SEXISME : Et si c’était les hommes le sexe faible ?

Et si maintenant les hommes devaient faire attention à leur tenue vestimentaire ? Si ils devaient supporter les regards plein de sous-entendus, les remarques déplacées, les gestes inacceptables ? Bien qu’il date de 2010, Majorité Opprimée de Eléonore Pourriat, est un court-métrage qui reste poignant et percutant. Il vient d’être sous-titré en anglais et en 2 mois de publication sur Youtube, il a été visionné 9 millions de fois. Regardez :

Dans ce petit film d’une dizaine de minute, on suit la journée de Pierre, un père de famille, dans un monde dominé par les femmes. Allant de la petite remarque de la concierge à l’agression verbale d’une SDF notamment sur sa tenue trop « dénudée et aguicheuse » en passant par l’agression physique et violente par un groupe de filles, l’auteur nous fait face à un sexisme inversé.

Le sexisme inversé désigne les oppressions dont seraient victimes les hommes, souvent attribuées aux féministes ou aux femmes en général. On est donc dans une situation où l’homme serait inférieur à la femme et doit donc subir toute la pression que la société lui impose.
Pour rappel, le sexisme est un système établi. Ce n’est pas seulement siffler une fille dans la rue ou lui balancer des jolies petites phrases (« T’es bonne, viens ma chérie on va s’amuser« ), mais c’est le simple fait que les hommes se sentent autorisés à faire tout cela.

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En inversant les sexes forts, l’auteur a voulu faire comprendre aux hommes ce que subissent les femmes.
Ce qui vit Pierre est un quotidien épouvantable. Après, bien évidemment, cela reste une fiction, ce n’est pas ce que vivent les filles tous les jours. Mais cela désigne une certaine réalité car elles ont toutes vécu (hélas!) au moins une fois une des situations représentées dans le court-métrage.

On est face à une progression qui va du petit harcèlement quotidien et banalisé à l’agression physique très violente, pour finir par le manque de soutien des personnes qui sont censées nous aider.

Ce court-métrage, bien que dénonçant le sexisme grandissant et montant de la société, démontre aussi la minimisation du harcèlement et des agressions.
A la fin de celui-ci, on retrouve Pierre, détruit et démoli. Ni la loi, ni sa compagne n’ont l’impression de comprendre le traumatisme qu’il a vécu et que, non, il n’exagère pas.

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Un respect pour tous et en toute circonstance.
Les hommes harcelés et agressés ont beaucoup plus de mal à se faire entendre ou tout simplement à en parler. Si les femmes sont mises en avant pour leur plastique dans les publicités ou les films en général, pour les hommes, c’est le coté viril, fort, impénétrable et sauveur. Et c’est une image qui reste encore très forte dans les esprits d’aujourd’hui.

C’est pourquoi  les pratiques telles que se maquiller, mettre des vêtements moulants ou s’épiler sont mal vues car associées à la gente féminine (en opposition donc à l’image de l’homme, le vrai).

De ce fait, un homme violé sera sans doute moins vite entendu et souvent pris à défaut (« Attend, un homme n’a pas TOUJOURS envie ? », « Mec, t’exagère pas un peu, c’est un femme, qu’est-ce qu’elle aurait pu te faire? » )

Depuis, il y a beaucoup de vidéos qui ont été diffusées sur la toile et qui dénoncent la condition des femmes par le harcèlement inversé. Par exemple, cette vidéo ci-dessous.
Dans celle-ci, la cinéaste s’est filmée en caméra cachée se comportant comme un macho mais à l’égard des hommes. Ceux-ci sont étonnés, voire choqués que l’on ose leur parler comme ça. Le problème c’est plutôt que les femmes n’ont pas ces réactions : elles sont tellement habituées à être harcelées qu’elles oublient parfois que ce n’est pas normal.

Et le manque de respect ne devrait jamais devenir normal.