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"Avant, c’était mieux"

Publié le 28 mars 2014 par Polinacide @polinacide

© Emmanuelle (Histoires de voir)

Le virus du vieux con. Je crois bien en être frappée avant l’heure, voyant que le "paradis perdu" n’a hélas plus rien d’un mythe. Si la faculté de s’émerveiller de tout devient de plus en plus rare de nos jours, rien d’étonnant à ce qu’elle touche les enfants eux aussi. "Avant, c’était mieux", sonne l’éternel refrain. Pas complètement je le concède, mais immanquablement par certains aspects. Quand les générations précédentes se rappellent de leur jeunesse insouciante avec de grands soupirs nostalgiques, que reste-t-il des valeurs refuges et des plaisirs régressifs qui illuminent encore leurs regards ? Pas grand chose, avouons-le. Même nos "madeleines de Proust" n’ont plus la même saveur que celles de nos parents, transcendés par la charge émotionnelle d’un souvenir aussi "futile" que l’odeur d’une tarte aux pommes préparée avec amour. Ne parlons même pas des dessins animés actuels, leur aura n’égalera jamais les Roi Lion et Aladdin à l’ancienne, malgré les millions déboursés et les nouvelles technologies à l’appui. Rien à faire, la sauce ne prend pas : à croire que la soupe est vraiment meilleure dans une vieille casserole. Ou dans un emballage rétro, comme en témoignent les innombrables campagnes marketing qui veulent ressusciter leurs fondamentaux en produits "réconfort". Faute d’idéal, on se remplit la panse pour étancher la soif, grands blasés que nous sommes.

On aura beau critiquer Barbie et les méfaits psychologiques de sa taille de guêpe inhumaine, ce jouet a fait l’exception de créer l’étincelle dans les yeux de toutes les petites filles qui la tenaient dans leurs mains. A quelle part de rêve ont-elles droit désormais, avec des poupées Bratz ou Monster High qui tiennent plus de Lady Gaga que d’un véritable modèle à suivre ? N’en déplaise à certains, si les enfants demandent dès 10 ans "des sous pour Noël", c’est bien la preuve qu’ils ont cessé de rêver depuis un moment déjà. La faute à la petite souris sans doute, ou à ce vieux barbu qui n’existe pas. Blagues mises à part, aussi naïfs que certains contes de fées puissent paraître, ce sont bien eux qui sèment en chacun la part d’enchantement indispensable à toute existence, sans laquelle progrès et grandes découvertes n’auraient jamais été possibles. A commencer par la Lune. C’est un fait établi: rares sont les cas où l’Homme parvient à se contenter d’une existence ordinaire, terre à terre à outrance et imperméable à la moindre fantaisie. Alors pourquoi se priver de l’élan poétique que lui confère un brin d’idéalisme, surtout quand le corps tout entier le réclame ? D’autant plus que le rêve est gratuit, et la liste des possibilités infinie. De quoi rendre demain peut-être même meilleur qu’hier.


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