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Réparer les vivants de Maylis de KERANGAL

Par Jellybelly

réparer les vivants

La journée sur le Salon du Livre de Paris se déroulait très bien, elle touchait même à sa fin.


Nous avions bien eu connaissance des prix décernés à Maylis de KERANGAL pour son dernier roman "Réparer les vivants" mais l'opportunité ne nous avait pas encore été donnée de la rencontrer. C'était sans compter sur l'enregistrement de l'émission d'Augustin TRAPENARD "Carnet d'or", entièrement dédiée à cette écrivaine, et là, impossible de ne pas succomber au charme...


Je vous explique.


Tout d'abord, Maylis de KERANGAL s'exprime dans une langue française particulièrement riche. Elle étaye systématiquement son propos de plusieurs termes, synonymes, tous aussi justes les uns que les autres, ce qui permet à chacun d'accéder à sa pensée par des voies subjectives. Là, je n'évoque que l'oral, imaginez le résultat à l'écrit... Tous ceux qui aiment la littérature prêtent l'oreille bien sûr, voire plus !


Ensuite, vient le sujet du livre : la transplantation d'un coeur. Il y a le donneur : Simon LIMBRES, un jeune homme de 19 ans, accidenté, dont la mort est déclarée. Il y a ses parents, Sean et Marianne : à peine réussissent-ils à reprendre leur souffle après l'annonce de l'accident de leur fils qu'ils ont à prendre la décision du don de ses organes. Il y a le receveur enfin, Claire : celui dont la vie peut être sauvée par ce geste. Quelle plus belle manière d'aborder un sujet de société par le biais d'un roman !


Enfin, il y a la référence au chardonneret. Hasard des lectures, après avoir terminé celle du roman de Dona TARTT, voilà que son doux chant vient résonner à mes oreilles. Je ne le savais pas mais le chardonneret est un oiseau très particulier, son chant est unique, il est conditionné par l'environnement dans lequel il vit ! Original, non ? Maylis de KERANGAL choisit d'évoquer celui d'Alger.


J'avoue, je n'ai pas pu résister !


De retour sur Angers, je me suis plongée dans la découverte de ce roman et à l'image du corps humain en phase d'immersion représenté sur la couverture, j'ai vécu la découverte de ses 281 pages en apnée totale.


C'est un roman d'une très grande intensité, roman où le temps occupe une place prédominante. Il y a celui qui file, très vite, et puis, il y a celui qui s'étire, inlassablement.


C'est un roman également très documenté. A chaque domaine son vocabulaire, Maylis de KERANGAL permet au lecteur de s'approprier les termes employés par le corps médical et profite de circonstances singulières pour nous rappeler que la mort n'a pas toujours été constatée par "l'abolition des fonctions cérébrales". Cette évolution, qui peut paraître mineure, représente, en réalité, une véritable révolution puisqu'elle autorise les prélèvements d'organes et les greffes.


Ce roman est un véritable :

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