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Fun, enrichissante ou sympathique, cinq lectures qui tombent à pic !

Publié le 01 avril 2014 par Paoru

Selection manga nouveautés

Cette semaine je me suis dit que je ferais simple, sans prise de tête. Après avoir pesé le pour et le contre à n’en plus finir sur Seven Deadly Sins voici les 5 dernières bonnes surprises qui ont croisé ma pile de lecture. Voici donc un mélange de tomes 1 et tomes 2, pour vous proposer quelques nouvelles lectures dans des genres assez différents : de l’histoire librement adapté avec Le Chef de Nobunaga et Ad Astra, du sport avec le second tome de Haikyû, du thriller fantastique avec la Tour fantôme et enfin, qui l’eut cru, l’un des romans graphiques de chez Pika, l’amusant Sans âme. C’est parti !

Le chef de Nobunaga : un top chef au cœur de l’histoire

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Comme le savent les lecteurs réguliers du blog, je ne manque jamais de vous parler de mangas historique mais je ne m’attendais pas forcément à être séduit par Le chef de Nobunaga, un titre qui mélangent récit historique, cuisine et voyage dans le temps. Ken est amnésique depuis qu’il s’est cogné la tête mais une chose est sure : il appartient au 21e siècle et il se demande bien comment il a pu atterrir dans le Japon féodal de l’année 1568 ! Ses souvenirs sont très confus mais il va rapidement comprendre qu’il est un cuisinier hors-pair au savoir encyclopédique sur l’histoire de la gastronomie japonaise. Avec cinq siècles d’avance en matière de cuisine, il va rapidement se faire remarquer par l’homme le plus important de cette époque : le despote d’Owari, plus connu sous le nom de Nobunaga Oda ! Les deux hommes s’apprivoisent et Ken, devenu le cuisinier personnel d’Oda, ne cesse de prouver sa valeur à travers des plats totalement innovants pour l’époque et une grande détermination. Il va aussi traverser l’histoire avec un grand H, en côtoyant Oda, Hideyoshi Toyotomi ou encore le jeune Tokugawa.

Guerre et gastronomie, voilà un mélange inattendu.  Le voyage dans le temps semble au départ un artifice qui permet au fameux Ken de se retrouver rapidement aux cotés d’Oda mais il est assez amusant de voir comment le scénariste Mitsuru Nishimura imbrique les faits et gestes de Ken pour les plier au récit des livres d’histoire. Tout se déroule comme si la vie d’Oda avait bien compté ce cuisinier exceptionnel dans ses rangs mais qu’il ait agit en second plan et que les livres n’aient retenu que les actions du guerrier… Après tout, qui peut se douter qu’un cuisinier peut changer le cours des grandes guerres de cette époque ? Pour ceux qui sont néophytes sur cette période d’unification du Japon, n’ayez crainte, car ces deux premiers tomes replacent régulièrement le contexte historique nécessaire pour comprendre les enjeux de chaque chapitre. Vous pouvez aussi faire un tour ici pour lire les articles du blog consacré à cette époque.

L’histoire avance assez vite, d’une date importante de la vie d’Oda à une autre, et on prend plaisir à découvrir de grands noms qui prennent vie sous la plume du dessinateur Takuro Kajikawa. Le bémol que l’on peut ajouter à ces débuts enrichissants vient cependant de ce même dessinateur dont le chara-design est assez fade et un peu grossier, même s’il respecte la ressemblance avec les figures historiques. Heureusement il se rattrape sur la partie cuisine et des plats bien appétissants. Globalement, pour finir, la partie culinaire du manga est plutôt sympathique. Ken doit toujours essayer de surprendre son public tout en s’adaptant à diverses situations : ingrédients inconnus, ustensiles assez pauvres, invités venant de l’étranger ou encore plats de gourmets à consommer sur un champ de bataille. Même si ce n’est pas une révolution du genre, tout ceci  est fait avec intelligence et raffinement et enrichit l’œuvre qui s’avère in fine bien complète. S’ouvrir l’appétit tout en se cultivant, c’est plutôt cool comme mélange !

Le chef de Nobunaga

Pour info, ce titre a connu une adaptation en drama pour 9 épisodes en janvier 2013 et une saison 2 est attendue en juillet prochain, ce qui explique aussi pourquoi le manga a dépassé le million d’exemplaires vendus avec 9 tomes parus depuis aout 2011.

Ad Astra : la revanche de Carthage

Ad Astra
Sicile, 241 avant J.-C. Plus rien ne semble arrêter l’armée romaine qui enchaîne les conquêtes sur la méditerranée. Hamilcar Barca, commandant de l’armée carthaginoise l’a bien compris. Après la défaite vient le temps des impôts et des dettes envers les romains qui étouffent les citoyens. Sur les îles voisines de Corse et de Sardaigne, Rome cherche a étendre encore son influence. Mais en humiliant une fois de plus le peuple de Carthage, la délégation romaine commet une erreur fatale et provoque le courroux du dieu Baal. Il s’exprime à travers un jeune garçon d’à peine 10 ans : Hannibal Barca. La tyrannie de Rome a donné vie à un monstre qui va prendre les armes 20 ans plus tard, et son génie militaire va lui ouvrir les voies de la vengeance. Personne dans l’armée romaine ne semble capable d’arrêter les plans fous et totalement imprévisibles de cet homme. Mais au sein d’un empire bouffi d’orgueil et trop sûr de sa toute puissance, un autre esprit brillant réussi à faire surface : celui de Publius Cornelus Scipion. Fils d’un grand stratège, il est le seul qui parvient à mettre des battons dans les rouages d’Hannibal. Mais leur bataille ne fait que commencer…

Je vous ai récemment parlé de toute cette époque, avec le titre Eureka ! aux éditions Komikku qui effleurait cette période de l’histoire. Mais Hannibal n’y était qu’une figure symbolique et le titre s’intéressait davantage à Syracuse et aux machines de guerre d’Archimède. Là c’est bien le duel entre Hannibal et Scipion qui est au cœur de l’ouvrage.  Le mangaka Mihachi Kagano y explique comment Rome a du faire face à l’un des plus grands stratèges de l’histoire pour arriver Ad Astra, jusqu’aux étoiles. Le récit reprend donc les grandes batailles qu’Hannibal a mené et le premier volume nous présente sa première confrontation avec le fameux Scipion. Néanmoins l’auteur brode à sa convenance autour de ces quelques éléments (de son propre aveu en fin de volume). Il cherche surtout à sublimer cet affrontement légendaire, quitte à faire quelques entorses et approximations aux faits.

Fort heureusement cette histoire reste tout à fait plausible et les personnalités fortes nous emmènent dans cette guerre, qui s’avère passionnante sur le plan stratégique : utilisation judicieuse du terrain, manipulation des peuplades opprimées, brouillage des pistes quand aux chemins empruntés par les troupes… Les ruses sont multiples et Hannibal a la bonne attitude de ne jamais être là où on l’attend. Pour peu que le dessin par ordinateur qui prend parfois des airs de cell-shading ne vous pose pas de problème, ce titre mérite donc votre attention. Les prochains volumes nous diront ce qu’il a réellement dans les tripes.

Haikyû : des premières impressions qui se confirment !

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Et oui, souvenez-vous, je vous avait donné un premier avis en janvier sur le tome 1 d’Haikyû, ce shônen sportif dédié au volleyball. Ce second volume débute par un match d’entrainement du duo phare : l’expérimenté passeur Tobio et l’attaquant rookie Shôyô. Leur combinaison est encore en rodage mais donne déjà lieu à de très belles phases offensives. Le récit ne faiblit pas une seconde puisque ce tome enchaîne directement sur un premier match contre un autre lycée avec l’équipe au grand complet, ce qui nous permet de prendre un peu de recul sur tous les membres du club. L’occasion aussi de mettre le projecteur sur les postes offensifs : passeur, attaquant ailier, central… En attendant de parler de la défense dans les prochains volumes.

Puisque l’attaque est pour l’instant à l’honneur, on savoure sans se priver de la puissance ou de la vitesse qui se dégage des planches de Haruichi Furudate. Le mangaka n’hésite pas à en faire un peu trop mais on a encore de la marge par rapport aux folies d’un Captain Tsubasa… On n’en est qu’au volume deux cela dit. Par contre on ne peut qu’applaudir pour le choix des angles et la mise en scène des matchs qui rendent les matchs palpitants et nous offrent de jolies planches en situation, dessinées à travers l’oeil du joueur. Un plus pour les amateurs de ce sport a qui ces moments devraient évoquer quelques souvenirs.

Enfin on apprécie aussi l’histoire de fond et les personnages qui enchaînent pour l’instant les victoires, mais de justesse, en exprimant aussi bien leur potentiel que leurs lacunes. De nouveaux protagonistes et surtout de futurs ennemis sont encore à venir, et on se doute que la première grande défaite, celle qui remet les pendules à l’heure, va bien finir par arriver… Mais quand et comment vont-ils la gérer, c’est une autre histoire !

La Tour fantôme : le thriller malsain comme on aime bien

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Après Tokyo Ghoul et Gangsta, les éditions Glénat Manga continuent de proposer des scénarios dont les apparences sont souvent trompeuses et des personnages qui ont souvent beaucoup à cacher. Taro Nogizaka, le mangaka de Team Medical Dragon change complètement de registre et débute son récit en 1952 lorsqu’une vieille femme est retrouvée brisée en deux sur le cadran d’une horloge au sommet d’une tour. Deux ans plus tard, c’est le jeune Amano Taïchi qui est victime de la même agression sur la même tour, mais il échappe de justesse à la mort grâce à un étrange garçon du nom Tetsuo, qui l’entraîne dans une chasse au trésor.  Looser endetté, Amano accepte de suivre Tetsuo et ses rouages tordus afin de devenir riche et d’en finir avec les humiliations. Mais la quête va se révéler aussi innatendue que dangereuse… Et sans retour.

Ambiance glauque et meurtres sanglants bonjour ! Ce manga à suspense est l’une des nombreuses versions de Une Femme dans le gris, roman du 19e siècle d’Alice Muriel Williamson, adapté au Japon par Ruiko Kuroiwa len 1899 puis par le célèbre Ranpo Edogawa en 1937. Ici c’est la version de Kuroiwa qui est mis en image par Taro Nogizaka et très librement adapté. Néanmoins on a toujours l’impression de lire un roman mixant suspens et épouvante, comme dans une œuvre d’Edgar Allan Poe, avec des personnages mystérieux voir malsains. Certains opèrent sans concession pour atteindre leur but pendant que d’autres tentent de lutter contre eux-même mais sont incapables de changer leur nature profonde. En dehors du héros dont on perçoit facilement la banalité et la nullité, les autres personnages sont recouverts d’un élégant vernis qui fait d’eux des êtres au-dessus du lot, maîtrisant parfaitement leur destin et pensant toujours à tout. En apparence en tout cas.

A l’inverse Amano rêverai d’une autre vie que la sienne et plonge la tête baissée devant une proposition trop belle pour être vraie. Le lecteur sait, lui, qu’il va amèrement le regretter et qu’il risque de se réveiller trop tard, irrémédiablement enchevêtré dans quelque chose de forcément sordide. Heureusement Amano n’est pas complètement stupide et il comprend rapidement que la méfiance est de mise. Il a intérêt car ses alliés et ses adversaires semblent avoir passés des pactes avec le diable… A moins qu’ils ne soient eux-même des démons sanguinaires. Bref, vous l’aurez compris, ce premier volume met l’eau à la bouche dans une ambiance aussi malsaine qu’envoutante, en attendant que l’horreur nous saute au visage au moment où on l’attend le moins !

Sans âme : alors ça pour une surprise !

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Qui aurait pu croire que j’allais m’amuser à la lecture de ce titre de la collection Black Moon Graphics, chez Pika. Je ne suis normalement pas le public visé par cette histoire romantico-fantastique où Mademoiselle Alexia Tarabotti, une jeune femme de bonne famille, à hérité d’un don un peu particulier : elle est une para-naturelle, une sans âme capable d’annihiler les pouvoirs des êtres surnaturels. Dans ce Londres de l’époque victorienne elle est donc à cheval entre deux mondes, celui des humains – avec sa famille qui se désespère de la caser avec un bon parti – et celui des vampires et loups-garous qui sont intrigués par ce spécimen unique. Alexia se retrouve rapidement embarquée dans des intrigues pleines de dangers aux cotés des agents du BUR (Bureau du registre des non-naturels). De plus, cette enquête surnaturelle est dirigée par le séduisant Lord Conall Maccon, loup-garou de son état, qui pourrait bien plonger notre jolie mondaine dans le plus grand des embarras !

Cette adaptation graphique est inspirée par les romans de Cail Carriger, alias Tofa Borregaard, romancière qui connait le succès depuis 2011 avec les aventures d’Alexia Tarabotti. Les dessins ont été confiés à une certaine REM / Priscillia Hamby qui n’a pas à rougir de son style très nippon : le chara-design est correct, dans la lignée des global manga standard, les décors et les costumes sont très classiques mais remplissent leur rôle d’étiquette de l’époque victorienne, tout comme le phrasé très ampoulé de la famille d’Alexia. Sur le plan visuel, on regrette juste l’encrage pas terrible et l’usage abusif des trames. Pour le reste, comme je le disais plus haut, cela n’a rien d’original mais ça demeure sympathique.

C’est surtout pour la romance entre Alexia et le lord – garou Conall Maccon qu’on finit par accrocher à l’histoire. Elle est une fille intelligente et pleine de caractère dans une époque ou la bienséance et les courbettes sont une façon de vivre,  lui est un être surnaturel qui fait de son mieux pour mener à bien ses enquêtes mais son coté animal et pataud lui donne un certain charme. L’intrigue de ce tome sur fond d’intolérance inter-espèce est sans prétention mais forme un bon prétexte pour le chassé-croisé amoureux très maladroit entre nos deux amants. Le tout est teinté d’un humour bien dosé, d’un peu d’action et d’érotisme soft qui accouche finalement d’une lecture tout à fait récréative. C’est fun donc si c’est votre genre d’histoire, essayez-le !

Voilà pour ce lot de chroniques et de nouveautés, si vous en voulez encore, je peux vous conseiller de jeter un oeil aux 5 tomes 1 que j’avais décortiqué il y a quelques semaines ici, ou vous pouvez aussi jeter un oeil au sélection mensuelle de Journal du Japon. Celle d’avril arrive d’ailleurs la semaine prochaine !


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