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Pour quelques milliards et une roupie, roman de Vikas Swarup

Par Mpbernet

Vikas Swarup

Parce que ce  livre m’a été envoyé par son éditeur, je me suis fait un devoir de le lire jusqu’au bout. Mais j’y ai mis du temps, et j’ai failli renoncer à plusieurs reprises. Je ne doute cependant pas de son succès planétaire puisque l’auteur n’est autre que le romancier à l’origine du film « Slumdog millionnaire ». Il est sur les rayons de toutes les Maisons de la Presse de France et de Navarre …. Et même du Lot-et-Garonne, alors, vous pensez !

Je connais un peu l’Inde, un continent que j’adore. J’y suis allée à deux reprises et en garde un souvenir inoubliable. J’ai retrouvé dans ce livre ses coutumes, ses manières de se vêtir, de prier les dieux, de respecter des traditions immémoriales et aujourd’hui totalement en décalage avec la modernité qui étreint ce pays aux multiples langages. Mais, il y a un gros « mais » …

Cette histoire de contrat faustien entre une jeune fille méritante et un vieillard multimillionnaire qui lui propose un parcours initiatique avant de l’adouber comme P-DG du groupe qu’il a créé est totalement invraisemblable. Une occasion très artificielle de passer en revue les plaies de l’Inde contemporaine : le mariage arrangé par les parents et les barrières de castes et de sous-castes, les crimes d’honneur, le travail clandestin des enfants, la corruption omniprésente, l’énorme écart entre la modernité des grandes villes et l’archaïsme des campagnes, la folie des émissions de téléréalité (mais ce n’est pas spécifique à l’Inde, hélas !), l’hystérie des fans de vedettes de Bollywood, les trafics d’organes et les agressions sexuelles contre les femmes qui font la une de la Presse jusqu’en Europe … Tout le catalogue est passé en revue par la jeune Sapna, plus vaillante et plus intelligente, courageuse, généreuse que nature.

Les intrigues sont cousues de fil blanc, tellement convenues que l’on sait bien dès le départ que la fin sera heureuse. Pas une once d’effort d’écriture, pas même un lexique en fin d’ouvrage pour expliquer au lecteur ce que signifient les mots en italique : un darshan, un kurta, une dupatta … ni la moindre précision sur le salaire moyen d’un employé indien et la façon très originale de compter en laks et en crores.

Bref, je sais que je suis sévère, sans doute un peu trop. Mais rien ne me fera oublier « Un garçon convenable » de Vikhram Seth, qui m’a fait adorer ce pays immense. Je vais tout de même proposer ce bouquin à ma petite-fille Camille qui a 13 ans … Cela la changera du « Journal d’un vampire ». Peut-être …

Pour quelques milliards et une roupie, roman de Vikas Swarup, traduit de l’anglais par Roxane Azimi, aux éditions Belfond, 406 p. 21,90€


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