♥ ♥
Le destin d'un homme ordinaire...
Ce que j'ai aimé :
"Les personnages de roman doivent-ils nécessairement être des êtres extraordinaires ?" Voilà le sujet de dissertation sur lequel j'ai planché avec un élève vendredi dernier, juste après la lecture du dernier roman de Foenkinos. Mon élève m'a répondu qu'il préférrait nettement Frankenstein au Père Goriot parce qu'il était vingt fois plus "fun".
Bref. Et Bernard dans tout ça ? Oui parce que le héros de Foenkinos s'appelle Bernard, un prénom qui pour lui n'est déjà pas celui d'un gagnant. "Avec un tel prénom, je n'allais pas révolutionner l'humanité." Prénom ordinaire pour un personnage tout aussi banal.
50 ans, une femme, un enfant, un emploi confortable de conseiller financier à la BNP, pas de quoi faire rêver le lecteur. Puis tout s'écroule pour ce cher Bernard.
Pourquoi me demanderez-vous, plein d'empathie. Je vous préviens de suite : on ne peut éprouver aucune empathie pour Bernard tant cet homme est mou et inintéressant. Il a juste une bonne tête, le reste est voué à la catastrophe.
"Mais j'avais choisi l'option profil bas. On attend que ça se passe. Ce n'est qu'une turbulence passagère, il faut simplement bien resserrer sa ceinture."
Donc disais-je, tout s'écroule : sa femme part avec un autre homme - j'aurais fait pareil, vu le peu de sex-appeal de cet homme - il perd son boulot par couardise, et se retrouve à habiter chez ses parents par manque d'argent. Bref il loupe sa vie et se repais dans cette médiocrité.
Bernard est donc pire qu'un héros ordinaire, il est un raté. Et même si l'écriture de David Foenkinos est facile, oui, j'ai eu envie tout à coup d'un bol d'air frais et de lire un roman dans lequel le héros serait extraordinaire, tellement talentueux et intelligent qu'il m'apprendrait beaucoup sur le monde et sur moi-même. Bernard ne m'a pas divertie, et il ne m'a rien appris, je l'ai regardé s'engluer dans une chute libre sans éprouver un quelconque sentiment. Un échec !
Premières phrases :
"Un jour, mes parents ont eu l'étrange idée de faire un enfant : moi.
Je ne suis pas certain de saisir leurs motivations. Il est d'ailleur spossible qu'ils en les connaissent pas eux-mêmes. peut-être ont-ils fait un enfant u peu pour faire comme tout le monde."
Infos sur le llivre :
Auteur : Sur le site de France Inter
Résumé : Babélio
Vous aimerez aussi :
A note que ce roman reprend le thème de sa nouvelle "Bernard", publié dans le recueil "Six façons de le dire"
D'autres avis :
Caroline Doudet ; Sylire pour qui il n'est "pas transcendant mais sympa" ; Géraldine
La tête de l'emploi, David Foenkinos, J'ai LU, janvier 2014, 13.50 euros