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Critique Ciné : 96 Heures, face à face sous haute tension

Par Delromainzika @cabreakingnews

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96 Heures // De Frédéric Schoendoerffer. Avec Gérard Lanvin, Niels Arestrup et Sylvie Testud.


Ces derniers temps, Niels Arestrup a le vent en poupe. En effet, après Quai d’Orsay et plus récemment Diplomatie, je suis constamment bluffé par la prestation de cet acteur. Et encore une fois dans 96 Heures, l’acteur bluffe le spectateur. Ce qui fonctionne très bien dans ce film c’est tout d’abord la prestation des acteurs. Elle est irréprochable. Le face à face entre Gérard Lanvin et Niels Arestrup est tout simplement succulent et pile poil ce que l’on pouvait attendre d’un tel film. Au delà de cette prestation, l’histoire est elle aussi très soignée et bien orchestrée. Il faut dire que les scénaristes sont de vrais flics et qu’ils ont vu écrire les choses de la manière dont ils ont pu les connaître dans leur vie de flic. C’est donc réaliste et le film ne veut jamais tomber dans les clichés policiers. C’est sûrement pour ça que tous les personnages gardent une certaine sobriété. Il n’y a peut-être pas de gros twists à la fin mais justement, le récit fonctionne et ce n’est pas nécessaire car le tout nous rassasie suffisamment. Tout cela a été mis en scène par Frédéric Schoendoerffer, déjà à l’origine du sympathique Switch (avec Karine Vanasse) et accessoirement de Agents Secrets (avec Vincent Cassel).
Carré est le patron de la BRB (Brigade de Répression du Banditisme). 3 ans plus tôt, il a fait tomber un grand truand, Kancel. Aujourd’hui, à la faveur d’une extraction, Kancel kidnappe le flic. Il a 96 heures pour lui soutirer une seule information : savoir qui l’a balancé.
96 Heures nous offre au travers de son récit un rapport avec le temps intelligent. En effet, il y a tout un tas de petits indices dans le film qui nous prouvent que le temps est une dynamique importante. C’est une course contre la montre et la montre va même être matérialisée au travers de plusieurs éléments que cela soit des objets ou encore même une peinture de Dali. Ensuite l’historie exploite une situation amusante. En effet, le gangster plonge le flic au travers d’une garde à vue. Tous les pans de la garde à vue sont respectés avec quelques références aux méthodes policiers, à la fois les plus dignes et les plus indignes (les chocs électriques). Le genre s’enrichie par ailleurs de quelques idées assez amusantes, accumulant les révélations de façon assez efficaces. Cela permet de maintenir une tension constante tout au long du film. Les excès de colère de Niels Arestrup sont toujours aussi bluffants. On pouvait déjà le voir aussi rustre dans d’autres rôles mais celui-ci en impose beaucoup plus. Je préfère cependant son rôle plus nuancé dans Quai d’Orsay mais rien à redire à nouveau.
Le film exploite également le talent d’un Gérard Lanvin assez froid qui calcule tous les mouvements qu’il peut faire. Il cherche le moindre détail qui pourrait l’aider à gagner du temps, sème la confusion dans l’esprit des malfrats (notamment du point de vue de l’argent qui avait été volé et qui avait mis Victor en prison), etc. Comment ne pas être séduit également par le côté huis clos. On est très rarement sorti de cette maison (de 1000 m2 tout de même) impressionnante. Il y a des moments où l’on est pris par le lieu et le décor (notamment la première scène de dîner, qui donne rapidement le ton de 96 Heures). Finalement, 96 Heures est une très bonne surprise. Frédéric Schoendoerffer fait quelques erreurs de mise en scène (notamment les dernières séquences du film, en gros plans et effets de lumière, particulièrement dégueulasses et qui malheureusement sèchent plus ou moins le spectateur qui aurait sûrement préféré voir ça différemment) mais le tout reste suffisamment convaincant malgré tout.
Note : 7.5/10. En bref, une très solide surprise grâce à la performance de deux monstres du cinéma français.
Date de sortie : 23 avril 2014


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