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Critique Ciné : Closed Circuit, thriller politique

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Closed Circuit // De John Crowley. Avec Eric Bana et Rebecca Hall.


J’avais envie de découvrir Closed Circuit, notamment car il a été écrit par le créateur de l’excellente Peaky Blinders, l’une des nouveautés les plus intéressantes de la saison. On lui doit également l’excellent Les Promesses de l’Ombre (de David Cronenberg) et accessoirement la création du jeu mondialement connu Qui veut Gagner des Millions ?. Bref, nous avons donc quelqu’un de confirmé pour une histoire assez simpliste. Car l’histoire du MI6 qui espionne des gens, c’est vieux comme le monde. Mais derrière cette histoire se cache aussi l’envie pour John Crowley, réalisateur de l’excellent Boy A, de nous plonger au fil du film dans une ambiance presque paranoïaque. On a envie de savoir la suite et ce même si tout n’est pas parfait. Car oui, j’ai des reproches à faire à Closed Circuit, aussi bien sur le fond que sur la forme. Sur le fond le scénario aurait pu être un peu plus nerveux par moment, surtout que le casting n’est pas mauvais (même Julia Stiles). Et sur la forme car la réalisation est peut-être trop filiforme et m’a fait penser à tout un tas de films britanniques de ce genre qui sortent chaque année.
Martin et Claudia, deux avocats et anciens amants, se retrouvent lors d'un procès où ils doivent défendre une terroriste internationale. Le danger les guette alors.
Malgré tout, je me suis laissé porter par le fil de l’histoire et cela fonctionne plutôt bien. Notamment car le personnage de Martin Rose et sa relation avec Claudia Simmons est toujours bien équilibrée. Le film ne cherche pas à trop en faire avec eux, ni même à tout prix les mettre ensemble ce qui permet aussi de se laisser un peu plus apprivoiser. Le spectateur aurait dans ce sens pu réclamer plus de scènes d’action ou bien de tension tout simplement. Parfois il suffit d’un face à face ou de quelques mots pour créer de l’angoisse mais ou bien John Crowley n’a pas su mettre en scène complètement les mots de Steven Knight, ou bien c’est complètement l’inverse et ce dernier n’a pas su être à la hauteur de ce que John Crowley voulait mettre en scène. Fort heureusement que quelques scènes à la fin du film délivrent ce que l’on attend de lui, notamment d’un point de vue du suspense et de la tension. Il y a donc de la mise en danger de personnage comme j’en voulais et des personnages à la hauteur de mes attentes.
Le film mélange également tout un tas de genre. Que cela soit le thriller assez classique ou encore l’engagement politique. Car mine de rien, derrière tout cela se cache également une petite réflexion sur la place des agences de renseignement et le fait qu’elles peuvent parfois merder (mais ne veulent tout simplement pas avouer leurs erreurs). J’aurais bien aimé que l’on creuse un peu plus cette seconde dominante du film. Il y avait énormément de choses à dire. Je me souviens d’un film d’espionnage récent et britannique qui à mes yeux est un joli modèle. Il s’agit de La Taupe. Ce dernier décortiquait plutôt bien l’univers de ce type de services. Mais Closed Circuit ne cherche pas vraiment à nous parler de la nouvelle ère de la surveillance et du fait qu’il faut faire attention à tout ce que l’on peut dire ou faire. Je serais curieux de voir comment Le Cinquième Pouvoir, sur le créateur de Wikileaks, traite cette dynamique. Surtout que c’est un excellent sujet mais peut-être que Steven Knight n’a pas assez fouillé.
Note : 5/10. En bref, parfois sous Xanax, ce thriller mélange plusieurs genres avec plus ou moins d’efficacité.
Date de sortie : 26 mars 2014


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