La bataille de l'atome. Le dernier crossover mutant en date se termine sur les pages du mensuel X-Men du mois d'avril. En fait, les dix parties auront été proposé en deux numéros, à un rythme d'enfer, et sans interruption. Bravo Panini pour cette initiative. Pour le reste, cette "bataille" a de quoi filer une migraine carabinée à n'importe quel lecteur distrait ou néophyte des mutants. Le nombre de personnages qui interviennent dans cette saga est tel, qu'il faut garder le petit guide du fan des X-Men à portée de main pour tout comprendre. Et je ne parle pas des nouveaux, de ces héros inédits, ou de leurs versions alternatives...
Pour faire simple, il y avait déjà les premiers X-Men, amené à notre époque par Hank McCoy, dans l'espoir que Scott Summers, confronté à son propre passé, sa propre légende, puisse comprendre qu'il est allé trop loin. Désormais, voici venir les X-Men du futur, conduits par Xorn (en fait Jean Grey sous le masque de Xorn) et le petit fils de Charles Xavier (son sosie). Ce groupe semble avoir certains secrets cachés, que Wolverine pressent, sans pouvoir les expliquer. Leur but est clair ; contribuer à un retour rapide et sans histoire des jeunots à leur véritable ère temporelle, c'est à dire dans le passé. Mais voilà, lorsque Illyana Rasputin fait un bond dans le présent de ces next X-Men (c'est à dire notre futur, vous suivez toujours, hein?) elle se rend compte qu'il existe une autre formation de X-Men, la vraie cette fois, avec dans ses rangs de belles surprises comme la fille de Tornade, Shogo (le bébé adopté par Jubilee) dans sa forme post adolescente, ou encore un Bobby Drake transformé en maître des glaces, et un Quentin Quire en possession de la force Phénix. Bref, du beau linge, et un sacré casse-tête narratif pour des calibres comme Bendis, ou Aaron.
Que vaut vraiment Battle of the Atom, me diriez-vous? Et bien l'opinion est assez positive, avec toutefois un bémol évident : nous sommes loin de la grande époque X-Cutionner's song, ou même Messiah Complex. Un crossover sympathique, mais au final bien moins de répercussions que ce qui pouvait être attendu du premier petit "event" concernant les mutants depuis l'opération Marvel Now. Disons que le bilan est : les premiers X-Men restent toujours parmi nous, et ils semblent ne plus pouvoir revenir en arrière (je ne vous spoile rien en fait, vous aviez compris que Bendis ne renoncera pas si facilement à sa trouvaille scénaristique). Un personnage majeur quitte l'école de Wolverine pour rejoindre le clan de Scott Summers. Tout un tas de nouveaux mutants venus du futur se joignent à la liste déjà très fournie du cast des titres X, et il est fort probable qu'on en revoit certains dans un avenir proche. Ah oui, et on sait que ces mêmes mutants sont haïs et détestés par le gouvernement américain, ce que nous autres lecteurs avions compris depuis la création de la série, c'est à dire depuis des décennies. Pour en arriver là, on passe tout de même par des dessins souvent de belle facture (Immonen, Bachalo, David Lopez...), des dialogues qui fusent et qui font parfois sourire (Aaron à ce jeu est encore plus à l'aise que Bendis) et une tension narrative potentiellement intéressante, comme lorsque quatre versions différentes de Bobby Drake finissent par s'affronter. Le même récit dans un album librairie de trente euros aurait pu faire réfléchir à deux fois certains lecteurs, mais trouver Battle of the Atom en kiosque, complet, pour moins de dix euros (les numéros de mars et avril de X-Men), cela reste un bon investissement, assurément.