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Gallon Drunk + The Holmes au Magasin 4 - Bruxelles, le 9 avril 2014

Publié le 09 avril 2014 par Concerts-Review

 Le Magasin 4: affiche attrayante ( Gallon Drunk + The Holmes), assistance mesquine, dans le parterre un pieux échantillonnage de ce que la Fédération Wallonie- Bruxelles rock compte de mieux comme piliers de comptoirs, nous ne citerons aucun nom, ces gosiers en pente se reconnaîtront!

Geen Vlamingen dans cette belle famille?

Natuurlijk, entre autres, un désastreux gamin qui avale sa  Stella plus rapidement qu'un certain cowboy pour dégainer son colt.

T'es rentré à quelle heure?

Pas bientôt finie l'Inquisition...

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The Holmes

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On t'a déjà expliqué, aucun lien de parenté avec Sherlock, ni avec les frangins de Virginie, d'ailleurs ceux-là sont de complexion noire, nos Holmes, vus lors d'une Soirée Loud de l'autre côté du canal, se nomment Adriano De La Vega, un copain d'Henri Salvador - François Maigret, pas un innocent  et le plus beau, le playboy de la Cité des Loups, non,

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ne cite pas Vukovar s v p, signor Giacomo Panarisi, un pote à Johnny.

Glam au programme?

Tu oublies, du blues/garage rock, bien  crade de chez crade.

Vincent n'a pas aimé, sa cour avait soif, il a fallu téléphoner au brasseur.

Tu vas les descendre, suggère-t-il, nos goûts différant, il adore Kate Perry, il aura droit à un signe de tête négatif.

Tu veux bien admettre que Giacomo c'est pas Max Roach, mais t'as toujours aimé les trucs dégueulasses, Reiser est un de tes auteurs cultes!

'  From Dusk Till Dawn', atrocités dans le garage, un son aussi limpide que celui d'un turboréacteur encrassé.

'The Holmes'...we are The Holmes..

 and I'm Gary Glitter!

Place au monolithique, Giacomo chante pour RickyBilly, ' God saves the fool'.

Maigret à la slide, ' Underground', du blues souterrain, ensuite il nous glisse c'est l'heure du quart- d'heure américain.

Que vient faire Jugnot dans ce midtempo sentant le Sud profond.

Il est pas trop gros à bouffer des pâtes le Panarisi?

Il se dépense et fume comme un Ottoman..

Quoi, pas politiquement correct.. , il avait pas de cendrier non plus, c'est correct ça, enfoiré!

Proposition suivante: un autre slow !

Ta gueule et joue, rétorque un acariâtre!

' So many people', un slow agité et passablement vicieux.

' Apache' du rock John Ford, suivi par ' Ride for free' puis vient  le démoniaque  ' The Devil'.

La dernière avant d'attaquer la Stella, ' K S B' .

 Kalmthoutse Schepenen en Burgemeester?

D'après le chiffon traînant aux pieds d'Adriano, 'Kebab Sauce Bière', du  bien gras doté d'un chant asthmatique et épicé de riffs ravageurs.

45' de set!

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Gallon Drunk

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Londres, naissance en 1988, du rock alternatif qu'un gars payé par The Independent caractérise ainsi...dark, bluesy, grinding noise.. comparable à The Birthday Party.

Huit albums, c'est pas énorme en 25 ans, le dernier  'The Soul Of The Hour' est sorti en mars.

Le personnel a évidemment évolué.

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 En 2014 , Gallon Drunk c'est James Johnston (guitar/vocals), le seul membre original, un gars qui a été Bad Seeds - Terry Edwards (sax, keyboards), qui a formé les Scapegoats et collaboré avec des dizaines de grands noms de la scène alternative ( David Gray, PJ Harvey, Billy Bragg, Jimi Tenor, Lydia Lunch, Spiritualized, Nick Cave, the Tindersticks...) - Leo Kurunis , le nouveau bassiste et Ian White (drums), membre de Big Sexy Noise, mené par Lydia Lunch, tout comme Terry Edwards d'ailleurs.

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21:00, Ian derrière ses caisses ébauche la première volée en douceur, guitare et basses emboîtent pour construire un mur sonore psyche/noise/shoegaze lancinant, il faudra patienter près de dix minutes avant d'entendre l'orgue participer à l'interminable intro de 'Before the Fire', plage ouvrant 'The Soul Of The Hour', lorsque James fait entendre un chant hagard, sombre et habité, c'est immédiatement aux Murder Ballads de Nick Cave que tu penses.

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Tel un serpent le frontman se tortille, frappe rageusement son instrument, s'agrippe au pied de micro, se plie en deux, le front atteignant le bout de ses pompes, tend la guitare en direction du batteur tout en débitant sa  tragique litanie.

Il y a des siècles que tu n'avais plus connu cette impression d'angoisse, ce rock menaçant te serre comme dans un étau, penser à s'échapper est illusoire.

Il s'adresse au public, un Cockney accent à couper au Laguiole, 'The exit scene' est sur les rails.

Un tempo de batterie binaire, un orgue à la Ray Manzarek, une guitare saturée et toujours cette voix crépusculaire.

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La tension est extrême.

 "Hanging On"  date de l'album précédent, 'The Road Gets Darker from Here', il dégage un fort fumet Echo and the Bunnymen.

Quelques lignes hargneuses d' harmonica se baladent sur un fond sonore pesant.

Pour suivre, une plage du tout premier disque lorgnant vers les Cramps et le Voodoo rock, 'Just one more'.

2007, album 'The Rotten Mile', le brutal  "Bad Servant", une nouvelle fois,  porté par un orgue devant tout aux Doors.

Johnston continue à gesticuler tel un forcené, pris d'une inspiration sardonique, il pointe le manche de son jouet à 2 millimètres de l'objectif de Séverine, laquelle, saisie d'effroi, fait un bond arrière et aboutit sur le 46 fillettes de Max, un pote à Bara.

Une nouvelle fois on te conseille de prendre l'énumération des titres proposés avec des pincettes, le son confus t'empêchant de suivre les lyrics scandés, on suppose que Gallon Drunk a enchaîné sur l'hypnotique et épique  ' The Soul of the Hour'.

Haunting vocals, drumming infernal...  the sound and the fury ,disait William Faulkner, pendant près de dix minutes, c'est le scénario auquel les clients du Magasin ont eu droit.

'Killing Time', on n'avait pas encore mentionner les sulfureuses lignes de sax de l'élégant Terry Edwards, c'est fait, ce type tue à l'instar du titre.

Plus concis, pas moins féroce, 'Traitors' Gate' auquel succède ' The Speed of Fear', ses riffs répétitifs et son wall of sound bulldozer, un break, une envolée sauvage du sax puis la reprise des hostilités, toujours aussi retors, le grisonnant James fait glisser le manche de son instrument sur le crâne d'une brave touriste s'étant collée à la scène, second break, un bref drum solo et fin de la pièce avec cerise sur la tarte, un final apocalyptique.

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Il est 22:20', en principe, l'heure du couvre-feu est déjà dépassée, le public ne désarme pas, applaudissements et cris pendant 5' et retour des Londoniens pour le punk blues  hallucinant ' Some cast fire'.

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Rideau.

Quasi unanimité: un grand concert!

photos: JP DANIELS


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