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Home for sale

Publié le 06 avril 2014 par Pomdepin @pom2pin

Comme promis, puisque je suis dans ma grande période "la paperasserie, c’est rigolo!", je vais vous parler de l’achat d’une maison en Irlande et en Angleterre. J’ai déjà évoqué ici la recherche d’un logement. Pour qui aime passer ses week-end en compagnie d’agents immobiliers au sourire aussi faux que leur bronzage, c’est une joie. Sinon, pour les gens normaux, c’est pénible. Mais bon, après une dizaine de visites, vous avez trouvé.

En Irlande comme en Angleterre, vous allez faire une offre d’achat, verbalement qui vous engage à…..strictement rien! Si ça vous amuse, vous pouvez en faire une bonne cinquantaine sur tous les logements à vendre de la région, c’est vous qui voyez. Si le vendeur accepte, toujours verbalement, il a autant d’obligation que vous, donc aucune, il peut très bien accepter autant d’offres qu’il veut. Sauf si il s’agit d’un promoteur immobilier, qui lui vous fera signer une vrai promesse d’achat, et vous demandera une caution. Sinon, aucun papier, aucun argent déboursé et aucune assurance que vous serez un jour propriétaire du logement en question. Pour des français de base, c’est stressant. C’est juste un début.

Partant du principe que peut être, éventuellement vous allez effectivement pouvoir acheter la maison de vos rêves, vous devez prendre un solicitor (un notaire), le vendeur ayant aussi le sien. Ça leur permet de jouer à s’échanger des tas de papiers rigolos, pour savoir si la tringle à rideau en métal doré, ornée de tournesols bleus du salon est comprise dans la vente ou pas (sérieusement, est compris tout ce qui est "attaché"…méfiez vous, certains vendeurs iront jusqu’à dévisser les robinets et les embarquer avec eux), des limites exactes du jardin (la clôture de droite est à nous, mais pas celle de gauche), des réminiscences de lois et usages moyenâgeux jamais supprimés : des troupeaux peuvent traverser votre cuisine deux fois par an, pour la transhumance. Ou alors, vous n’avez pas le droit d’élever des volailles dans votre jardin. Je reste persuadée que c’est la seule raison qui a poussée Marichéri à choisir notre maison, il sait que je ne peux pas avoir de canard. C’est injuste. Bref, les solicitors s’amusent bien entre eux, mais à part la facture, vous ne verrez aucun papier.

Évidement , il faut aussi financer votre achat. Ben oui. On ne fait pas de prêt immobilier, mais des prêts hypothécaires ici, basés sur la valeur du logement, pas sur vos revenus. Mais les banquiers ne sont pas idiots non plus, ils tiennent bien compte de vos capacités de remboursement! Ça veut dire aussi que le prêt est valable pour un logement précis. Lorsque vous avez l’accord de la banque, que les solicitors ont fini de s’écrire des petits mots doux, et que le vendeur ne s’est pas rétracté, vous allez pouvoir acheter votre maison. Alors que rien ne s’est passé pendant des semaines, voire des mois, tout s’accélère brutalement : en une seule demi journée, l’argent est transféré, le contrat est signé, l’acte de propriété vous est remis et les impôts vous tombent dessus, avec le fameux stamp duty (rien en dessous de £250000, ensuite c’est progressif de 1 à 15% du prix d’achat).

En Irlande, c’est amusant, la banque verse le montant total de votre prêt sur votre compte, et vous devez faire un chèque au vendeur. Marichéri a failli se trouver mal quand il a du signer le plus gros chèque de sa vie. Surtout qu’on n’a rien reçu en échange, ni contrat, ni clé ni rien, juste la consigne d’aller voir le chef de chantier à côté. Marichéri était vert, c’est pratique, non seulement vous achetez une maison, mais vous faites un test de résistance cardiaque en même temps! Et effectivement, le monsieur en question, sans nous demander qui on était nous a bien donné les clés, et tous les papiers étaient dans la cuisine.


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