir l’air d’y toucher, ni même d’y trouver grand intérêt. En tout cas avant que ne surgissent, une par une, toutes les « folies » que renferme cette histoire : terre pavée de dents humaines, trésor perdu, sirène diabolique, peste noire, cave fabuleuse, meurtres en chambre close, plumitif en pécari, charnier…
Le plus beau compliment que l’on commence à entendre sur la série des Amédée Mallock, c’est l’envie des lecteurs de les « relire », pour replonger dans l’ambiance de ces livres et en profiter une nouvelle fois, pour y découvrir quelques perles cachées, qu’elles soient narratives ou littéraires.
PS : le 1er avril, et ce n’est pas une blague, les livres de Mallock, après l’Italie, vont paraitre aux USA et en Angleterre… (Edition Enropa)


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