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Exclusif ! Extrait de Tangled de Emma Chase

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

C’est avec grand plaisir que nous vous proposons aujourd’hui de découvrir, en exclusivité sur Songe d’une nuit d’été,  la première partie du premier chapitre de la trilogie Tangled : Love Game de Emma Chase qui paraitra le 7 Mai prochain aux éditions Hugo Roman.

Nous rappelons que le roman est ©Hugo Roman pour sa version française.

Tangled Tome 1 : Love Game de Emma Chase

Emma Chase

LOVE GAME

Premier tome de la trilogie [Tangled]

oO0Oo

Chapitre 1

Première Partie

Vous voyez ce tas affalé sur le canapé, pas douché ni rasé ? Le type au tee-shirt gris, sale, et qui porte un pantalon de survêtement déchiré ? Eh bien c’est moi, Drew Evans. Ce n’est pas dans mes habitudes, cela ne me ressemble pas du tout. Dans la vraie vie, je suis quelqu’un de soigné, je suis rasé de près et mes cheveux bruns sont plaqués en arrière sur les côtés. C’est ce que l’on m’a conseillé de faire en tous les cas pour avoir l’air dangereux et professionnel en même temps. Mes costumes sont faits sur mesure. Les chaussures que je porte coûtent probablement plus cher que le loyer que vous réglez tous les mois.
Mon appartement ? Oui, celui dans lequel je me trouve au moment où je vous parle. Les stores sont baissés et l’écran de la télévision diffuse une lumière bleuâtre sur les meubles. Des bouteilles de bière, des boîtes de pizza et des emballages de crème glacée vides s’étalent un peu partout sur les tables et sur le sol.

Il ne s’agit pas vraiment de mon appartement. Celui dans lequel je vis habituellement est impeccable. Une fille vient s’en occuper deux fois par semaine. Il offre toutes les commodités dont on peut rêver, tous les joujoux qu’aiment bien les grands garçons : une sonorité parfaite, des enceintes Dolby Surround et un grand écran plasma devant lequel n’importe quel homme tomberait à genoux pour en demander encore plus. Le décor est moderne, beaucoup de noir et d’acier, et tous ceux qui y entrent savent que c’est un homme qui habite là.

Donc, comme je le disais, ce que vous avez maintenant devant les yeux ne me correspond pas du tout. J’ai la grippe. Oui, la grippe. Vous n’avez jamais remarqué que certaines des pires maladies que compte l’histoire sont empreintes d’un certain lyrisme ? Vous avez par exemple la malaria, la diarrhée, le choléra. Vous croyez que c’est fait exprès ? Que cette jolie manière de dire les choses dissimule en fait la triste réalité, vous vous sentez comme un moins que rien.

En tout cas, je suis pour ainsi dire certain que c’est ce qui m’arrive. Je suis retranché dans mon appartement depuis sept jours, j’ai débranché mon téléphone, je ne quitte mon canapé que pour aller dans la salle de bains ou bien pour ouvrir la porte au type qui vient me livrer ce que je commande à manger.
La grippe dure combien de temps, au fait ? Dix jours ? Un mois ? La mienne a commencé il y a une semaine. Mon réveil a sonné à cinq heures du matin, comme d’habitude. Mais au lieu de quitter mon lit pour me rendre au bureau, où je suis une star, j’ai jeté le réveil et il s’est fracassé contre le sol. Plus de réveil. Il m’énervait de toute façon, stupide réveil. Stupide biip biip…

Je me suis retourné et je me suis rendormi. Lorsque je suis finalement parvenu à me traîner hors du lit, je me suis senti faible et nauséeux. J’avais une douleur au niveau du thorax et mal à la tête. Vous voyez – c’est la grippe, non ? Je n’arrivais plus à dormir alors je me suis affalé ici, sur mon fidèle canapé. C’était tellement confortable que j’ai décidé d’y rester. Toute la semaine. Pour regarder les plus grands succès de Will Ferrell sur mon écran plasma.

En ce moment même, je regarde Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy. Je l’ai regardé trois fois aujourd’hui mais je n’ai pas encore ri. Pas une seule fois… Mais peut-être que la quatrième fois sera la bonne !

On frappe à la porte. Ce foutu portier. Que diable veut-il ? Il va être déçu lorsqu’il aura mes étrennes pour Noël cette année, vous pouvez en être sûr. J’ignore les coups frappés, mais ils continuent de plus belle. Encore et encore.

– Drew ! Drew, je sais que tu es là ! Ouvre cette fichue porte !
Oh… non. C’est La Garce. Autrement dit ma sœur, Alexandra. Lorsque je dis garce, je lui donne la connotation la plus affectueuse possible, je le jure. Mais c’est ce qu’elle est. Exigeante, opiniâtre, impitoyable. Je vais tuer mon portier.
– Si tu n’ouvres pas cette porte, Drew, j’appelle la police pour qu’elle l’enfonce, je le jure devant Dieu !
Vous comprenez ce que je veux dire ? Je saisis l’oreiller qui était posé sur mes cuisses depuis que ma grippe a commencé. J’appuie mon visage dessus et je prends une profonde inspiration. Ça sent la vanille et la lavande. Frais et propre, addictif.
– Drew ! Tu m’entends ?
Je tire l’oreiller sur ma tête. Non pas parce qu’il a son odeur… à elle… mais pour ne plus entendre les coups frappés sur la porte.
– Je prends mon téléphone, je fais le numéro !
La voix d’Alexandra se fait pleurnicharde, mais elle me prévient en même temps et je sais qu’elle ne plaisante pas. Je pousse un profond soupir et je me force à me lever. Il me faut un moment pour atteindre la porte, chaque pas sur mes jambes raides et douloureuses me demande un effort. Fichue grippe.
J’ouvre la porte et je me prépare à affronter la colère de La Garce. Elle tient le tout nouveau iPhone collé à son oreille d’une main parfaitement manucurée. Ses cheveux blonds sont tirés en arrière en un chignon simple mais élégant. Elle porte à l’épaule un sac à main de couleur vert foncé, de la même teinte que sa jupe. Chez Alex, tout est dans l’harmonie des couleurs. Derrière elle se tient Matthew Fisher, mon meilleur ami et collègue de travail, en costume bleu marine froissé, la mine contrite comme il se doit. Je vous pardonne, monsieur le portier. C’est Matthew qui doit mourir.
– Dieu du ciel ! s’écrie Alexandra, horrifiée. Qu’est-ce qui t’est arrivé ?
Je vous avais bien dit que ce n’était pas vraiment moi. Je ne lui réponds pas. Je n’en ai pas l’énergie. Je laisse simplement la porte ouverte et je m’effondre tête la première sur mon canapé. C’est doux et chaud mais ferme en même temps. Mon canapé, je t’adore, je ne te l’ai jamais dit ? Alors, je te le dis maintenant. Bien que j’aie la tête enfouie dans l’oreiller, je sens Alexandra et Matthew aller et venir lentement dans l’appartement. J’imagine très bien le choc sur leur visage en découvrant dans quel état il est. Je tourne la tête pour jeter un coup d’œil et je m’aperçois que j’avais vu juste.
– Drew ?

Lorsque je l’entends m’appeler, je sens cette fois l’inquiétude percer dans cette courte syllabe. Puis elle s’énerve de nouveau.
– Pour l’amour du ciel, Matthew, pourquoi tu ne m’as pas appelée plus tôt ? Comment as-tu pu laisser faire ça ?
– Je ne l’ai pas vu, Alex ! s’empresse de répondre Matthew. Tu sais – lui aussi il a peur de La Garce –, je suis venu tous les jours mais il n’ouvrait pas sa porte.
Je sens le canapé se creuser tandis qu’elle s’assied à côté de moi.
– Drew ? dit-elle doucement. Je sens sa main se poser gentiment derrière ma tête. Chéri ?
Sa voix est si inquiète et pleine de douleur contenue qu’elle me rappelle ma mère. Lorsque j’étais enfant et que j’étais malade à la maison, maman entrait dans ma chambre avec du chocolat chaud et de la soupe sur un plateau. Elle déposait un baiser sur mon front pour voir si j’avais de la fièvre. Je me sentais toujours mieux dès qu’elle était là. J’ai senti mes yeux s’humidifier à ce souvenir que les gestes d’Alexandra venaient de faire resurgir en moi. J’ai vraiment une sale tête ou quoi ?
– Je vais bien, Alexandra. Je ne suis pas certain pourtant qu’elle m’entende. Ma voix se perd dans l’oreiller parfumé. J’ai la grippe. J’entends quelqu’un ouvrir une boîte de pizza puis un gémissement tandis que l’odeur de fromage pourri et de saucisses s’échappe du carton.
– Pas exactement le régime de quelqu’un qui a la grippe, petit frère.
J’entends encore des bruits de bouteilles de bière et de poubelle et je sais qu’elle est en train de commencer à remettre tout en ordre. Je ne suis pas le seul maniaque de la propreté dans la famille.
– C’est vraiment n’importe quoi !
Elle prend une profonde inspiration et à en juger par la puanteur qui se mêle à l’arôme de pizza pourrie, j’en déduis qu’elle a simplement ouvert une boîte de crème glacée vieille de trois jours qui n’était pas aussi vide que je le pensais.
– Drew !
Elle me secoue doucement les épaules. J’abandonne la partie et je m’assieds en me frottant les yeux pour me débarrasser de la fatigue.
– Parle-moi, implore-t-elle. Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
Tandis que je regarde l’expression tourmentée de ma garce de grande sœur, je fais un recul de vingt-deux ans en arrière. J’ai six ans et mon hamster, Monsieur Wuzzles, vient de mourir. Et tout comme ce jour-là, la triste vérité m’arrache le cœur.
– Cela a fini par se produire.
– Que s’est-il passé ?
Je murmure :
– Ce que tu m’as toujours souhaité pendant toutes ces années. Je suis tombé amoureux.

Je lève les yeux pour voir son sourire. C’est toujours ce qu’elle a voulu pour moi. Elle est mariée avec Steven depuis toujours, elle est amoureuse de lui depuis bien plus longtemps encore. Elle n’a jamais été d’accord avec la manière dont je vis ma vie et elle est impatiente de me voir m’installer. De trouver quelqu’un qui prenne soin de moi comme elle le fait de son côté pour Steven. Comme continue de le faire notre mère avec notre père.
Mais je lui disais que cela n’arriverait jamais – ce n’était pas ce que je voulais. Pourquoi apporter un livre à la bibliothèque ? Pourquoi apporter du sable sur la plage ? Pourquoi acheter la vache lorsque vous avez le lait gratuit ? Vous commencez à comprendre toute l’histoire ? Alors, je commence à la voir sourire lorsque, avec une petite voix que je ne reconnais même pas, je dis :
– Elle va se marier avec un autre. Elle ne voulait pas… elle ne voulait pas de moi, Alex.
La compassion se lit sur le visage de ma sœur et se répand telle la confiture sur le pain. Puis elle laisse place à la résolution. Parce que Alexandra est une personne qui aime régler les choses. Elle peut déboucher les canalisations, réparer les cloisons cabossées et enlever les taches sur n’importe quel tapis. Je sais déjà ce qui se passe dans sa tête à ce moment précis : si son petit frère est en mille morceaux, elle va le remettre tout de suite en état. J’aimerais que ce soit aussi simple. Mais je ne pense pas que toutes les colles magiques du monde puissent recoller mon cœur. Je vous ai dit que j’étais aussi un peu poète ?
– D’accord, nous pouvons arranger cela, Drew.
Je vous avais bien dit que je connaissais ma sœur par cœur !
– Tu vas prendre une bonne douche chaude. Je vais nettoyer tout ce désastre. Et puis nous sortirons, tous les trois.
– Je ne peux pas sortir. Elle ne m’a pas entendu ? J’ai la grippe.
Elle me sourit avec compassion.
– Tu as besoin d’un bon repas chaud et de te doucher. Tu te sentiras mieux après.
Elle a peut-être raison. Dieu sait que ce que j’ai fait ces sept derniers jours ne m’a pas permis de me sentir mieux. Je hausse les épaules et je me lève pour faire ce qu’elle m’a dit. Comme un gamin de quatre ans avec son doudou,
je prends mon oreiller chéri avec moi.
Sur le chemin de la salle de bains, je ne peux pas m’empêcher de penser à la façon dont tout cela a commencé. Je vivais bien, avant. J’avais une vie parfaite. Et puis, tout a dérapé. Oh, vous voulez savoir comment ? Vous voulez entendre ma triste histoire ? D’accord. Tout a commencé quelques mois plus tôt, un samedi soir tout ce qu’il y a de normal. Bon, normal pour moi en tous les cas.

A suivre

Le roman sort le 7 Mai 2014 – Aux Éditions Hugo Roman

En exclusivité, Mercredi prochain, la seconde partie du chapitre 1  de Love Game ! Soyez au rendez-vous pour découvrir ce qui est arrivé au héros de cette histoire !

:star: Tangled Tome 1 : Love Game de Emma Chase

Tangled Tome 1 : Love Game de Emma ChaseBroché
Editeur : HUGO ROMAN
Date de sortie : 7 mai 2014
Langue : Français
ISBN-10: 2755615281
ISBN-13: 978-2755615289
Prix Éditeur : 17€

Son résumé :

Drew, la trentaine irrésistible, est associé dans une grande banque d’investissement new-yorkaise. Le pouvoir, l’argent, les femmes, absolument tout lui réussit. Très sûr de lui et arrogant, il assume son statut de beau gosse et enchaîne les aventures sans lendemain. Jusqu’au jour où une femme lui résiste. Kate Brooks est sublime, brillante, et ambitieuse… mais fiancée et inaccessible. Lorsqu’il la rencontre dans un bar et tombe sous son charme, il ignore encore qu’elle deviendra sa collègue quelques jours plus tard… Bouleversés par le magnétisme sexuel qui les aimante et engagés dans une rivalité professionnelle diabolique, ils vont jouer avec leurs sentiments, s’aimer et se détester. Drew, le séducteur invétéré, nous prend à partie et nous décrit la façon dont il tombe amoureux. Il nous confie avec autodérision et cynisme ce que les hommes pensent vraiment…


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