Un bel écrin pour une belle pièce, le Théâtre de Paris accueille actuellement la pièce Un singe en hiver.
Initialement il s’agit d’un roman d’Antoine Blondin qui a ensuite été transposé au cinéma par Henri Verneuil et immortalisé par Jean Gabin (Quentin) et Jean-Paul Belmondo (Fouquet). Ici, ce sont Eddy Mitchell et Fred Testot qui sont en haut de l’affiche dans cette adaptation de Stéphan Wojtowicz.
Ce dernier a puisé dans les deux œuvres déjà créées pour proposer la sienne recentrée sur les lieux de boisson qui prennent vie en un claquement de doigt grâce à la subtile et moderne mise en scène de Stéphane Hillel, dont nous soulignerons au passage l’ingéniosité du passage du feu d’artifice.
L’histoire est la même, Gabriel Fouquet débarque un soir à Tigreville, une petite ville normande, dans l’hôtel d’Albert Quentin, un ancien alcoolique. Fouquet est un personnage étrange, perdu et qui voyage, dans sa tête, en Espagne près de son ancienne conquête dès qu’il a trop bu.
Après le grand « Bebel » nous pouvions nous demander ce qu’allait donner Fred Testot dans ce rôle, lui qui est plus connu dans le registre de l’humour. Et bien il s’en sort plus que bien. Le texte et lui réplique lui vont bien, il est juste tout le long, nous fait rire, nous émeus et tient très bien les scènes d’homme ivre, qui ne sont pas aussi faciles qu’on s’imagine.
Aussi improbable que cela puisse paraître, Quentin et Fouquet vont se lier d’une grande amitié et être bien plus utile à l’un et à l’autre qu’ils ne pouvaient s’y attendre. Une amitié et une belle complicité qui se ressent aussi entre les deux comédiens lors des chaleureux et soutenus applaudissements à la fin du spectacle.
Que dire sur Eddy Mitchell si ce n’est qu’il a toujours était aussi bon comédien que chanteur et qu’il nous bluffe une fois de plus ici. Sans jamais en faire trop et avec une aisance déconcertante il tient ce rôle d’hôtelier à la perfection.
Tirons aussi notre chapeau aux autres très bons comédiens qui les entourent et qui sont Evelyne Dandry (Suzanne), Gérard Loussine (Landru), Chloé Simoneau (Marie-Jo) et Stéphan Wojtowicz (Esnault).
Vous l’aurez compris, nous avons passé un excellent moment avec cette pièce forte, drôle et sensible pleine de rêves, d’amitié et d’amour superbement interprété.
Et sans se baser uniquement sur la présence d’Eddy Mitchell, mais pour l’ensemble, s’il n’y a qu’une pièce à voir en ce début d’année, c’est Un singe en hiver.
Un singe en hiver, Théâtre de Paris, du mardi au vendredi à 20h30 et le samedi à 17 et 20h30.