J’aurais pu appeler ce livre : On achève bien les chevaux, mais le titre était déjà pris.
Le cadre noir, m’aurait bien plu aussi mais je mets en scène des chevaux de course, pas des animaux de concours hippique.
J’avais surtout une bonne raison pour préférer Un cheval de trop, mais je ne peux pas vous la donner sans trop en dire du dénouement.
Pourquoi situer un thriller dans le milieu des trotteurs ?
Il me semblait offrir un cadre parfait pour y situer une intrigue policière et j’ai le privilège de le connaître de l’intérieur.
C’est un métier dur, exigeant, un monde de sportifs de haut niveau, où règne la passion, aussi bien chez les acteurs que chez les spectateurs. Et avec la passion on dispose de l’un des ingrédients de base du thriller
C’est aussi un endroit où se rencontrent des gens provenant de milieux forts différents dont le contact a de quoi créer des étincelles.
Doté de sens très aigus, fougueux, impulsif, le cheval pose à l’homme de multiples problèmes. Il renvoie à ceux qui tentent de le dompter une image d’eux-mêmes, il est un impitoyable miroir.
Le cheval est aussi par excellence un animal de compétition et celle-ci lorsqu’on en fait son métier fournit un condensé des combats de l’existence. Les enjeux sont importants, propres à susciter les rivalités. En un instant fugace, au terme de 3 minutes, c’est la victoire ou la défaite, les espoirs qui se réalisent ou la déception. Les efforts de plusieurs mois se concrétisent ou partent en fumée. Des noms se font, d’autres tombent dans l’oubli.
Il y a de la tragédie dans les courses !
En dépit de toutes les précautions, des dispositions prises: programme d’entraînement, sélection minutieuse des épreuves, choix d’une tactique, connaissance du terrain et des concurrents, il n’y a jamais de certitude, jusqu’au bout le «suspense» demeure, matière première indispensable du thriller.
Enfin c’était l’occasion de changer de paysage, d’oublier pour un moment le côté glauque des bas-fonds urbains où se situent tant de polars.
J’avais la toile de fond, les couleurs, les odeurs et le son, il ne me restait plus qu’à y installer les personnages et tisser les fils de l’histoire.
Un homme tombe et meurt, est-ce un accident ?
Un cheval disparaît, mais les kidnappeurs ne demandent pas de rançon, pourquoi donc ?
On devine que quelqu’un a conçu une sinistre machination, dans quel but et contre qui ?
J’ai laissé le soin à un enquêteur inhabituel de tirer tout ça au clair.
J’espère que le lecteur prendra autant de plaisir à lire cette histoire que j’ai pris à l’écrire.