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Blockbuster ou marché de niche, quel avenir pour l’industrie audiovisuelle ?

Publié le 27 mars 2014 par Pnordey @latelier

Les films ou les séries sont des oeuvres coûteuses qui doivent plaire au plus grand nombre de personnes pour espérer être rentables. L’industrie du cinéma n’est pas propice aux marchés de niche et s’est donc consolidée autour des Blockbusters.

(Avec la collaboration de Nathanaël Arnéra)

En effet, pour être distribuer sur des canaux traditionnels il est impératif que le cinéma et télévision rassemblent et satisfassent un maximum de spectateurs. Mais, aujourd’hui la disruption numérique transforme ces contraintes, désintermédiarise le financement et abaisse les coûts de production. Le blockbuster a-t’il un avenir face à un marché de niche ?

Les nouveaux business models tournent plus autour des catalogues froid que des Blockbusters :

L’industrie audiovisuelle a connu deux défaites. L’une face au téléchargement illégal, il existe 1500 fois de contenu cinématographique sur le torrent que sur Canal+Vod; l’autre face aux téléspecteurs qui ont repris le pouvoir sur les critiques et les communicants. En effet, alors que les revenus des films étaient proportionnels aux dépenses des campagnes marketings, les téléspectateurs se réapproprient la critique par les réseaux sociaux. Le ROI d’un Blockbuster devient aujourd’hui totalement imprédictible.

Face aux défaites des acteurs traditionnels, les géants du numérique enfoncent des portes ouvertes. Apple, google et Netflix se lancent à leur tour dans la distribution de contenu. Netflix devient le “Amazon” du film. Deux particularités font la réussite de leur model de distribution. Le business model est basé sur l’exploitation des catalogues froid par lesquels il tirent des marges plus attractives que sur des blockbusters. Les algorithmes de recommandation avancés proposent le bon contenu, à la bonne personne au bon moment et parviennent à créer une dépendance au service.

Tous le monde peut produire un film :

Trois tendances oeuvrent à la démocratisation de la production cinématographique. Tout comme dans le monde des startups, les coûts de production cinématographiques tendent vers zéro et deviennent de plus en plus tôt breakeven. Par exemple Le film Projet X a été tourné avec des Iphones alors qu’il est passé au Box Office. Ensuite, dans l’objectif de réduire les côuts, Amazon se lance dans une plateforme de crowdsourcing de la production. Plutôt que d’embaucher un cameraman pour 200h, Amazon Studio permet d’avoir 200 cameramans pour une heure. Enfin, le crowdfunding favorise le développement de films de niche, il permet de trouver des financements, et optimise une certaine forme de sélection naturelle. Le film Véronica Mars s’est financé grâce une campagne Kickstarter qui a récolté plus de 5 millions de dollars.

Jusqu’à ce que les GAFAs s’attaquent au Blockbusters :

Les GAFAs aiment remonter l’ensemble de la chaîne de valeur. Après la distribution et le financement, ils s’attaquent à la production de contenu. Pour l’année prochaine, Netflix annonce la production de 20 films et séries, 10 pour Amazon et 5 pour Youtube. La différence par rapport aux productions traditionnelles est que ces géants ne se servent pas des dépenses en campagne marketing pour prévoir le succès d’un film, mais des données qu’ils amassent via leur plateforme de distribution sur les goûts, les tendances et les habitudes des télespecteurs. Ils parviennent ainsi à prédire le succès d’un film et à réduire à 0 les risques de fiasco. La production et le financement data-driven donne un nouveau souffle aux Blockbusters, mais aujourd’hui seuls les Barbares savent manier la data !


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