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"La musique comme instrument de torture" - Tristan Chytroschek - 2010

Publié le 01 avril 2014 par Audiocity

Arme de destruction psychologique rendant docile le plus endurci des hommes, la musique comme instrument de torture est le moyen le plus sûr de ne pas laisser de traces corporelles "visibles" sur les prisonniers soumis à cette terrible expérience. C'est que, depuis les traités internationaux interdisant l'utilisation de toutes sortes de ces méthodes d'un autre âge, il a bien fallu s'adapter. Reprise par les services secrets américains dans les années 60 qui cherchaient à mieux comprendre l'intérêt de ces pratiques encore inconnues chez eux mais largement employées par la Chine et la Corée du Nord durant la guerre de Corée, la CIA, par soucis de "sécurité" alors que la guerre froide perdure et que de nombreux autres conflis s'annoncent (Vietnam), comprend très vite la portée efficace que ce type d'interrogatoires peut avoir sur les esprits les plus résistants, et décide finalement de développer ce concept pour le pousser au paroxysme du sadisme de guerre; ce qui semblait être à l'origine une tentative de compréhension et d'analyse pour une nouvelle forme de torture, a rapidement mué en une nouvelle technique, plus redoutable et méthodique qu'auparavant : isolement total dans une cellule cernée de hauts parleurs à très haute puissance, suppression des sens par le port de gants ou de cagoules, privation de sommeil (parfois 72 heures), perte de repères, de temps et d'espace, impossibilité de penser ou de réfléchir, afflux incessant de stress; toutes ces situations particulièrement anxiogènes rendent dociles les prisonniers les plus refractaires, devenus par la force de la situation dépendants de leurs interrogateurs, les seuls capables de faire cesser ce châtiment si ces derniers décidaient que la réponse obtenue était la bonne.


Aujourd'hui ces interrogatoires perdurent, essentiellement dans des geôles externalisées, le plus souvent en dehors du territoire concerné pour ne pas risquer de se faire prendre la main dans le sac en flagrant délit de torture (Guantanamo n'est qu'un exemple parmi d'autres), et seuls quelques soldats ou "scientifiques", hommes de terrain en somme, simples observateurs du corps militaire ou véritables spécialistes "interrogateurs" passés conseillers du gouvernement américain depuis lors, nous parlent ici du rôle de ces nouvelles formes d'interrogatoires modernes. Scientifiques, médecins neurologues, chercheurs spécialistes, tous donnent raison à ces bourreaux d'un nouveau genre : la musique a bel et bien de quoi vous faire parler.


Petit rappel pour la forme : en matière de droit international coutumier, des éléments clés de la définition de la torture ont fait l'objet de références officielles : en résumé, elle implique « une douleur ou souffrance aiguë, physique ou mentale », infligée « intentionnellement » par des agents de l'État. La convention interaméricaine pour la prévention et la répression de la torture en étend la définition aux cas d'« applications de méthodes visant à annuler la personnalité de la victime ou à diminuer sa capacité physique ou mentale, même si ces méthodes et procédés ne causent aucune douleur physique ou angoisse psychique »


Depuis 1987, la torture serait donc prohibée.


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