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"Semi-Pro" : Jackie Moon loves you sexy !

Par Buzzline
 Pitch : Jackie Moon a fait fortune il y a quelques années avec le seul tube qu'il ait jamais écrit - en fait, une chanson qu'il avait volée à sa mère. Il a tout investi dans sa vraie passion : le basket. Il est à présent le propriétaire, l'entraîneur et le joueur star des Flint Tropics, une équipe semi-professionnelle. Les Tropics sont un ramassis de bons à rien et de déjantés, depuis Clarence qui en sait plus long sur la fumette que sur le dribble, à Bee Bee qui fait mieux la roue que les paniers... Les fans viennent aux matchs pour reluquer les pom-pom girls, mais ça ne suffit même pas pour récupérer le tableau des scores chez le prêteur sur gages.Pour se sortir de la panade, Jackie décide d'engager un vrai joueur, Monix, ancienne star de la NBA avant sa blessure au genou. Colérique et alcoolique, Monix a pourtant un vrai talent, et il sait tout du basket.

Jackie et ses coéquipiers se donnent du mal, mais la réalité reste implacable : ils sont nuls ! Ils vont donc faire ce que font tous les désespérés : oublier toutes les règles. Prêts à tout pour s'en sortir, ils ne reculeront devant rien. Ils vont faire asseoir tous les spectateurs du même côté pour faire croire aux télés qu'il y a du monde, ils vont hurler sur les arbitres, se battre avec leurs adversaires pendant les coupures pub et passer leur temps à danser le disco !  

Notre avis : Enorme, poussif, très grave et 100% absurde, Semi-Pro, nouvelle fantaisie de Will Ferrell, surprend par sa simplicité, son honnêteté et s'impose comme une comédie déjantée où l'absolue connerie règne en maître aux côtés d'un sujet finalement terriblement attachant...  Quelle surprise de voir le nouveau délire de Will Ferrell nous faire non seulement pleurer de rires mais aussi passer un agréable moment quasi maîtrisé sur toute sa longueur. Star consacrée aux Etats-Unis, Ferrell ne connaît malheureusement pas le même destin chez nous où ses frasques et son humour captivent de nombreux fans mais pas un grand public. La faute à un décalage de culture ? Fort probable. Toujours est-il qu'après ses récents coups d'essais arrivés chez nous pour nous dérider que ce soit Ricky Bobby : roi du circuit, Les rois du patin ou bien encore Présentateur vedette : la légende Rod Burgundy... rien n'a jamais consacré l'homme comme c'est le cas outre-atlantique. Quid de ce Semi-Pro ? Une réussite presque parfaite dans sa démence et son jusqu'au boutiste téméraire que vient entraver quelques maladresses bancales tellement légères qu'on les oublie complètement au gré du film.  Premier long métrage de Kent Alterman, Semi-Pro respire la sincérité et la volonté de bien faire lorgnant sans rougir vers un croisement déglingué entre The Full Monty et Rasta Rockett à la différence près qu'ici l'absolue connerie règne en maître. Alterman épaulé par un Ferrell au sommet de sa forme ne recule devant aucun challenge absurde ni aucun élément poussif afin de faire baigner son film dans un univers tellement décalé et "abusé" qu'il en devient insolent de débilité et jouissif.   Ambiance 70's détonnante, bande originale funky et soul, décors et costumes kitschissimes où la ringardise devient la grande classe, Semi-Pro brille selon un cheminement scénaristique certes classique mais au combien géré avec panache et simplicité.   Là où Semi-Pro sort du lot c'est bien entendu grâce à ses dialogues, son casting et un Will Ferrell habité comme jamais. Pulvérisant le record de débilités gravissimes à la seconde, Ferrell explose l'écran, conférant à son Jackie Moon une identité le rendant à la fois désespérant, haïssable mais férocement attachant. Dans la peau de ce manager, attaquant, chorégraphe, entraîneur des Flint Tropics, Ferrell fait des merveilles. Un brin escroc mythomane et un brin de connerie non assumée, Moon entre dans la légende pusiqu'incarné par un acteur au top de l'hystérie. Qu'il s'agisse de sa chanson phare Love me sexy aux paroles explicitement déplacées (enlève tes chaussures et suce moi sexy... remplissons une baignoire de sueur ma chérie !), des conseils lancés à son équipe (tout le monde aime tout le monde) ou bien encore de sa roublardise aussi hallucinante que lui, Jackie Moon excelle et nous offre une frénésie dans l'escalade de sa folie aussi pitoyable qu'attachante. Concernant le reste du casting, tous se donnent au maximum. De Woody Harrelson à André Benjamin en passant par Will Arnett ou bien encore Maura Tierney... chacun tire son épingle du jeu face au charisme comique de Will Ferrell et c'est plutôt salutaire. Reste le potentiel comique d'une histoire somme toute humaine et jolie où se croisent de multiples scènes aussi grotesques que furieusement absurdes comme celle de la roulette russe, la baston durant les pauses pubs ou bien encore la méthode Moon pour motiver une équipe. Un personnage hors du commun pour qui la définition de "connerie" et "désespoir" prend tout son sens tout comme l'enjeu principal du film où le sport retrouve ses lettres de noblesse au travers d'une galerie de héros cabossés du ciboulot tombé de la lune et motivés par de doux rêves illusoires. Alors oui bien entendu, quelques clichés peuvent venir pointer le bout de leur nez au fil de film mais tout ceci est géré avec tant de décalage qu'il en devient attendrissant.  Une vraie bonne comédie aussi déjantée et grave mais qui culmine au firmament de la réussite via cette honnêteté et cet entrain général dopé par Magic Ferrell. Love me sexy Jackie ! Un futur délire culte en perspective !
  Bonus : Clip "Love Me Sexy  
 

Pourquoi y aller ?

Pour Will Ferrell aussi énorme que ravagé. Pour l'ensemble du casting qui se donne à fond. Pour la simplicité de l'histoire et la beauté du sport. Pour le clip vidéo de Jackie Moon. Pour les pétages de plombs de Jackie Moon. Pour Will Arnett en commentateur rock'n roll. Pour la scène de la roueltte russe qui tutoies l'absurde nocif.

Ce qui peut freiner ?

Quasiment peu de choses sauf une allergie à Will Ferrell et à la gravité de certaines comédies.

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