Il y a une quinzaine d’années de cela, lorsque quelqu’un évoquait Notre-Dame de Paris, immanquablement, il y avait quelqu’un qui ne pouvait s’empêcher de rétorquer par un « Bêêêêêlle ». En essayant lamentablement d’imiter la voix rauque de Garou. Très lamentablement, en général.
Moi aussi, à l’époque je suis allée voir la comédie musicale. J’ai adoré pour le spectacle, mais aussi pour l’histoire en elle-même. Histoire dont j’avais déjà entendu parler grâce au dessin animé, mais aussi à un film. Sauf que jusqu’alors je n’avais jamais pris le temps de m’intéresser à l’œuvre originale, à savoir le roman de Victor Hugo. Le seul extrait que j’avais lu jusque là était le chapitre où Quasimodo apparait pour la première fois à la fête des fous, avant d’être couronné Pape des Fous. C’était au Bac de Français… et j’avais eu 5/20…. Oui, je sais…
Alors, quand une lecture commune a été proposée sur Livraddict, je n’ai pas hésité à m’y inscrire.
Synopsis
Dans le Paris du XVe siècle, une jeune et superbe gitane appelée Esméralda danse sur le parvis de Notre Dame. Sa beauté bouleverse l’archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, qui tente de l’enlever avec l’aide de son sonneur de cloches, le mal formé Quasimodo. Esméralda est sauvée par une escouade d’archers, commandée par le capitaine de la garde Phoebus de Châteaupers…
Mon avis
En terminant ce livre, je n’ai eu qu’un regret : ne pas l’avoir lu avant. Car j’ai eu un gros coup de cœur pour ce classique qu’est Notre-Dame de Paris.
Bien sûr, je connaissais l’histoire dans sa globalité, mais j’ignorais totalement à quel point les personnages étaient nombreux et détaillés, l’histoire bien ficelée et surtout que l’auteur nous offrait une grande description du Paris du Moyen-Âge. Non, vraiment je ne m’attendais pas à une œuvre aussi riche et prenante.
Dans ce roman, évidemment il y a l’intrigue, celle du destin d’Esmeralda, Quasimodo, Frollo et Foebus. Ce quatuor tragiquement amoureux. J’ai aimé découvrir un Quasimodo portant le fardeau de sa laideur physique, et hésitant à montrer son âme, sa partie humaine. J’ai découvert une Esméralda pleine de compassion et d’humanité, qui n’hésite pas à venir sauver son prochain. Mais c’est aussi une Esméralda qui sait se montrer très naïve et quelque part très… fille, lorsqu’elle se met à soupirer en pensant à ce cher Phoebus. En même temps, elle n’a que 16 ans, alors quoi d’étonnant à cet âge de soupirer devant un charmant homme ? Même si ce fameux Phoebus s’avère bien moins sympathique que dans la version Disney. Parce que le gars, c’est quand même un sacré phénomène ! Mais mon personnage préféré reste Claude Frollo. Car l’archidiacre est un personnage complexe, sans cesse en conflit avec ses démons intérieurs. Certes, il va se retrouver à prendre des décisions bien cruelles, par jalousie et dans son propre intérêt. Il a, il est vrai, des pensées bien sombres et étranges pour un homme d’Eglise. Mais c’est justement toute cette complexité qui rend le personnage si intéressant, car si je ne peux approuver tout ce qu’il fait, j’ai grand peine à l’en blâmer.
J’ai beaucoup aimé la façon dont Victor Hugo nous présente les personnages et les intrigues qui les lient entre eux.
Mais Notre-Dame de Paris, c’est également une magnifique insertion dans le Paris du Moyen-Âge. L’auteur nous guide à maintes reprises dans les dédales des rues de la capitale. Certains auront peut-être trouvé les description trop détaillées et trop longues, pour l’amoureuse de de Paris que je suis, ce ne fut que ravissement ! Car quel plaisir que de s’imaginer comment pouvait être quel quartier à cette époque… Quel bonheur de découvrir que déjà, en 1482, telle rue existait déjà et que finalement il y règne toujours quelque chose de semblable aujourd’hui… Quelle joie de découvrir ce qu’était la vie parisienne de cette époque…Vraiment, Victor Hugo nous offre une très belle page de l’histoire et de la géographie parisienne de l’époque.
Enfin, il y a la cathédrale en elle-même. Et finalement, c’est bien elle l’héroïne de l’histoire. D’une part car une grande partie de l’intrige s’y passe (ou à proximité), mais aussi car l’auteur nous en fait une description des plus remarquables. J’ai aimé les nombreuses descriptions architecturales qu’il en fait, lorsqu’il parle des vitraux, des frontaux, etc. Et j’ai surtout beaucoup apprécié ses comparaisons entre le Notre-Dame du livre et le Notre-Dame du XIXème siècle. Il fait remarquer aux lecteurs à quel point, malgré les siècles passés et quelques changements physiques, cette grande dame est restée la même, dans toute sa splendeur. Un très bel hommage que rend là l’écrivain.
Si j’ai adoré le roman dans son intégralité, je dois vous toucher quelques mots sur la fin de l’histoire, que je trouve admirable. En premier lieu, je ne peux que sourire à propos de la dernière phrase concernant Phoebus. Une phrase assassine et jouissive !! Enfin, j’ai aimé cette fin tragique qui rappelle bien entendu ces tragédies amoureuses telles Tristan et yseult, ou Roméo et Juliette. Triste, mais tellement beau…
Et donc pour résumer tout ça, Notre-Dame de Paris, il faut le lire. Pour découvrir le destin de Quasimodo. Pour une visite de Paris au Moyen-âge. Pour en savoir plus sur la Cathédrale. Et pour comprendre que finalement, le Walt Disney est quand même bien, bien en-dessous de l’œuvre originale, que le roman est bien moins édulcoré que la comédie musicale.
Notre-Dame de Paris a, sans aucune hésitation, sa place dans la liste des 50 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie.
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